Page 6 - Journal La Gatineau 14 janvier 2016
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CONSULTATION PUBLIQUE SUR UNE NOUVELLE ZONE INDUSTRIELLE
Un projet qui ne fait pas l’unanimité
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
GRAND-REMOUS - Une consultation publique était organisée la semaine dernière au Centre Jean-Guy Prévost. Elle portait sur un projet de règlement modificateur du schéma d’aménagement de la MRC. L’objectif : modifier l’affectation «forestier» couvrant en totalité deux zones apparaissant au plan de zonage de la municipalité de Grand-Remous, pour que ce territoire, qui s’étale sur 1 400 acres, soit voué à une voca- tion industrielle.
Une trentaine de personnes ont assisté à la rencontre. Étaient aussi présents le maire de Grand-Remous Gérard Coulombe, le préfet Michel Merleau, le maire de Sainte-Thérèse- de-la-Gatineau André Carle qui est aussi membre du comité de l’aménagement et de développement de la MRC, le responsable du service Aménagement de la MRC Claude Beaudoin. L’objectif de la municipalité est de «pouvoir accueillir des activités industrielles et de service dans une partie du territoire municipal où les terrains pourraient être dis- ponibles pour ces activités». Ces terres sont composées de terres publiques à proximité de la rivière Gatineau.
Dans le projet de règlement, il est écrit que «les espaces à vocation industrielle ne sont pas disponibles sur le territoire de la munici- palité de Grand-Remous» et que «les terres
visées par la modification sont adjacentes à la rivière Gatineau, ce qui constitue un net avantage pour la localisation des activités industrielles et de service qu’envisage la municipalité de Grand-Remous». Il est ajouté que «la localisation de ces terres visées par la modification ne constituerait pas une contrainte anthropique majeure pour les milieux habités de la municipalité de Grand-Remous».
Pour le maire de Grand-Remous, le projet vise à attirer des entreprises dans sa munici- palité afin de contribuer à son développe- ment et créer de l’emploi. Parmi les nouvelles activités qui pourraient être envisagées, il y a notamment une prison.
Durant la période de questions du public, plusieurs citoyens ont exprimé leur opposi- tion à ce projet, en particulier Diane Lemelin et Alain Verpaelst, du Domaine Bitobi situé à proximité de la zone concernée. Ont aussi pris la parole des chasseurs, des responsables du Club de motoneige Les Ours Blancs, dont l’un des sentiers passe sur la zone concernée, et un responsable d’une associa- tion ornithologique.
Dans une lettre adressée à la MRC, le président du Domaine Bitobi, Philippe Jacquier, explique que, sans être contre le développement de la région, il s’oppose fer- mement à ce projet et réclame qu’il soit déplacé à «un autre emplacement moins dommageable pour les activités de notre entreprise touristique».
En 2010, Philippe Jacquier a fait l’acqui- sition du Domaine Bitobi, avec deux de ses confrères suisses, et beaucoup d’argent a été investi afin de relancer la pourvoirie. «Cette entreprise a pour activités la pêche, la chasse au petit gibier et au cerf de virginie, l’obser- vation d’oiseaux et de la faune, la cueillette de champignons, la location de chalets, le
camping, les chiens de traineau, la pêche sur glace et, fait très important, la motoneige, explique-t-il dans sa lettre. Sur ce dernier point, il est important de savoir qu’en 2012 nous avons fait une demande d’autorisation au ministère pour relier un sentier de moto- neige au sentier 322, et ce dans le but d’être ouvert à l’année et d’offrir un nouveau par- cours aux nombreux motoneigistes. Ce sen- tier passe dans la zone qui fait partie de la demande de modification. Nos employés ont mis beaucoup d’efforts pour débroussailler et entretenir ce sentier. Sans compter l’agran- dissement de notre Lodge principal. Plusieurs milliers de dollars ont été investis pour accueillir plus de gens.»
