Page 23 - La Gatineau 2 février 2012
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JEUDI 2 FÉVRIER 2012 - La Gatineau 23
Une claque difficile à encaisser pour les travailleurs de la Vallée-de-la-Gatineau
Produits forestiers Résolu suspend les opérations à sa scierie de Maniwaki.
JEAN LACAILLE
MANIWAKI – Un surplus d’inventaire de copeaux dont elle ne trouve pas pre- neur est la principale cause de la suspen- sion des opérations à la scierie de Maniwaki des Produits forestiers Résolu. L’usine est fermée depuis lundi jusqu’à la fin de février à tout le moins.
La décision des dirigeants est liée direc- tement à la fermeture de l’usine Papier White Birch de Québec. Cette décision entraîne la mise au chômage instantanée de quelque 80 travailleurs de l’usine. Une vingtaine de travailleurs affectés au sé- chage et au rabotage du bois pourra conti- nuer de travailler.
Les copaux produits à Maniwaki étaient acheminés à l’usine de Papier Masson, une propriété de White Birch, un compétiteur direct des Produits forestiers Résolu (AbitibiBowater). Les copeaux de bois qui étaient transportés à Québec ont été transférés à l’usine de Masson, laissant l’usine de Maniwaki sur la touche.
«La situation du marché ne nous laisse malheureusement pas une trop grande marge de manoeuvre. À court terme, nous ne pouvons vendre nos copeaux. Nous explorons actuellement d’autres solutions mais il est bien évident, qu’à court terme, il n’y a rien à faire», précise le représen- tant montréalais de la forestière, M. Pierre Choquette.
Si l’usine de Masson ne devait pas avoir besoin des copeaux de Maniwaki, si aucun preneur n’est trouvé, la date butoir du 25 février pourrait bien être dépassée. «Nous offrons des copeaux. La décision de les prendre revient aux acheteurs», d’ajouter M. Choquette.
Les dirigeants montréalais des Produits forestiers Résolu sont d’avis que la réou- verture de l’usine de Gatineau, ce qui ne semble pas se dessiner à court terme, per- mettrait à la scierie de Maniwaki de ré- duire son inventaire de copeaux. Et M. Choquette a été très clair dans ses com- mentaires. La réouverture de l’usine de Gatineau n’est pas envisageable tant que le gouvernement ne confirmera pas un approvisionnement en volume de bois pendant au moins cinq ans à Produits fo- restiers Résolu.
Le président du syndicat des travail- leurs de la scierie de Maniwaki, M. Charles Maurice, a confié à la presse na- tionale qu’il y a encore 160 000 mètres cubes de bois à scier à Maniwaki. «Cette réserve vaut pas moins de 85 millions $. La compagnie ne voudra certes pas perdre ses revenus. Cette réserve permettra à l’usine de rouler pendant encore environ quatre mois lorsqu’elle repartira à la fin de février. Mais le tout va se jouer en juin prochain. Si la compagnie ne parvient pas à régler son problème d’inventaire de co- peaux à long terme et si les coupes fores- tières, pour des raisons incontrôlables, ne devaient pas reprendre comme nous le croyons à la mi-mai, ça va aller très mal. Nous pourrions alors faire face à une fer- meture beaucoup plus longue. C’est en juin que tout va se jouer.»
Les observateurs de la scène forestière de la région croient que le sort de la scierie de Maniwaki est intimement lié à une re- prise des opérations de l’usine à papier du boulevard Maloney à Gatineau. Ils croient que le problème d’inventaire de la scierie de Maniwaki serait alors réglé et que les opérations pourraient reprendre leur cours normal et permettre à l’ensemble des
La scierie de Maniwaki des Produits forestiers Résolu a cessé ses opérations lundi. Elles pourraient reprendre le 25 février si on trouve une solution au surplus d’inven- taire de copeaux qui est la cause du problème, pour le moment.
travailleurs d’ici de retrouver leur travail. Certains travailleurs de l’usine que nous avons rencontrés lors de la Pakwaun sont très inquiets. Forcés au chômage pour au moins un mois, ils affirment que la déci- sion de la compagnie ne laisse présager rien de bon pour l’avenir. «Si nous devions reprendre le travail d’ici un mois, je ne
suis pas certain que nous aurons tous reçu un chèque de chômage. J’espère qu’on trouvera preneur pour nos copeaux. Après tout, notre usine est la plus performante de la famille. On devrait faire plus d’efforts pour rouvrir Gatineau», affirme un tra- vailleur sous le couvert de l’anonymat.
