Page 22 - La Gatineau 10 décembre 2015
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22 10 décembre 2015 LaGatineau
REGROUPEMENT DES ASSOCIATIONS DE PERSONNES HANDICAPÉES
Deux récipiendaires dans la région
LA GATINEAU - À l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, qui avait lieu le 3 décembre, le Regroupement des associations de personnes handicapées de l’Outaouais a remis pour une22e année les prix David, qui visent à souligner les accomplissements et le bon travail des personnes et organismes voués aux personnes handicapées de l’Outaouais, ainsi que l’inclusion, le dépassement de soi individuel et social, l’accessibilité, la défense des droits et la sensibilisation.
Deux Val-Gatinois figurent parmi les récipiendaires : Jean-Michel Bélec a reçu le prix Dépassement de soi (individu) et son employeur Tommy Gosselin le prix inclusion.
Nous avions consacré un article à
Jean-Michel Bélec dans lequel nous vous avions raconté son histoire. En chaise-roulante depuis un accident de VTT en 2006, après trois ans de réadaptation Jean-Michel est retourné aux études terminer son secondaire 5 puis s’est inscrit à un cours de mécanique des petits moteurs. La formation terminée, il a cherché un emploi. Premier garage : «Comment veux-tu travailler en fauteuil roulant ? Impossible de t’embaucher malgré tes connaissances et compétences en mécanique!» Il n’a pas baissé les bras pour autant et a fini par rencontrer Tommy Gosselin, propriétaire du garage Mécanique Mobile 2&4 temps à Bouchette, qui lui a apporté une lueur d’espoir. Après plusieurs démarches effectuées par l’employeur et le
futur travailleur, Jean-Michel a débuté un emploi de mécanicien au garage de Tommy Gosselin en septembre 2014.
Jeune entrepreneur démontrant une ouverture d’esprit, ce dernier croit au potentiel et aux capacités des personnes handicapées en emploi. Lorsqu’il a rencontré Jean-Michel, il a voulu lui donner une chance. Rapidement, il a entrepris les démarches pour connaître les programmes (aide financière, équipements spécialisés sécuritaires) pour favoriser l’embauche de Jean-Michel dans son entreprise. Il a effectué également des travaux majeurs à ses frais, notamment l’agrandissement de la salle de bain et l’aménagement d’une rampe d’accès menant au garage.
▲ Jean-Michel Bélec et Tommy Gosselin ont reçu leurs plaques des mains de Joane Labelle, agente d’intégration en emploi, et Cynthia Lacroix, agente Service aux entreprises, Centre local d’emploi de Maniwaki
fonctionne avec un tarif fixe et c’est très économique pour toutes les municipalités.»
Perception des taxes en souffrance pour 2014-2015
Les élus ont décidé de mandater un avocat. Le montant total dépasse 200 000$. «Dans les dernières années nous avions fait la même démarche et toutes les taxes avaient été perçues», explique Bernard Cayen.
Club de ski et planche Vallée-de-la-Gatineau
Les élus ont décidé de financer la moitié du coût du transport des jeunes de la municipalité vers le Mont Sainte-Marie, soit 60$ par inscription.
CONSEIL MUNICIPAL
Demande pour élargir le boulevard Déléage
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
DÉLÉAGE - Durant la réunion de décembre du conseil municipal, les élus ont notamment décidé de déposer une demande, pour que le boulevard Déléage soit élargi, auprès du ministère des Transports, puisque ce tronçon est une route provinciale qui dépend de ce dernier.
«Le boulevard est un peu étroit et depuis l’arrivée d’un encan au marché aux puces cela apporte une aff luence de voitures se stationnant le long de la rue, explique le maire
Bernard Cayen. Donc on constate que ce n’est pas suffisamment sécuritaire et il faudrait que le boulevard soit élargi.»
Chemin du lac Bois-Franc
La municipalité a obtenu une subvention de 70 000$ pour effectuer des travaux. Mais, comme l’explique Bernard Cayen, «compte- tenu que la confirmation nous est parvenue à l’automne, nous avons décidé qu’il était préférable de retarder les travaux au printemps».
