Page 20 - La Gatineau 9 février 2012
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20 La Gatineau - JEUDI 9 FÉVRIER 2012
La solution à Maniwaki passe par Gatineau
JEAN LACAILLE
LA GATINEAU – Les dirigeants comme les travailleurs de la scierie de Maniwaki des Produits forestiers Résolu suivent de près les pourparlers entourant une reprise des activités à l’usine de Gatineau entre les super-dirigeants de Montréal et le gouver- nement du Québec qui s’apprêterait, d’ici deux semaines, à faire une nouvelle propo- sition pour repartir Gatineau.
Selon les députés Marc Carrière et Stéphanie Vallée, un règlement à Gatineau équivaudrait à la reprise des opérations à Maniwaki. La députée de Gatineau, Stéphanie Vallée, s’est montrée agressive durant les pourparlers. Elle a rappelé aux dirigeants de la compagnie qu’elle risque de perdre ses droits de coupe en Outaouais si elle décidait de ne pas reprendre ses activi- tés à la scierie de Maniwaki. «C’est une menace réelle.»
Tous les observateurs de la scène de l’in- dustrie forestière savent fort bien que Résolu cherche à augmenter son approvi- sionnement en bois et surtout à obtenir des garanties à long terme.
Des observateurs de la scène forestière de la Vallée-de-la-Gatineau, désireux de conserver l’anonymat, trouvent illogique qu’une compagnie tente de majorer ses allo- cations de bois à court terme alors qu’elle est aux prises avec un surplus de copeaux dans la cour de son usine à Maniwaki. Ils affirment également que la cessation des opérations à Maniwaki est une consé- quence directe au fait que le dossier de l’usine de Gatineau ne soit pas encore
réglé.
Les députés Carrière et Vallée ont ren-
contré leur collègue ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Clément Gignac, vendredi dernier, pour faire le point tant sur les dossiers de Gatineau que Maniwaki.
«Le ministre est allé au bout et l’élastique est étiré au maximum, a soutenu Mme Vallée au Droit. Le gouvernement fait preuve d’une grande souplesse dans ce dos- sier mais la compagnie refuse toujours d’ac- cepter. La proposition du gouvernement ira jusqu’au bout de ce qui peut être fait à l’in- térieur des paramètres réglementaires.»
Ce qui veut dire que la forestière n’ob- tiendra pas ce qu’elle souhaite : l’exclusion du nouveau régime forestier qui modifiera dès 2013 les modalités d’approvisionnement en bois. Québec serait prêt à passer en re- vue la façon de gérer les volumes de bois qui seront mis à l’enchère par le bureau de la mise en marché dans le cadre de ce nou- veau régime.»
Selon Mme Vallée, la forestière pourrait refuser l’offre gouvernementale mais à un moment donné «on va tester la réelle volon- té de la compagnie de relancer ses activités en Outaouais. Toute l’énergie investie dans la recherche de solutions démontre notre volonté à aider la compagnie. Il reviendra à elle de prendre la décision.»
Rappelons que la scierie de Maniwaki a cessé ses opérations le lundi 30 janvier der- nier et qu’elle est censée les reprendre le 25 février prochain. Toujours selon les obser- vateurs auxquels nous avons parlé au cours de la dernière semaine, il serait étonnant que la production puisse reprendre selon l’échéancier prévu. Il se pourrait bien qu’il
soit respecté mais le bras-de-fer qui se des- sine entre les dirigeants des Produits Forestiers Résolu, le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et le gouvernement du Québec, ne laisse présager rien de bon.
Sans allocation
Pendant que les négociations se pour- suivent, le président du syndicat local, M. Charles Maurice, a confirmé, lundi, que les travailleurs en étaient à leur deuxième se- maine d’attente avant la réception d’une première allocation d’assurance-emploi. «Ça fait dur. On ne l’avait pas vue venir celle-là. Ça fait mal d’autant plus que les travailleurs avait mis beaucoup d’eau dans leur vin en acceptant une formule salariale
basée sur le partage chômage-travail.»
M. Maurice est convaincu que les opéra- tions reprendront dès le lundi 27 février prochain sur deux quarts de travail. «Nous avons actuellement un gros inventaire de bois rond. Nous entrevoyons un problème majeur en juin prochain alors que débute- ront les opérations forestières. Quant aux allocations d’assurance-emploi, nous com- plétons cette semaine notre deuxième se- maine d’attente et nous n’entrevoyons pas recevoir de chèque avant au moins un mois encore. C’est très difficile. Nous espérons que les négociations entre Québec et la fo- restière connaissent un dénouement positif
et le plus rapidement possible.»


































































































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