Philippe Jacquier ajoute que «dans les multiples activités offertes à notre clientèle, il y a aussi la superbe randonnée à travers les sentiers, qui mène à la visite du Barrage Mercier. Depuis notre Domaine, nos clients peuvent s’y rendre en empruntant les sentiers sur les terres de la Couronne, à quelques minutes seulement du Domaine. Sur ces mêmes sentiers, il y a la possibilité d’observer et photographier les pygargues à tête blanche, qui s’y reproduisent depuis plusieurs années. Le projet aurait un impact négatif sur l’environnement. Un rapport sur la repro- duction du pygargue a été produit en mars 2006. Nos inquiétudes sont non seulement pour les pygargues mais aussi toute la faune sauvage. Imaginez les diminutions impor- tantes de cheptels sauvages tels que le cerf de virginie et le petit gibier. Si ce projet se concrétisait, nous serions encerclés de zones industrielle et résidentielle (...) Au final, nous croyons que le projet aurait un effet désastreux pour notre entreprise et pour l’environnement.»
La consultation publique avait pour but de recueillir des avis, commentaires, suggestions,
▲ Carte de la zone concernée par le projet de nouvelle zone industrielle.
mémoires. Gérard Coulombe et Michel Merleau ont assuré qu’ils vont tenir compte des recommandations des citoyens, notam- ment celle de réduire la zone concernée.
Prochaines étapes : recevoir l’avis du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire. Le comité de l’aménagement et de développement de la MRC devra analyser l’argumentaire de la consultation publique ainsi que l’avis gouver- nemental sur le projet de règlement modifi- cateur. Il devra ensuite recommander à la MRC d’adopter, avec ou sans modification, ce projet de règlement. Le règlement modi- ficateur adopté par la MRC sera acheminé au ministre du MAMOT pour approbation.
FEMMES AUTOCHTONES DISPARUES ET ASSASSINÉES Un sondage a été mis en ligne
LA GATINEAU - Toute la population canadienne peut désormais donner son opinion sur la façon dont l’enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées devrait se dérouler. Le gouvernement a mis en ligne un sondage pour l’aider à définir les paramètres de cette enquête publique.
Le 8 décembre 2015, le gouvernement
libéral de Justin Trudeau a annoncé la mise sur pied d’une enquête nationale pour faire la lumière sur le taux élevé de femmes et de filles autochtones assassinées et disparues. S’appuyant sur les commentaires recueillis lors des rencontres de consultation tenues dans l’ensemble du Canada, le sondage permettra aux survivantes, aux membres des familles et aux proches des victimes, aux intervenants de première ligne et aux autres personnes concernées de faire connaître leur point de vue sur qui devrait mener l’enquête, son échéancier, les personnes invitées à y participer et les questions clés devant être abordées.
Un guide de discussion a été élaboré et peut désormais être consulté sur le site Internet du ministère des Affaires autochtones. Celui-ci s’y réfère pour orienter les discussions lors des rencontres de consultation. Il met en lumière les éléments importants et les questions clés à prendre en considération et il fournit des renseignements supplémentaires.
Des résumés des rencontres de consultation tenues dans le cadre du processus de définition de la pré-enquête seront publiés sur Internet. Une fois que toutes les rencontres auront eu lieu, le ministère publiera également un sommaire définitif des observations formulées durant
les rencontres et des commentaires recueillis par le biais du sondage en ligne.
«Nous voulons entendre ce que les Canadiens ont à dire sur cet enjeu important, a déclaré dans un communiqué Carolyn Bennett, ministre des Affaires autochtones et du Nord. J’encourage chacun à lire le guide de discussion et à remplir le sondage en ligne. Nous devons connaître le point de vue de tous les Canadiens, et en particulier celui des survivantes, des membres des familles et des proches des victimes, des organisations autochtones ainsi que des provinces et territoires, afin de pouvoir définir la meilleure marche à suivre possible pour l ’e n q u ê t e . »
Les femmes et les filles autochtones du Canada connaissent un taux de violence plus élevé que les Canadiennes non autochtones. Bien que les femmes autochtones forment 4% de la population féminine canadienne, elles représentent 16% des femmes assassinées au pays entre 1980 et 2012. Elles sont trois fois plus susceptibles d’être victimes de violence que les femmes non autochtones.
Les personnes qui souhaitent participer au sondage peuvent se rendre sur le site Internet http://www.aadnc-aandc.gc.ca
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