Page 4 - La Gatineau 1er mars 2012
P. 4

4 LaGatineau - JEUDI 1ER MARS 2012
Commentaire insultant et mensonger à l’égard des Algonquins
KITIGAN ZIBI - Réagissant à la déclaration du préfet de la MRC Antoine-Labelle, Roger Lapointe, qui déclarait au journal Le Droit que lui et sa population entendaient réagir de façon agressive « comme les autochtones » afin d’em- pêcher que le bois de cette MRC puisse servir à une usine de l’Outaouais, le chef de la com- munauté de Kitigan Zibi, M. Gilbert W. Whiteduck, a qualifié cette déclaration de bles- sante et mensongère non seulement pour sa communauté, mais pour toute la nation algonquine.
« Le commentaire de M. Lapointe est insul- tant et témoigne de son ignorance à l’égard des peuples autochtones. Les Algonquins n’ont ja- mais été un peuple agressif et les seuls moments où ils ont participé à des actes violents, ce fut pour défendre les Français dans leur guerre contre les Anglais et par la suite pour la défense du Canada contre les États-Unis en 1812. Si nous avions été agressifs, comme le soutien M. Lapointe, nous n’aurions jamais accepté
l’envahissement de notre territoire dont M. Lapointe se réclame faussement aujourd’hui comme le propriétaire » a dit le chef Whiteduck.
Le chef algonquin a tenu à souligner que le territoire et la forêt que M. Lapointe estime siens appartiennent toujours aux Algonquins puisque ce territoire n’a jamais été cédé, vendu ou abandonné et que son peuple l’a toujours occupé depuis des millénaires. Il a rappelé que la Cour Suprême du Canada avait reconnu à plusieurs reprises au cours des dernières années l’existence d’un titre foncier aborigène sur les terres non cédées. « Ce titre existe encore et il ne sera jamais réglé tant que les deux gouver- nements refuseront de s’asseoir avec nous pour discuter honnêtement avec nous» a-t-il dit.
D’autre part, en expliquant que les res- sources forestières devraient demeurer chez lui parce que sa MRC est « une des régions les plus pauvres de la province », le préfet Lapointe exclut les communautés autochtones de sa com- paraison, témoignant encore une fois de sa
méconnaissance des peuples autochtones. « Dans certaines de nos communautés, il n’y a pas d’électricité ni d’eau et le niveau de pau- vreté y est comparable à celui de plusieurs pays sous-développés. Dans chaque communauté de la nation algonquine, le taux de chômage at- teint des niveaux qui seraient inacceptables n’importe où ailleurs. Si M. Lapointe veut dé- fendre les plus pauvres, il vaudrait mieux qu’il demande que les ressources forestières soient remises au peuple algonquin qui en sont les véritables propriétaires » d’ajouter le chef de Kitigan Zibi.
M. Gilbert W. Whiteduck, s’est dit surpris et déçu des commentaires du préfet Lapointe et il a rappelé que, plus souvent qu’autrement, ce sont des Québécois qui utilisent ce type d’ac- tions dans les rues et les routes pour faire en- tendre leur point de vue. « Laisser l’impression que les membres des Premières nations sont agressifs et bloquent les routes est raciste et to- talement inacceptable. Ce n’est qu’un autre
exemple de la façon dont certains Québécois voient les Premières nations. Ce sont, au contraire, le ton et les paroles prononcées par M. Lapointe qui étaient agressifs » a-t-il expliqué.
Il a également souligné que les Anishinabeg ont toujours travaillé d’une manière respec- tueuse afin de trouver des solutions positives qui établissent des ponts, de l’espoir et des op- portunités pour tous au sein de son territoire ancestral.
Le chef Whiteduck a invité le préfet Lapointe à présenter des excuses à la nation algonquine anishinabeg que ses propos ont pu blesser et a dit souhaiter qu’un véritable dia- logue puisse s’établir entre les Euro-Canadiens et les peuples autochtones, mais il faudrait au préalable que ceux-ci connaissent mieux l’his- toire et la culture des Premières Nations en général et des Algonquins en particulier.
Près de 260 000 $ pour Michel Lacroix Construction inc.
MANIWAKI ─ Une aide financière de 258 712 $ est accordée par le gouvernement du Québec à l’entreprise Michel Lacroix Construction inc, située à Maniwaki, dans le cadre du Programme d’appui au secteur manu- facturier. La députée de Gatineau, Stéphanie Vallée, l’a annoncé au nom du ministre des Ressources naturelles et de la Faune et ministre responsable du Plan Nord, Clément Gignac.
