Page 7 - La Gatineau 14 Février 2013
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JEUDI 14 FÉVRIER 2013 - La Gatineau 7
Pétitions contre la réforme de l’assurance-emploi
SYLVIE DEJOUY
LA GATINEAU – La réforme de l’assu- rance-emploi, souhaitée par le Premier mi- nistre Stephen Harper, est loin de faire l’unanimité. Gérard Coulombe, citoyen de Grand-Remous, fait partie des nombreuses personnes qui s’y opposent. Il invite les gens à signer une pétition pour faire pression sur le gouvernement.
Pour Gérard Coulombe, tout est parti d’un rendez-vous au bureau du député Mathieu Ravignat : «J’y ai accompagné une personne qui fait un travail saisonnier. Moi, je suis directeur d’un bureau d’assurances à Mont-Laurier. Je me considère comme un privilégié d’avoir un travail à temps plein et permanent. Il faut être solidaire avec ceux et celles qui n’ont pas cette chance.»
Gérard Coulombe a donc fait le tour des médias locaux pour sensibiliser la population à cette cause qui lui tient à cœur : «Des péti- tions sont en place, je peux les envoyer par courriel aux personnes qui le souhaitent, afin qu’elles soient envoyées au bureau du député Ravignat avec un maximum de si- gnatures. Il pourra ainsi s’en servir à la Chambre des communes.»
Selon lui, cette réforme est «punitive. Les saisonniers vont être jugés comme des gens qui ne veulent pas travailler, ce qui n’est pas le cas. Cela va amener des problèmes au ni- veau de la santé, dans les familles, des baisses de moral. Pour quelqu’un qui a travaillé toute sa vie, aller sur l’assistance sociale c’est une claque au front. Ces changements ne tiennent pas compte des réalités des marchés de l’emploi régionaux et des industries
Réforme de
l’assurance-
emploi :
M. Ravignat
réagit
LA GATINEAU - Les conservateurs ont voté contre une motion du NPD, concer- nant le projet de réforme de l’assurance-emploi.
Selon le député Mathieu Ravignant, cette motion «aurait eu pour effet d’annuler les changements dévastateurs apportés au programme de l’assurance-emploi et aurait, par la même occasion, permis d’éviter qu’un nombre important de prestataires soient poussés vers des emplois inappro- priés, voire la pauvreté».
Il ajoute : «Malgré le revers subi, mes collègues du NPD et moi, nous ne baisse- rons pas les bras et continuerons notre lutte aux côtés des travailleurs pour annuler cette réforme dévastatrice. Les prestations d’assurance-emploi sont un droit acquis pour tous les Canadiens.»
Le NPD est d’avis que «toute la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement est une grave erreur dont les impacts n’ont pas été suffisamment étudiés au préalable. Les conservateurs n’ont pas consulté les Canadiens et n’ont pas parlé de leur inten- tion de restreindre l’assurance-emploi lors des dernières élections. L’attaque envers les travailleurs, les industries saisonnières et les prestataires honnêtes doit cesser. Je n’aban- donnerai pas mes commettants qui ont be- soin de l’assurance-emploi et qui y ont en- tièrement droit».
Gérard Coulombe, citoyen de Grand-Remous, dirige un bureau d’assurances à Mont-Laurier. Il se considère comme privilégié d’avoir un travail à temps plein et permanent. Il souhaite donc apporter son soutien aux personnes qui n’ont pas cette chance.
d’emplois. Ce ne sont pas les travailleurs qui sont saisonniers mais bien les emplois. Plusieurs régions du Québec dépendent du travail saisonnier. On n’a qu’à penser aux fermiers, pêcheurs, travailleurs du secteur de la construction ou du tourisme et du secteur forestier. Le gouvernement canadien devrait collaborer avec les provinces, les groupes de travailleurs et les entreprises afin de trouver des solutions à long terme pour aider les Québécois à se trouver un emploi, sans per- sécuter les chômeurs. Les fonds de l’assu- rance ne sont pas déficitaires».
Gérard Coulombe ne se contente pas de dénoncer, il propose aussi des possibles solu- tions : «Des programmes de formation de- vraient être mis en place et offerts aux chô- meurs qui désirent améliorer leur employabilité. Des programmes pourraient être mis en place en collaboration avec les entreprises afin que les chômeurs qui se trouvent un emploi moins rémunérateur soient compensés pour le manque à gagner durant une certaine période. Si le gouverne- ment fédéral ne veut pas revenir au système antérieur, celui-ci devrait offrir aux pro- vinces qui le désirent la possibilité de se reti- rer du système existant avec pleine compen- sation et les provinces pourraient gérer elles-mêmes l’assurance-emploi.»
Gérard Coulombe admet sans gêne avoir voté pour les conservateurs à la dernière élection générale en 2011. «Je ne regrette pas d’avoir soutenu Lawrence Cannon, explique- t-il. Mais je regrette d’avoir voté pour le parti conservateur.»
Les personnes qui souhaiteraient avoir des renseignements sur les pétitions peuvent écrire à coulombegerard@gmail.com
saisonnières, ils nuisent aux travailleurs et aux communautés».
Il estime que cette réforme aura plusieurs conséquences : «Moins de Québécois sans emploi auront accès à l’assurance-emploi. Les Québécois sans emploi seront forcés d’accepter des emplois moins bien rémunérés (jusqu’à 30% de réduction de salaire) entraî- nant une baisse des salaires pour tous les Québécois. Des compétences ne seront pas mises à profit, par exemple un professeur ou
un mécanicien prestataire de l’assurance- emploi sera forcé d’accepter un emploi qui n’exige pas autant de compétences. Les tra- vailleurs saisonniers seront particulièrement touchés, les prestataires de l’assurance-em- ploi réguliers seront les plus touchés. Les demandeurs pourraient devoir voyager jusqu’à une heure pour se rendre au travail.»
Gérard Coulombe estime aussi que «le vrai problème, c’est qu’il n’y a pas assez


































































































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