Page 2 - La Gatineau 19 mars 2015
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2 19 mars 2015 LaGatineau
RETRAIT DE FINANCEMENT À JEAN-BOSCO Mathieu Ravignat exige une enquête
MANIWAKI - Le NPD a fait parvenir une lettre à la Commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, Mary Dawson, lui demandant de mener une enquête sur des allégations de retrait de financement au Centre Jean-Bosco de Maniwaki, à la suite de la défaite conservatrice dans cette circonscription lors des dernières élections générales de 2011.
Cette demande fait suite à un récent message du sénateur conservateur suspendu, Patrick Brazeau, sur le réseau social Twitter. Un message qui laisse entendre qu’une promesse de financement faite par l’ancien ministre conservateur et député de Pontiac, Lawrence Cannon, en période électorale, aurait été abandonnée à la suite de la victoire du NPD. Dans son tweet, il écrit, en anglais, que «le Centre Jean-Bosco de Maniwaki s’était fait promettre des fonds. Mais lorsque l’ancien ministre Lawrence Cannon a perdu lors de la dernière élection, la ministre Finley a retiré les fonds car le NPD a gagné dans la circonscription».
interventions en sa faveur de politiciens dont John Baird (ancien ministre des Affaires étrangère) et de l’ancien chef de cabinet du Premier ministre, Nigel Wright.
Ce projet avait obtenu un financement de 1 million $ qui avait ensuite été retiré «puisque les délais établis n’ont pas été respectés et les défauts de l’édifice ont entraîné d’importantes augmentations des coûts», selon le rapport Dawson. Selon les informations disponibles, en revanche le projet de Jean-Bosco avait passé le test de l’analyse initiale mais avait été rejeté en 2012 parce qu’il n’avait pas obtenu des notes assez hautes pour avoir le financement.
Le député de Pontiac et porte-parole pour le Conseil du Trésor, Mathieu Ravignat, soupçonne qu’il y ait eu de l’ingérence politique de la part de la ministre Diane Finley pour rejeter le projet de Jean-Bosco : «Le gouvernement conservateur a rompu sa promesse et a tourné le dos aux gens de Maniwaki et au Centre Jean-Bosco. C’est inacceptable et ça nous prend des réponses claires et de la transparence. Le gouvernement a le devoir de gouverner pour le bien de toute la population, même ceux qui n’ont pas voté pour eux. C’est déplorable.»
Mathieu Ravignat a tenté de savoir, sans succès, pourquoi le projet n’avait pas été retenu. Il estime que les gens du Centre Jean-Bosco ont le droit de savoir s’il y a eu de l’ingérence politique et pourquoi leur projet a été rejeté. Toute la communauté de la région s’était mobilisée pour amasser une somme frôlant le million de dollars, avec la promesse par Lawrence Cannon d’un financement du fédéral pour un montant
Ces informations ont été dévoilées à la
suite du dépôt, la semaine dernière, du
rapport d’enquête de la commissaire
Dawson au sujet de l’intervention de la
ministre Diane Finley, en 2011, pour
favoriser la demande de financement de 1
million $ du «Markham Centre for Skills
and Independance», situé à Toronto, dans
le cadre du Fonds pour l’accessibilité. Selon
le rapport Dawson, parmi les 167
demandes, celle présentée par le Centre communautaire de Markham n’avait pas
passé le test d’analyse des fonctionnaires. Il
se classait parmi les derniers de l’ensemble
des projets mais avait quand même été un
des cinq projets retenus, après les équivalent.
Réaction du directeur : «C’est choquant»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - En poste depuis l’an passé, l’actuel directeur du Centre Jean- Bosco, Khélil Hamitouche, n’était pas là quand la demande de financement pour une nouvelle bâtisse a été transmise et refusée. Suite aux révélations d’une éventuelle ingérence politique de la part des conservateurs, tout en rappelant qu’il s’agit pour le moment de simples allégations, il estime que «c’est choquant, pas parce que l’argent a été attribué à quelqu’un d’autre mais parce que le processus, qui se voulait démocratique, aurait été biaisé. C’est choquant parce que apparemment, celle qui aurait posé ce geste est supposée représenter les institutions et les protéger».
Alors que nous sommes en année électorale et que Patrick Brazeau, qui a contribué à rendre publique cette affaire, a été exclu du parti conservateur qu’il accuse d’ingérence politique, la cause de Jean- Bosco pourrait bien être récupérée à des fins politiques. Mais Khélil Hamitouche préfère laisser les politiciens faire leur
travail et se concentrer sur son projet de rénovation et d’agrandissement de l’actuel bâtiment : «On a besoin d’informations mais on ne va pas mettre notre énergie là. On veut la mettre dans notre projet actuel. S’il y a des retombées positives, j’espère que ça sera pour bonifier le projet actuel.»
L’équipe de Jean-Bosco ne voudrait pas que cette nouvelle histoire vienne mettre à mal le nouveau projet. Le coût de celui-ci est évalué à 2,5 millions de dollars. Toutes les demandes de subventions ont été envoyées, dont celle auprès de Recyc- Québec pour 430 000$ et celle auprès du Fonds conjoncturel de développement pour 1,6 million de dollars. «Des efforts ont été entrepris dans le passé mais cela n’a pas découragé le conseil d’administration qui a continué à travailler, commente Khélil Hamitouche. On a pas baissé les bras et ce que nous avons aujourd’hui, c’est un beau projet qui est viable.»


































































































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