Cette aide financière permettra à l’entre- prise de remplacer la chaudière de l’usine d’as- phalte mobile par une chaudière Pirobloc ayant
un rendement énergétique plus élevé. L’entreprise remplacera également le brûleur du séchoir, servant à sécher et à préparer les agrégats, par un modèle à haute efficacité.
Ces changements devraient avoir pour effet de réduire de 57 160 litres la consommation de mazout léger de l’entreprise, ce qui se traduira par une réduction des émissions de GES (Gaz à effet de serre) de 156,2 tonnes d’équivalent CO2 par année.
«Nous sommes heureux de soutenir des pro- jets comme celui-ci, souligne Stéphanie Vallée.
L’implantation de cette mesure d’efficacité énergétique aura un impact non négligeable sur la consommation de mazout de l’entreprise et sur la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.»
«L’entreprise a fait le choix d’investir en effi- cacité énergétique et c’est un pas de plus vers l’atteinte des objectifs de notre Plan d’action sur les changements climatiques », conclut le mi- nistre Gignac.
Le programme d’appui au secteur manufac- turier du Bureau de l’efficacité et de
l’innovation énergétiques du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, est finan- cé par le Fonds vert dans le cadre de l’action 1 du Plan d’action sur les changements clima- tiques 2006-2012 (PACC). Ce programme pro- pose un soutien financier sous forme de contri- bution non remboursable pour l’implantation de mesures permettant la réduction mesurable et durable de la consommation de combustibles (mazout léger, propane et butane) et, de ce fait, celle des émissions de GES.
Bloquer la route... du bois ? Ça ne tient pas la route !
Le directeur de l’usine LP Maniwaki, à moins qu’il n’ait déménagé dernièrement, demeure dans la région de Mont-Laurier. Faudra-t-il l’empêcher d’aller au travail le jour où la me- nace de bloquer les routes serait mise à exécu- tion ?
Faudra-t-il aussi empêcher les camionneurs des Hautes-Laurentides qui viennent chercher des arbres dans la Vallée-de-la-Gatineau, de revenir vers Mont-Laurier avec leur charge- ment ?
La crise forestière a particulièrement éprou- vé l’économie de la région de Mont-Laurier et on peut comprendre la réaction initiale des élus et du préfet de la MRC Antoine-Labelle, M. Roger Lapointe, de brandir la menace de blo- querlesroutespourempêcherleboisdessec- teurs Mont-Laurier et Ferme-neuve de prendre la route de Gatineau, vers l’usine de Produits forestiers Résolu.
Mais il n’y a plus, aujourd’hui, d’économie «en vase clos».
Il y a déjà du bois qui sort des Hautes- Laurentides. Cela a permis à de nombreux producteurs, alors que les usines de Mont- Laurier étaient fermées, de continuer à
L a Gatineau
Courriel publicité : publicite@lagatineau.com
135-B, route 105, Maniwaki Maniwaki (Québec) J9E 3A9 Tél.: 819-449-1725
Téléc.: 819-449-5108 Abonnement :
Canada 60$ +tx, extérieur 95$ +taxes
Votre journal local est la propriété d’un groupe d’actionnaires de la région.
Il est produit par une équipe de
professionnels qui mettent tout en oeuvre pour vous servir adéquatement.
s’assurer un revenu en livrant leur bois dans la Vallée-de-la-Gatineau. Pourtant, ce ne sont pas les arbres qui manquent sur ce territoire.
Dans la logique de la menace lancée par M. Lapointe, aurait-il alors fallu bloquer les routes 105 et 117 pour empêcher le bois de la région de Mont-Laurier de prendre la route de Bois- Franc (l’usine LP Maniwaki, malgré son nom, est située dans le parc industriel de Bois-Franc), et condamner ces entrepreneurs des Hautes- Laurentides au chômage.
À moins que je ne fasse erreur, et on me corrigera sûrement alors, le Groupe Crête, pro- priétaire de scieries dans les Hautes- Laurentides, vient chercher une partie de son approvisionnement en bois dans la Vallée-de- la-Gatineau pour l’amener dans Antoine-Labelle.
Et la main-d’œuvre, ces travailleurs et entre- preneurs de la région de Mont-Laurier qui tirent leur gagne-pain grâce à leur emploi ou à leur contrat avec l’usine LP ou la Scierie Maniwaki, les empêcheriez-vous, M. Lapointe, de traverser vos barrages routiers ?
