Page 22 - La Gatineau 9 février 2012

22 La Gatineau - JEUDI 9 FÉVRIER 2012
Donner le goût aux jeunes de vivre dans la région
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – Ils sont quinze, âgés de 18 à 35 ans. Travaillent dans des domaines aussi divers que la santé, l’éducation ou l’informa- tique. La première partie des Séjours explo- ratoires avait lieu la fin de semaine dernière.
Ces séjours sont organisés par Place aux jeunes Vallée-de-la-Gatineau, du Carrefour jeunesse emploi (CJE). Il s’agit de faire décou- vrir la région à des jeunes, pour leur donner envie de s’y installer ou d’y revenir.
«Beaucoup de nos explorateurs sont de la Vallée-de-la-Gatineau, explique Michèle- Andrée Bryant, agente de migration Place aux jeunes. Certains sont notamment des bénéficiaires des Bourses de la relève. Il est important de les soutenir car ils s’engagent à
revenir travailler dans la région en échange de cette aide financière. Or, la région a chan- gé depuis qu’ils sont partis faire leurs études ailleurs. Les séjours sont là pour leur per- mettre de renouer avec.»
D’autres jeunes sont originaires d’autres régions du Québec, notamment le nouvel infographe de La Gatineau, Etienne Desforges, qui vient de Montréal. Et puis il y a des immigrants, ayant la citoyenneté cana- dienne, qui sont nés en France, au Congo, au Sénégal.
Emploi, loisirs et réseaux
Après leur accueil, le séjour a commencé par un souper multiculturel, à la Maison de la famille, intitulé Saveurs d’ailleurs. En plus des 15 explorateurs, tous les nouveaux arri- vants étaient conviés à déguster des mets d’autres pays. Ce souper a été organisé avec l’aide de Mélanie Marchand, du programme
Complicité emploi au CJE. Au programme du sa- medi : une visite de Tourisme Vallée-de-la- Gatineau, de la Chambre de commerce et d’industrie de Maniwaki et de la MRC. Les jeunes ont ren- contré Jennifer Nolan, technicienne en loisirs à la MRC, qui leur a fait une présentation des activités. Ils ont ensuite dégusté un repas algonquin au Hawk’s traiding post de Kitigan Zibi, avec démonstration de danses traditionnelles, avant d’aller au Rallye Perce-Neige. La journée
Un souper Saveurs d’ailleurs était organisé vendredi soir, pour les quinze explorateurs, les nouveaux arrivants et l’équipe du Carrefour jeunesse emploi.
s’est terminée par un souper chez Martineau et l’écrivain Georges Lafontaine leur a parlé de l’histoire de la région.
Le dimanche, le groupe s’est rendu au Centre local de développement et deux entre- preneurs de la région ont partagé leurs expé- riences. Puis direction le CJE pour un atelier techniques d’entrevue, CV, lettres. Une pêche sur la glace au Castor blanc a clôturé le séjour.
«Maniwaki oui, mais à condition...»
Parmi les explorateurs, Melisa Davis, 21 ans, est de Maniwaki. Elle fait ses études en Technique en environnement forestier et faune, à la Cité collégiale d’Ottawa, avec le soutien des Bourses de la relève. Même si elle a goûté à la grande ville et tous les avantage qu’elle offre, Melisa souhaite revenir dans sa région : «J’ai ma famille ici, j’aime la nature, il y a moins de stress. Le séjour permet de se faire de nouvelles amitiés.»
Pier-Etienne Fortier-Audet, 21 ans, et Amélie Gauthier, 23 ans, forment un couple d’infirmiers, installés à Sherbrooke. Tous les
deux aimeraient se faire une expérience au Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Gatineau. «Nous avons un couple d’amis qui vit à Maniwaki. Lorsque nous avons entamé notre formation, notre objectif était de travailler en région, en par- ticulier pour la qualité de vie.»
Jimmy Burner est un informaticien origi- naire de France, installé à Montréal depuis deux ans. Lui aussi recherche la qualité de vie et les activités de plein air. Il sait déjà qu’il aurait des possibilités d’embauche ici. Mais il a aussi conscience que la vie en région n’offre pas que des avantages : moins d’activités culturelles, pas de cinéma, des transports en commun limités. Cependant, Jimmy ne dit pas non : «Ils ont deux séjours pour me convaincre.»
Par ces séjours exploratoires, Complicité emploi souhaite aider ces jeunes à découvrir les atouts de la région, les possibilités d’em- ploi, se faire des contacts et des amis. Une deuxième fin de semaine est prévue du 24 au 26 février pour tenter de nouveau de les séduire.