Page 10 - La Gatineau 14 Juin 2012
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10 La Gatineau - JEUDI 14 JUIN 2012
SYLVIE DEJOUY
MESSINES – «Si vous voulez bien, lais- sez-vous guider.» Les yeux bandés, les convives entrent dans une salle plongée dans le noir, au bras d’un ou d’une béné- vole. Un souper pas comme les autres était organisé, jeudi 7 juin, au Centre commu- nautaire de Messines : le Souper dans le noir, préparé chaque année, depuis 3 ans, dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées.
Encore une fois, c’est un succès. Environ 75 personnes y ont participé et
une vingtaine de bénévoles ont servi le repas préparé par l’Entraide de la vallée. Le principe du Souper dans le noir : les
invités passent la soirée les yeux bandés. «Beaucoup de nos clients, à La Ressource, ont une déficience visuelle, explique Lucie Nault, membre du comité organisateur. Le but de ce souper est de montrer com- ment ils vivent au quotidien avec leur handicap.»
Pas facile de se déplacer avec un ban- deau sur les yeux. Les premiers pas sont tout de suite hésitants. Ayoye, ça c’était une chaise. Ayoye de nouveau, cette fois c’était la table. Difficile également de
Aveugles, le temps d’un repas
Les invités font leur entrée dans la salle du souper aux bras de bénévoles.
toucher pour être certaines d’être écoutées.»
Des invités spéciaux étaient de la par- tie. Des invités qui vivent tous les jours dans le noir, en raison de leur déficience visuelle. Il y avait le jeune Joé Galipeau, 12 ans, qui a partagé sa passion durant la soirée : chanter. Réjeanne Marenger, en- seignante retraitée, a donné une confé- rence pour expliquer sa vie de malvoyante.
Denis-Pierre Dupuis, 24 ans, ne voit qu’à 20 %. «Cela m’est arrivé quand j’avais 9 ans, à la suite d’un accident de traineau qui a provoqué un traumatisme crânien.» Ce qui ne l’empêche pas de tra- vailler au Garage Hubert où il déchi- quette le papier.
Et puis il y avait la belle petite Maïka, 6 ans, venue avec plusieurs membres de sa famille. «Maïka souffre du syndrome de Peters depuis sa naissance et elle fait du glaucome, explique sa maman, Elisabeth Ethier. Mais elle fait tout comme les autres enfants : elle va à l’école Christ-Roi, fait de la danse, du patin, de la natation, du vélo. Je l’aide à être autonome pour qu’elle puisse se débrouiller dans la vie.»
Même si des progrès ont été réalisés concernant l’intégration des personnes handicapées dans la communauté, il reste encore beaucoup d’efforts à faire. «Il faut les aider à trouver du travail, faire des activités, aller à l’école, etc, commente Lucie Nault. Pour qu’ils puissent vivre comme des citoyens à part entière.»
manger : est-ce qu’il y a de l’eau dans le verre, où sont les cou- verts, comment savoir si la personne à qui on parle nous écoute ? C’est seulement en vivant une expérience comme celle-ci qu’on se rend vraiment compte à quel point la vie sans la vue peut être difficile.
Parmi les partici- pants, Doris, Jeanne d’Arc, Lynne et Lise. «C’est une belle expé- rience à vivre, selon ces quatre femmes. Après ça, on apprécie nos yeux. On est com- plètement débousso- lées. Pour se parler il faut s’appeler ou se
Parmi les participants, Doris, Jeanne d’Arc, Lynne et Lise.
Apprendre à respecter les différences par le jeu
SYLVIE DEJOUY
GRACEFIELD – Toujours dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées, un rallye de la différence était organisé, mardi 5 juin, à l’école élé- mentaire et secondaire Sacré-Cœur de Gracefield.
Le principe de ce rallye, des kiosques de sensibilisation sur plusieurs handicaps : déficience motrice, visuelle, du langage, intellectuelle, vieillissement. Montrer des aspects de ces handicaps par le jeu. Les élèves de 5e et 6e années ainsi que tous ceux du secondaire étaient invités à faire le tour des stands sur l’heure du dîner. Ils ont été une soixantaine à participer volontairement.
«Nous voulions les sensibiliser par des
jeux, explique Lucie Nault, membre du comité local qui organise la semaine. Moi par exemple, je donnais une consigne en mélangeant les mots. Ils devaient passer dans un petit corridor avec un fauteuil rou- lant, faire un parcours avec un bandeau sur les yeux et une canne blanche, attacher leurs souliers avec une main, enfiler une perle sur un fil avec des gros gants pour la motricité, copier une forme en regardant dans un miroir. Les jeunes ont vraiment embarqué.»
Lucie Nault tient à remercier Alex Clément, Maude Carpentier et Gilles Crytes qui les ont accueillis.
Le principe du rallye de la différence c’est de sensibiliser les jeunes par des jeux pour montrer combien vivre avec un handicap n’est pas facile.
Les membres du comité local organisateur handicapées.
de la Semaine québécoise des personnes
Deux casques ont été offerts, à Mélissa Poirier-Pelletier et Kevin Lévesque, ainsi que un casque et un vélo à Zackary Brosseau, par Erika Vachon de la Sûreté du Québec.


































































































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