Page 16 - La Gatineau 7 Juin 2012
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16 La Gatineau - JEUDI 7 JUIN 2012
Le Centre Jean-Bosco passe au Plan B
JEAN LACAILLE
MANIWAKI – Les politiciens ne gagne- ront jamais un concours de popularité au Centre Jean-Bosco (CJB) depuis que les gens qui y travaillent et le fréquentent ont appris, en mars dernier, que le gou- vernement canadien avait refusé d’inves- tir les trois millions nécessaires à la construction d’un building tout neuf.
«Nous avons été bernés par les politi- ciens. Mais nous avons vu venir la déci- sion d’Ottawa. Malgré l’influence de gens tels la députée Stéphanie Vallée, le préfet Pierre Rondeau, le député fédéral Mathieu Ravignat et le sénateur conser- vateur Patrick Brazeau, voilà que nous revenons à la case départ et que nous sommes dans l’obligation de refaire nos devoirs. Et c’est exactement ce que nous allons faire», indique Mme Guylaine Brunelle, coordonnatrice du CJB que nous avons rencontrée jeudi dernier.
La nouvelle du refus d’Ottawa, connue en mars dernier, a eu l’effet d’une gifle en pleine figure pour la chargée de projet Mme Pierrettte Lapratte qui est actuellement en convalescence. Elle re- prendra le collier en juillet prochain pour oeuvrer à la réalisation du Plan B.
Le Plan B
Le CJB est donc confronté à la même problématique de départ : le manque d’espace. Mais il dispose d’une somme de 1 million $, équivalente à la part du milieu (25 %) du coût total du projet ori- ginal qui était évalué à 4 millions $.
Comme Ottawa a fait faux bond aux dirigeants, ils doivent maintenant modi- fier leur projet et convenir d’une straté- gie afin de bien investir cet argent.
«Une rencontre est prévue sous peu entre les administrateurs et le cabinet de campagne présidé par le préfet, M. Pierre Rondeau. Deux options sont à considérer. La première consiste en l’achat du terrain appartenant à Maxi Maniwaki derrière le restaurant Mc Donald sur la rue Forestry à Maniwaki, dont le coût est estimé à 270 000 $. Cette offre est en vigueur jusqu’en septembre prochain. La deuxième option serait le statu quo. C’est-à-dire que nous demeu- rerions au même endroit en aménageant des locaux en hauteur.»
Les administrateurs ont décidé de confier la gestion du projet à Guylaine Brunelle qui prend la relève de Pierrette Lapratte. «Il semble que des pro- grammes d’aide gouvernementale du Québec pourraient s’appliquer à notre type de projet. Nous devrons prendre le temps de bien évaluer la situation. Nous n’avons fixé aucun échéancier pour le moment. Il est beaucoup trop tôt. Nous devrons nous assurer que les appuis fi- nanciers qui avaient été promis dans le projet original tiennent toujours. Nous croyons que c’est le cas mais il faut tout de même s’en assurer», ajoute Mme Brunelle.
Les deux scénarios sont à l’étude. Une décision devra être prise et le CJB est toujours aux prises avec un manque fla- grant d’espace. Pas moins de 45
Concentrés sur leurs travaux, les étudiants poursuivent leur apprentissage.
«Nous avons tenu nos promesses. On ne
peut pas en dire autant du gouvernement
conservateur», lance Mme Guylaine tant religieusement leur formatrice, Brunelle. Mme Laetitia Rocha.
étudiants le fréquentent actuellement. À la suite d’une entente avec la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais (CSHBO), le CJB a refilé 14 étudiants au Centre St-Eugène et l’an prochain, Mme Brunelle s’attend à ce qu’une soixantaine d’étudiants (des personnes ayant des be- soins plus spécifiques) viennent frapper aux portes du CJB.
«Le refus d’Ottawa de participer au financement d’une nouvelle bâtisse a eu l’effet d’une bombe auprès de nos étu- diants. Cinq ans d’efforts ont été balayés sous le plancher avec cette décision», rappelle Mme Brunelle.
Le CJB est propriétaire de l’édifice actuel. Il en avait hérité à la suite d’un
Les étudiants et étudiantes, ainsi que leurs formatrices, n’en continuent pas
don de l’Association des déficients men- taux et handicapés physiques de Maniwaki (ADMHPM) alors présidée par M. Pierre St-Amour.