JEAN LACAILLE
MANIWAKI – Les leaders de la région évoquent diverses opinions quant à la déci- sion des Produits forestiers Résolu de sus- pendre les opérations à sa scierie de Maniwaki.
Bien qu’elle soit temporaire, du moins elle le souhaite, la députée de Gatineau,
Stéphanie Vallée, croit que la décision est triste pour les travailleurs et leurs familles qui en sont profondément touchés. «Il fau- dra trouver une solution au surplus de co- peaux qui n’a pas preneur à l’heure ac- tuelle. Il y aura toujours des besoins pour les produits du bois. La fermeture de l’usine White Birch de Québec n’est pas étrangère à la décision des dirigeants des Produits Résolu. Cela démontre toute la fragilité de l’industrie forestière. Il faut rap- peler que l’usine de Maniwaki est l’une des plus performantes des Produits forestiers Résolu. C’est un effet domino qui nous arrive soudainement. La direction locale et les travailleurs ont fait preuve de beaucoup de coeur au cours des dernières années pour maintenir la vigueur de leur usine. Il est certain que nous allons nous concentrer sur les pistes de solution à très court terme. Il est important de relancer Gatineau. Les deux usines sont intimement liées.»
La députée a également identifié le dé- veloppement du réseau routier (autoroute 5 et route 105) comme essentiel à l’avenir économique de la région.
Il est certain que la décision de White Birch de fermer son usine à Québec a eu des effets négatifs pour Maniwaki. «Ce ne sont pas seulement 300 emplois mais éga- lement 300 familles qui sont touchées par cette décision. Mais j’ai confiance en la direction locale de l’usine et la MRC va la supporter dans sa recherche d’une solution.
Ensemble, nous allons sûrement trouver», d’indiquer le préfet de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau, M. Pierre Rondeau.
Trop de dépendance
C’est désolant ! Voilà ce qu’a déclaré, d’entrée de jeu, M. Denis Bonhomme, pré- sident de la Chambre de commerce et d’industrie de Maniwaki (CCIM). «Il faut maintenant analyser froidement la situa- tion et développer l’industrie de 2e et 3e transformation. On savait tous que cela arriverait un jour. Nous y sommes mainte- nant. La décision était perceptible. Maniwaki a résisté grâce à l’excellent tra- vail des dirigeants locaux et des travail- leurs qui ont également mis l’épaule à la roue. La chance a été avec nous pendant longtemps. Maintenant que nous savons que l’avenir forestier est incertain, il de- vient important de diversifier notre écono- mie et d’éviter de mettre nos oeufs dans le même panier. Nous dépendons trop d’autres usines.»
Une monnaie d’échange
Est-ce que les Produits forestiers Résolu se sert de Maniwaki pour régler d’autres problèmes ? C’est la question que se pose le maire de Maniwaki, M. Robert Coulombe. «Servons-nous de monnaie d’échange. Je trouve ça déplorable surtout à la suite de tous les efforts qui ont été consentis par la direction locale et les travailleurs pour as- surer la survie de l’usine. Il va falloir que
Résolu comprenne qu’elle ne peut se sous- traire aux exigences du Nouveau régime forestier adopté par Québec et qui sera en vigueur dès le mois de mars 2013. Québec ne changera pas d’idée. Je souligne encore le travail de titan de M. Paul Grondin et tous les travailleurs de la scierie de Maniwaki. Ces gens méritent mieux que la sitation dans laquelle ils sont plongés de- puis cette annonce négative».
La réaction des leaders de la Vallée
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