Page 7 - La Gatineau 18 Octobre 2012
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JEUDI 18 OCTOBRE 2012 - La Gatineau 7
La Cité étudiante dit NON à l’intimidation
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – A la Cité étudiante de la Haute-Gatineau, une croisade est en marche contre l’intimidation scolaire. Tout le person- nel est mobilisé afin de mettre fin à ce fléau dont sont victimes certains jeunes, car l’inti- midation «c’est l’affaire de tous». Un sujet plus que jamais d’actualité.
Mais d’abord, l’intimidation c’est quoi ? L’école s’est donné une définition : «L’intimidation et le harcèlement scolaire sont des problèmes relationnels caractérisés par des gestes ou des propos négatifs, soit di- rects ou indirects, dont l’intention est hostile, qui provoquent la détresse chez les victimes et qui sont répétés au fil du temps. Elle se définit comme un rapport de force entre les intimi- dateurs et leurs victimes. Une personne plus dominante, l’intimidateur, est de plus en plus agressif à l’égard de la victime.»
Marie-Josée Dumas est intervenante pour l’absentéisme, la toxicomanie et l’intimida- tion, à la Cité étudiante. Domink Patry- Boisvenue est agente de réadaptation pour la commission scolaire. Ces deux ambassadrices connaissent bien le problème. «Ce qu’on re- trouve le plus c’est du dénigrement, vis-à-vis de ceux qui sont différents notamment, ex- pliquent-elles. De la violence verbale, psycho- logique, des préjugés. Il y a également plus de batailles cette année. L’intimidation se fait aussi via les réseaux sociaux ou par textos. Elle ne s’arrête pas quand la cloche sonne.»
Une ligne téléphonique
D’ici une quinzaine de jours, une ligne téléphonique va être mise en place pour per- mettre de dénoncer des cas d’intimidation. Elle sera accessible à tout le monde, 24h sur 24, 7 jours sur 7.
La brigade anti-intimidation avec, de gauche à droite, Joëlle Beaucage, Lou-Felix Larivière, Jessica Noël. Manque Charles-Antoine Hubert.
Sûreté du Québec.
Jasmin Roy viendra dans les trois écoles de
secondaire de la commission scolaire en no- vembre. Aujourd’hui comédien, animateur radio et chroniqueur télé, il a lui-même été victime d’intimidation, notamment en raison de son homosexualité. Jasmin Roy a écrit un livre à ce sujet et fait le tour des écoles pour témoigner, rappelant sans cesse l’importance d’en parler.
«Il animera une conférence devant tous les élèves et une autre pour les parents ainsi que l’ensemble de la communauté, précisent Marie-Josée Dumas et Dominik Boisvenue. Et il rencontrera la brigade anti-intimidation.»
Cette brigade est composée de quatre élèves volontaires de secondaire 4 : Jessica Noël et les trois membres du conseil étudiant Lou-Felix Larivière, Charles-Antoine Hubert et Joëlle Beaucage. Leur rôle sera de faire une tournée des écoles primaires pour y animer des activités sur le thème de l’intimidation avec les intervenants.
Impliquer tout le monde
L’école a un protocole bien établi pour in- tervenir. Au bout de la chaine, Marie-Josée Dumas produit constamment des rapports qui sont remis à la direction. «Le gouverne- ment demande des comptes, explique-t-elle. Je répertorie les cas d’intimidation, les inter- ventions qui en découlent pour corriger les éventuelles lacunes, note si ce sont les mêmes intimidateurs qui reviennent, à quel niveau cela se situe le plus.»
Mais tout cela est vain si l’ensemble de la communauté ne se mobilise pas. Parents, camarades de classe, enseignants, etc. Tout le monde peut faire la différence pour mettre à mal l’intimidation scolaire.
C’est le directeur de la Cité étudiante, Robert Giard, qui prendra les appels, pour s’assurer de l’anonymat. Puis il demandera si besoin à son équipe d’intervenir.
S’il ne répond pas, il sera possible de laisser un message. Robert Giard en sera informé aussitôt sur son téléphone intelligent.
Les autres actions
«Cette année, nous intervenons rapide- ment, expliquent Marie-Josée Dumas et Dominik Patry-Boisvenue. Toute l’équipe de première ligne, les surveillants d’élèves et les trois techniciens en travail social, ont vu leurs nombres d’heures augmenter. Donc nous
sommes plus présents physiquement dans l’établissement.»
Le mot d’ordre : tolérance zéro. «Nous voulons des interventions rapides, autant au- près des intimidateurs que des victimes et té- moins, poursuivent les deux jeunes femmes. Cela passe par beaucoup de communication, comme par exemple mettre en garde un en- seignant pour qu’il surveille l’attitude d’un élève envers un autre.»
Des ateliers seront mis en place durant l’année sous différentes formes, en collabora- tion parfois avec le policier éducateur de la


































































































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