«Durant la campagne électorale, on nous avait fait la promesse d’une aide financière. Mais, nous savons tous ce qui est arrivé. Le député sortant, M. Lawrence Cannon, a été défait et le gou- vernement en place n’a pas tenu parole. Nous, on a toujours tenu parole. Nous avons consacré cinq ans à préparer le projet et je comprends Pierrette (Lapratte) d’être déçue. Elle avait fondé, tout comme nous, un grand espoir sur une réponse favorable d’Ottawa. Nous, ici, nous avons tenu promesse».
Le Service de protection contre les incen- dies de la Ville de Maniwaki garde le Centre Jean-Bosco à l’oeil, de peur qu’un incendie s’y déclare.
«Jean Bosco est un nid à feu» - Patrick Lemieux
Les étudiants sont en beau fusil
Les étudiants maintiennent le moral. Jeudi dernier, ils étaient en classe écou-
m o i n s d e Jean-Bosco.
f r é q u e n t e r l e c e n t r e
JEAN LACAILLE
MANIWAKI - «L’édifice ne répond pas aux normes sécuritaires normalement exi- gées. Si un feu s’y déclarait, il brûlerait rapidement. La charge calorifique y est extrême», déclare Patrick Lemieux, direc- teurduServicedeprotectioncontreles incendies de la Ville de Maniwaki.
L’édifice présente plusieurs anomalies au niveau du code de bâtiment et de la sécu- rité. Ces anomalies ont été constatées lors d’une inspection du service dirigée par M. Patrick Lemieux, il y a trois ans. Les pro- blèmes ont été identifiés principalement au sous-sol là où est situé le comptoir familial.
«Nous avons cru, pendant quelque temps, que le problème serait réglé avec l’implication du gouvernement conserva- teur dans le projet. Il me semble que le gou- vernement n’a pas été juste envers les diri- geants du Centre Jean-Bosco. Il faudrait, sans aucun doute, des travaux majeurs pour que l’édifice se conforme aux normes.
PatrickLemieux,directeurduService des incendies de la Ville de Maniwaki.
Ilyatropdestockausous-sol.Ilyaun manque d’espace flagrant. C’est vraiment une bombe à retardement.»
Patrick Lemieux est catégorique. La Ville ne permettrait pas que des gens y soient hébergés la nuit. Ce serait beaucoup trop dangereux.
Le directeur ne blâme pas les dirigeantes qui font de leur mieux pour régulariser la situation mais le manque d’espace fait en sorte que tout est paqueté au sous-sol aug- mentant l’importance d’un incendie éventuel.
«Tout y passerait en moins de temps qu’il en faut pour écrire le mot feu.»
JEAN LACAILLE
MANIWAKI – Daniel Riopel, un étudiant au Centre Jean-Bosco de Maniwaki, ardent défenseur du projet et qui a fait la promotion de la construction d’un nouvel édifice,aperdusesillusionsface aux politiciens. «Mais, nous al- lons continuer pareil.»
Il avait confiance dans la volonté du gouvernement conservateur d’injecter les 3 millions $ néces- saires à la construction d’un nou- veau building. «J’ai de la peine pour Pierrette (Lapratte) et Guylaine (Brunelle) qui ont tra- vaillé fort au projet. Pourtant, on ne demandait pas la mer à boire. Rien que 3 millions $ !»
Daniel Riopel, comme les dirigeants, est bien déçu du refus du gouvernement conservateur d’investir dans une nouvelle construction.
Il ne cherche pas à comprendre les
raisons qui ont poussé le gouvernement conservateur à refuser l’aide financière au projet. «M. Cannon nous l’avait promis mais il n’est plus là. Mais, nous sommes encore là
et le besoin d’un nouveau centre est toujours aussi important pour nous. J’espère que nous aurons droit à mieux. Nous le méritons au- tant que n’importe qui !»


































































































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