Page 14 - La Gatineau 21 Juillet 2016
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14 21 juillet 2016 La Gatineau
NOUVELLE SCULPTURE DE DONALD DOIRON
Sur les traces de Beausoleil Broussard
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MESSINES - Le sculpteur Donald Doiron a renoué avec ses racines acadiennes en réalisant une œuvre dédiée à Beausoleil Broussard. Un buste de 20 kilos qui ira prochainement au Carrefour Beausoleil, un centre scolaire et communautaire qui est devenu au fil des ans le cœur du développement de la francophonie de Miramichi, au Nouveau-Brunswick, d’où est originaire Donald Doiron.
Joseph Brossard (ou Broussard), dit Beausoleil, était le chef de la résistance de la vallée de la rivière Petitcodiac durant la déportation des Acadiens. «Moi je viens de Miramichi, explique Donald Doiron. C’était un bastion anglophone. Nous, en tant qu’Acadiens, on pensait toujours qu’on était comme des intrus et on a longtemps ignoré qu’on avait eu une histoire importante à Miramichi durant la déportation. Quand j’ai appris ça en 2004, je me suis dit il faut que je fasse quelque chose. Et à un moment donné, je faisais un projet avec Zachary Richard, qui avait eu une commande pour faire un livret pour un opéra musical sur Beausoleil Broussard. Beausoleil avait passé plusieurs hivers à Miramichi pendant la déportation, au camp de l’espérance.»
L’automne dernier, Donald Doiron a également participé à un documentaire avec son ami Zachary Richard, à Miramichi. Ce sont donc ces différentes étapes qui l’ont
▲ Donald Doiron à côté de son œuvre dédiée à Beausoleil Broussard. Le buste de 20 kilos ira prochainement au Carrefour Beausoleil, à Miramichi, au Nouveau-Brunswick, d’où est originaire l’artiste.
amené à renouer avec ses origines et à dédier une œuvre à Beausoleil Broussard. «Le mot clé dans tout ça, c’est identité, explique-t-il. Pendant longtemps les Acadiens n’ont pas connu leur histoire. On est rentré dans le moule et on a oublié. Mes grands-parents
savaient que le grand dérangement avait existé mais personne ne s’en souciait vraiment.»
Donald Doiron a travaillé sur son œuvre de janvier à juin. Un travail colossal et exigeant, d’autant plus qu’il lui a fallu créer le visage de
Beausoleil à partir de son imagination, puisqu’il n’y a pas représentations de lui. «J’ai pris un style figuratif, explique-t-il. J’ai mis en moyenne 400 heures.» À travers cette œuvre, Donald Doiron voulait «honorer son esprit de résistance. Il nous a légué quelque chose».


































































































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