Et ces entrepreneurs forestiers d’Antoine- Labelle, qui circulent sur le chemin
Lépine-Clova rénové à grand frais par la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau, faudrait-il leur interdire le passage parce que la MRC Antoine-Labelle a refusé de contribuer à la réfection de ce chemin ?
Il n’y a plus de vase clos. Pas juste pour le bois. Pour tout.
Les producteurs laitiers de la Vallée-de-la- Gatineau ont contribué à l’implantation de la fromagerie Saputo de Mont-Laurier en accep- tant d’y livrer leur lait plutôt que de l’envoyer à la Laiterie Sealtest, à Ottawa-Gatineau. Un exemple, comme ça !
On est loin de l’époque où des citoyens de Mont-Laurier et de Maniwaki avaient uni leurs efforts pour la survie des usines Sogefor. C’était àl’hiver1971.Vousdirezquej’aibonnemé- moire. Et ce n’est pas faux. Mais c’est surtout que, en mars 1971, alors étudiant à la Polyvalente St-Joseph de Mont-Laurier, j’avais organisé une grève étudiante et fait fermer toutes les écoles secondaires de la défunte Commission scolaire régionale Henri- Bourassa, afin de soutenir les efforts du comité de survie des usines Sogefor.
M. Lapointe, je me souviens de vous comme
d’un jeune et fougueux député libéral, élu en 1973 et malheureusement emporté par la vague péquiste de 1976. Je constate aujourd’hui que vous n’avez guère perdu de votre fougue, que vous vous mettez toujours au service de vos concitoyens. Nos régions ont besoin de ce genre de leadership.
Mais bloquer les routes... ça ne tient pas la route. Nous sommes tous interdépendants. Il vaudrait bien mieux trouver ensemble des solu- tions aux problèmes qui nous sont communs.
Il y a quelques mois, le journal Le Choix de Mont-Laurier s’est transformé en Choix de la Vallée-de-la-Gatineau et Pierre Karl Péladeau est venu personnellement rencontrer les gens d’affaires de la région de Maniwaki. Il a été accueillichaleureusement.
Que voulez-vous, les citoyens de la Vallée- de-la-Gatineau sont d’un «naturel accueillant». Oui, je sais, c’est aussi la devise de la Ville de Mont-Laurier. Mais le bon caractère, c’est comme les arbres, ça traverse les frontières humaines.
Michel Gauthier
Bois-Franc, Vallée-de-la-Gatineau Ex-résident de Mont-Laurier
Maintenant au 135-B, route 105, Maniwaki
819-449-1725
Courriel rédaction : redaction@lagatineau.com
Courriel direction : direction@lagatineau.com
• À la réception : Jannick Larivière
• À la publicité : Pierre Vallée, directeur des ventes
• À la rédaction : Jean Lacaille, directeur de l’information,
Sylvie Dejouy, journaliste et Rodrigue Lafrenière, pigiste
• À l’infographie et au graphisme :
Martin Aubin, Stéfane Bogé et Étienne Desforges • À la comptabilité : Denise Lacourcière
• Sous la direction de Denise Carrière
Collaboration spéciale de Destinée DeCottret
Publié le jeudi, et monté dans nos ateliers par Les Éditions La Gatineau Ltée, 135-B, route 105, Maniwaki
Imprimé à l’Imprimerie Qualimax 130, Adrien-Robert
Gatineau (Québec)
Courrier de deuxième classe, enregistrement No. 0535.
Dépôt légal :
Bibliothèque Nationale du Québec. Tirage : 12 500 copies.
Représentation nationale : Montréal : 514-866-3131 Toronto : 416-362-4488
Conseil d’administration : Denis Moreau, président, André Lapointe, vice-président, Denis Gendron, secrétaire-trésorier, Sonny Constantineau, Yves Cousineau, Pierre Piché, André Benoît, dir.
Les textes d’opinions sont le fait de leurs seuls auteurs et ne représentent en aucun cas l’opinion des propriétaires ou de l’équipe de production.


































































































   2   3   4   5   6