Cour municipale
Un avis de motion a été déposé en vue d’un règlement qui sera présenté à une prochaine
rencontre afin d’autoriser l’adhésion de la municipalité à la cour municipale de la MRC des Collines-de-l’Outaouais. Toutes les municipalités de la MRC qui n’avaient jusqu’ici pas d’entente avec cette dernière ont décidé d’y adhérer. «C’est un projet fort intéressant pour toutes les municipalités, qui va nous procurer des économies importantes, explique Bernard Cayen. Jusqu’ici il fallait embaucher un avocat et intenter une poursuite à la cour supérieure fédérale. Par exemple, pour une amende dans le cadre d’un non respect de la règlementation, pour la percevoir il fallait débourser des sommes très importantes. Alors qu’à la cour municipale ça
Portraits d’agriculteurs de la région
La ferme Lafontaine est sans relève
DANY OUELLET
douellet@lagatineau.com
DÉLÉAGE - Line Hubert et Philippe Lafontaine, qui travaillent depuis 30 ans en agriculture, sont à la tête d’une ferme bien établie. Mais le couple n’a pas de relève pour reprendre l’entreprise familiale. Maintenant à l’aube de la soixantaine, ils envisagent le moment où ils devront passer le flambeau.
Cette ferme, ils l’ont bâtie à la sueur de leur front, sur trois décennies, allant d’améliorations en agrandissements pour obtenir aujourd’hui une entreprise florissante, qui a réussi à se frayer un chemin sur le marché régional, de par ses activités commerciales avec ses différents kiosques à la ferme et en ville ainsi que ses produits accessibles au Marché Métro Lapointe de Maniwaki. Une entreprise clef en main donc, comme le dit Line Hubert.
Philippe Lafontaine surenchérit : c’est par leurs efforts et à force de travail qu’ils en sont rendus là. Ils ont ralenti la cadence, entre autre en arrêtant l’élevage de bovins de boucherie. Au moins, aujourd’hui Philippe Lafontaine peut prendre un «break» l’hiver. Pour le reste du temps, il n’y a rien de changé dans le train- train de la ferme, elle le garde occupé 7 jours par semaine.
À la question à savoir s’ils regrettent de n’avoir personne dans l’entourage immédiat pour prendre la suite des activités, comme le
mentionne Philippe Lafontaine, il faut savoir lâcher prise quand le temps est venu. Leurs filles ont toutes deux des emplois dans leur domaine de formation, elles n’ont pas envie de prendre leur relève et ils respectent leurs choix. L’agriculture est un milieu difficile, la production maraîchère comporte des risques et le métier d’agriculteur est peu compétitif comparé à d’autres types d’emplois à horaires réguliers et à bon salaire. Mais du bout des lèvres, ils avouent toutefois que ce n’est pas sans un pincement au cœur qu’ils entrevoient de devoir laisser aller leur exploitation dans des mains autres que celle de leur progéniture, ou du moins d’un jeune de la région, une connaissance, qui voudrait prendre leur relève.
Il manque quelque chose, selon Philippe Lafontaine, pour permettre à des jeunes de se lancer en agriculture. Comme l’ajoute Line Hubert, il y a des acheteurs d’origine européenne qui pourraient en prendre possession, car il y a une demande de leur part pour des fermes au Québec et ils peuvent se les offrir. La situation est toute autre pour une jeune personne qui voudrait acquérir une entreprise comme la leur : d’une part le financement est très difficile à aller chercher, et c’est là qu’il y a du travail à faire poursuit Philippe Lafontaine, d’autre part il serait difficile pour des propriétaires de financer des jeunes qu’ils ne connaissent pas, à l’exemple d’un transfert familial. Les gouvernements devraient s’impliquer plus à ce niveau, afin de permettre à des jeunes qui ont la passion pour s’établir en agriculture d’y parvenir.
▲ Line Hubert et Philippe Lafontaine ont travaillé fort pour bâtir leur entreprise, un combat constant afin de faire leur place dans le décor commercial de Maniwaki. Ils viennent de mettre leur ferme à vendre en prévision de leur retraite.
Philippe Lafontaine a eu des difficultés de santé, il sait qu’il devra lâcher la maille comme il dit, il se donne encore quelques années pour vendre. Ce sont les fonds qui assureront leur retraite, précise Line Hubert. N’empêche que leur crainte serait de voir l’entreprise être dilapidée ou péricliter dans des mains inexpérimentées, suite à une mauvaise gestion ou autre. Avoir quelqu’un de proche envers qui ils pourraient mettre leur confiance et savoir que l’entreprise maintiendrait sa mission de
produire de bons légumes pour un marché régional, cela les rassurerait.
La Vallée-de-la-Gatineau n’est pas encore atteinte par la vague spéculative qui touche les terras agricoles, ni d’y voir par ailleurs des achats fait par des intégrateurs, ce qui permet aux entreprises d’avoir encore une dimension familiale et d’être plus accessibles financièrement à l’achat que dans d’autres régions du Québec.


































































































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