Page 19 - La Gatineau 15 Novembre 2012

JEUDI 15 NOVEMBRE 2012 - La Gatineau 19
Des toilettes pour hommes très populaires
ISABELLE A. MARTIN
MANIWAKI – La comédie dans les toilettes pour hommes, «Le blues des urinoirs», pré- sentée jeudi 8 novembre dans le cadre de la programmation de la Maison de la culture, était hilarante. Les trois comédiens ont fait déambuler une vague de personnages flyés, rires garantis. Rencontre avec les comédiens.
Est-ce qu’au Québec, il y a une compa- gnie, une troupe de théâtre, qui a déjà présenté une pièce comme la vôtre ?
C’est nous autres qui avons débouché l’af- faire. La comédie est une pièce de théâtre qui date des années 80, de l’auteur Camille Bouchard, qui écrit des romans jeunesse maintenant, une série qui se promène d’un pays à l’autre, qui raconte des aventures pour les jeunes. C’est lui qui avait écrit cette pièce qui s’appelait «Pour hommes seulement». Après trois théâtres d’été, en 91, 92, 93, une comédie est sortie avec des comédiens qu’on connaissait, qui étaient bien différents de nous, qui étaient très peu connus. Surtout qu’ils étaient jeunes à l’époque, ils arrivaient et ils ont pris le même titre que nous «Pour hommes seulement», parce que c’était notre titre. On a dû changer le titre. On s’est reviré de bord, c’est sûr qu’on a protégé l’idée et le titre, mais ça s’appelait «Pour hommes seule- ment», le titre original. Ça nous a fait plaisir de le changer parce qu’il y avait des gens qui venaient voir le spectacle et qui nous disaient à la fin : avoir su que c’était de même, j’aurais amené ma femme.
Vous n’avez pas fait l’École nationale de théâtre, mais l’école de la vie, alors dans quels secteurs étiez-vous avant «Le blues des urinoirs»?
André Thériault : J’ai toujours fait de la chanson en tant que compositeur au départ. C’est vraiment la scène qui m’attire d’abord et avant tout et ça a toujours été les deux en même temps, ça a cheminé comme ça. Quand vous dites l’école de la vie, on parle vraiment avec ce spectacle-là, qui nous a menés après autant d’années à passer à travers toutes sortes d’endroits. On a connu le déclin du bar par l’alcool au volant, les cigarettes, les machines à loterie, vidéos et se diversifier énormément. On est dans un temps où le bar veut vivre et le cabaret s’installe de plus en plus.
Joffre Fontaine : Comédien. Un jour, on m’a fait passer une audition pour «Pour hommes seulement». On m’a rappelé, on m’a dit O.K., c’est toi qui as le boulot. Ça s’ap- pelle «Le blues des urinoirs». Souvent, les diffuseurs trouvent très difficile à entendre urinoirs dans une salle de spectacle, on ne voit pas ça. Mais, les choses commencent à chan- ger parce que ça fait quand même longtemps
Salutations finales des comédiens ravis de leur performance tout autant que le public qui a vu défiler des personnages de toutes sortes... Des toilettes pour hommes très achalandées.
qu’on se promène. Avant, j’étais dans la mode, les annonces, la publicité. Mais, attention, avant. Maintenant, il faut que j’aie de la be- daine dans la pièce et pour faire le père Noël, les fêtes s’en viennent (rires).
François Bessette : Alors, moi je rêve de- puis ma plus tendre enfance de faire de la
scène et de jouer. J’ai fait du
théâtre à l’école, j’ai fait partie de
troupes de théâtre amateur, je ne
sais plus combien, j’ai suivi des
ateliers privés que ce soit au ni-
veau du jeu de scène ou du jeu de
caméra. Mon ambition, c’est de
gagner ma vie comme comédien. Présentement, c’est un bel à côté,
parce que j’aime ça le faire, mais
si je n’avais pas autre chose, ce
serait un petit peu délicat moné-
tairement. J’ai la chance d’être
habile manuellement alors, je
fais de la construction. Je fais
toutes sortes d’affaires, que ce
soit la pièce de théâtre, des tour-
nages TV, cinéma, publicité et je
fais aussi quelque chose qui est
bien intéressant, je suis comé-
dien à l’Institut de police de
Nicolet. Je joue au bandit avec les policiers qui sont ou en fonction ou en formation.
Joffre Fontaine et François Bessette : Nous
Les comédiens : un cuisinier italien et le concierge responsable du nettoyage de la toilette pour hommes.
sommes dans le show-business grâce au tra- vail acharné d’André Thériault, l’instigateur de tous les shows ou à peu près. Ça va de mieux en mieux.