Page 35 - La Gatineau 29 janvier 2015

La Gatineau 29 janvier 2015 35 Une 3e journée interdisciplinaire
CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Une journée pour apprendre à se connaître et pour faire découvrir le Centre de formation professionnelle de la Vallée-de-la-Gatineau (CFPVG). C’est l’objectif de la journée interdisciplinaire qui était organisée la semaine dernière pour une troisième édition et qui a réuni près de 140
personnes.
«Il y a eu quatre ateliers dans la journée, explique le directeur, Serge Lacourcière. Chaque élève devenait enseignant d’un jour et allait visiter les autres formations. Même chose pour les enseignants qui sont devenus étudiants d’un jour et qui sont aussi allés visiter les autres formations.»
La journée a été préparée par les élèves épaulés de leurs enseignants. Ainsi, les étudiants de secrétariat par exemple ont découvert les formations en armurerie ou
▲ Parmi les ateliers qui ont été particulièrement appréciés durant la journée, celui de charpenterie menuiserie dont le cours avait été rapatrié pour l’occasion à la Cité étudiante.
encore en véhicules légers. «Le but est de faire mieux connaître le CFPVG aux élèves pour qu’ils en parlent autour d’eux ensuite, explique Serge Lacourcière. Il s’agit aussi de créer des liens entre élèves et enseignants.»
En effet, tout au long de l’année les étudiants suivent leurs cours dans différentes sections de la Cité étudiante et
n’ont pas forcément l’occasion de se côtoyer. Même chose pour les professeurs. «Ça a été très plaisant notamment pour les élèves de charpenterie qui sont à Boirec, poursuit le directeur du CFPVG. Nous avons déménagé leur cours ici pour la journée et c’est un des ateliers qui a le mieux marché avec celui d’armurerie. Les élèves ont été invités à fabriquer un petit coffre avec lequel ils sont repartis.»
Une nouvelle formation offerte à partir de février
MANIWAKI - Le mois prochain, un nouveau cours sera donné au CFPVG : assistance à la personne à domicile. Il s’agit de former des auxiliaires familiales qui iront ensuite dans les maisons prendre soin des personnes âgées ou handicapées. «Nous avons aménagé une petite maison dans l’école pour cette formation», précise Serge Lacourcière.
Concernant le cours d’armurerie, menacé de disparaître, deux cohortes, une de jour et une de soir, termineront leur cours en mai. Cela pourrait être les dernières de cette formation qui est pourtant unique au Canada. D’ailleurs, 95% des élèves viennent de l’extérieur.
Mais des personnes de la région, Serge Lacourcière en tête, ont décidé de se battre pour que ce cours ne disparaisse pas. «Pour le moment c’est le statut quo, précise ce dernier. On attend des nouvelles du ministre Bolduc.»
Le CFPVG offre aussi des formations en ASP construction, charpenterie menuiserie, comptabilité, cuisine, mécanique automobile, récréotourisme, assistance à la personne en établissement de santé, secrétariat, véhicules légers.
Depuis deux semaines, il y a aussi la formation pour devenir éducateur/ éducatrice en service de garde en milieu scolaire, offerte en collaboration avec
Réseautact, le service aux entreprises des quatre commissions scolaires francophones de l’Outaouais. Autre projet : démarrer une formation pour les commis service à la clientèle, produits de quincaillerie et produits de pièces mécaniques.
Fort de ses 120 élèves cette année, encadrés par une vingtaine de professeurs, et de taux de placement qui tournent autour de 85% voire 100% pour les formations en santé ; fort aussi de ses formations variées, le CFPVG rayonne au-delà de la Vallée-de-la-Gatineau. «Le cours de véhicules légers est le seul de Gatineau à St-Jérôme, explique Serge Lacourcière. Celui de mécanique
automobile est le seul de St-Jérôme à Maniwaki.» Plusieurs élèves font beaucoup de route, matin et soir, pour venir suivre leurs cours. Pour d’autres, le CFP leur permet de rester dans leur région natale.
Aujourd’hui, la formation professionnelle semble avoir tourné la page sur sa réputation de récupérer les élèves moyennement bons à l’école. Dans un contexte économique difficile, elle attire au contraire des jeunes souhaitant apprendre un métier pour lequel il y a des débouchés et intégrer vite le marché du travail. La formation professionnelle est aussi une belle opportunité pour les personnes qui veulent réorienter leur carrière.
Pourquoi as-tu choisi la formation professionnelle ?
▲ Ici, découverte du cours d’armurerie, la seule formation de ce type offerte au Canada. Deuxième en partant de la gauche, le directeur du Centre de formation professionnelle de la Vallée-de-la-Gatineau, Serge Lacourcière.
▲ Anne-Marie Rozon, 32 ans, secrétariat-comptabilité
▲ Ginette Lacourse, 45 ans, comptabilité
▲ Yannick Morrissette, 18 ans, charpenterie
▲ Stéphane Cadieux, 45 ans, véhicules légers
«J’ai été remplaçante en secrétariat réceptionniste. J’ai aimé l’expérience. J’ai vu que le CFP offrait ce cours de secrétariat et compatibilité, ce sont deux domaines que j’aime. Je voulais me perfectionner, avoir de bonnes compétences pour devenir adjointe administrative et trouver un emploi à temps plein.»
«Je voulais me valoriser, avoir un meilleur salaire. J’ai décidé de réorienter ma carrière complètement. C’est un domaine auquel je n’avais jamais touché. À 25 ans je serais peut-être allée à l’université mais mon âge m’a fait choisir. Si je peux étudier ici et avoir un travail ici, ça sera parfait.»
«Je voulais suivre une formation qui me permettrait de sortir vite de l’école. Dans la charpenterie il y aura toujours du travail. Je suis de Fort-Coulonge. J’ai voulu venir ici car la population ressemble à la nôtre et dans le cours il y a qu’un groupe. Aussi, ici, il n’y a pas de liste de sélection.»
«J’ai été camionneur pendant 18 ans. Je voulais me réorienter, être plus souvent à la maison. Les véhicules légers c’est un domaine qui m’attire. Je viens de Mont-Laurier, dans la région il y a beaucoup de VTT, de pêcheurs, de chasseurs. J’ai eu la chance de pouvoir me réorienter, mon but est d’ouvrir mon propre commerce d’ici un ou deux ans.»
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