Page 2 - La Gatineau 25 avril 2013
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La Gatineau - JEUDI 25 AVRIL 2013
Un élan de solidarité pour faire rêver André Larcher
SYLVIE DEJOUY
LA GATINEAU – Le convoi ne passera pas inaperçu. Près de 150 Mustang se rassembleront à Maniwaki, le 6 juillet. Leurs propriétaires viendront notamment de Montréal, Gatineau, Mont-Laurier, pour unepersonne:AndréLarcher,unhomme à la santé fragile, passionné par cette automobile construite par Ford depuis 1964.
Les problèmes de santé d’André ont commencé dès la naissance. Atteint du Spina bifida, il a subi sa première opération alors qu’il n’avait que 5 heures. Cette maladie est une malformation qui apparaît au début de la formation du fœtus : le cerveau et la colonne vertébrale, ou la colonne vertébrale seule, ne se développent pas normalement dans l’utérus.
Agé de 48 ans, André, qui vit avec ses parentsàGracefield,sedéplaceenchaise roulante. «Depuis 1991, je fais des dialyses trois jours par semaines, ajoute-t-il. Mais je reste positif. Je conduis, fais du quatre- roues, de la motoneige. J’essaye de garder le moral.»
L’année dernière, André est tombé. Résultat : deux jambes et une épaule cassées. «J’ai passé tout l’été à l’hôpital, précise-t-il. C’était long.» De retour à la maison, il a fait connaissance avec Claudette Guertin, du CLSC. Une rencontre qui va permettre à André de réaliser un rêve.
«Son histoire m’a touchée, explique cette
dernière. C’est un fonceur qui ne s’apitoie pas sur son sort. En parlant avec lui, j’ai appris qu’il adorait les Mustang. J’ai appelé mon frère, qui fait partie du club Montréal Mustang. De là s’est mis en place un élan de générosité, plusieurs personnes ont embarqué.»
De fil en aiguille et de coups de téléphones en courriels, le club de Gatineau s’est joint au projet. «Tous les propriétaires de Mustang sont invités à participer, membres d’un club ou non, précisent Claudette Guertin et son mari Marcel Neveu. Le club de Gatineau a déjà confirmé plus de 100 voitures, ils ont commencé à réserver des chambres.»
André Larcher en compagnie de sa maman. Le 6 juillet, il sera mis à l’honneur : une centaine de proprié- taires de Mustang viendront le rencontrer.
Les voitures feront une halte à Gracefield, pour embarquer André. Une fête sera organisée à l’arrivée par Gerry Hubert, sur le stationnement de son garage, avec des
hot-dog et tirages de prix. Claudette Guertin et Marcel Neveu tiennent à remercier «toutes les personnes, commerçants et commanditaires qui ont embarqué».
André Larcher connaît bien les Mustang puisqu’il en a eu deux. Il attend le 6 juillet avec impatience : «Je suis super heureux. Quand ils m’ont annoncé ça, je ne le croyais pas. J’ai bien hâte.»
Portes Excelor s’active pour produire de nouveau
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – André Grondin avait dit qu’il ne se laisserait pas abattre et qu’il allait retrousser ses manches. C’est ce que le propriétaire de Portes Excelor a confirmé avec sa conjointe, Ginette Guérette, lors d’un point presse jeudi 18 avril. Le couple visait alors de relancer la production vendredi 26 avril.
Dimanche 14 avril, l’entrepôt de Portes Excelor a été la proie des flammes. Les dégâts sont évalués entre 500 000 $, si on ne prend en compte que le bâtiment, et 700 000 $, en ajou- tant le matériel et les machines.
Les experts l’ont confirmé : l’incen- die est bien parti de la fournaise puis s’est répandu au reste du bâtiment. Une fournaise qui sert à chauffer l’en- trepôt et qui était neuve puisqu’elle avait été installée en février.
Lors du point presse, André Grondin a expliqué ce qui s’est passé. D’un côté, il y avait la fournaise. Pas très loin, un bâtiment pour les résidus de bois. Les deux parties étaient séparées par un mur mais reliées par une visse sans fin, afin d’envoyer les résidus dans la fournaise.
Quand il n’y a pas de résidus qui sont envoyés dans la fournaise, cela peut arriver que le feu de la fournaise entre dans la visse, risquant de remon- ter et se propager à l’autre partie. Un système de sécurité est donc prévu pour envoyer de l’eau lorsque la tempé- rature atteint 50 °C dans la visse. «C’est arrivé à plusieurs reprises qu’il se mette en marche», précise André
Grondin.
Ce système de sécurité était relié à
un système UPS, afin qu’il fonctionne même en cas de panne d’électricité. «Mais le boîtier du système UPS était mal accroché, raconte André Grondin. Il est donc tombé à terre et le fil s’est débranché. Le feu a fini par prendre dans la visse sans fin, s’est propagé aux résidus de bois, ça a brûlé la toiture et s’est répandu au bâtiment.»
«Garder nos clients»
Maintenant que les causes de l’in- cendie sont connues, André Grondin et Ginette Guérette se tournent vers l’avenir. «Le gros problème était de trouver un système de dépoussiérage, expliquent-ils. Demain matin (vendre- di 19 avril), nous allons commencer à déménager dans notre ancien bâti- ment, rue King, où un dépoussiéreur est resté. Il va falloir aussi acheter et réparer des machines.»
Pour Portes Excelor, le compte à rebours est lancé, afin de ne pas perdre un seul client. «Nous avions un carnet de commandes important, parfois avec un délai de livraison de 10 jours, ex- pliquent-ils. On ne peut pas se per- mettre de perdre un seul client. Ça fait 8 ans qu’on travaille pour les garder. Nous avons passé au feu mais ils sont aussi mal pris que nous.»
Pour le moment, les deux «salariés clés» conservent leurs salaires, les quatre autres sont au chômage. Si tout se passe comme prévu, André Grondin espérait faire repartir les machines cette semaine. L’objectif sera ensuite de revenir dans l’entrepôt du parc indus- triel en octobre. L’assurance prendra en charge la reconstruction.


































































































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