Page 5 - La Gatineau 1er Novembre 2012

«Le logement est le problème numéro 1 au Québec»
JEUDI 1ER NOVEMBRE 2012 - La Gatineau 5
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – La Commission populaire itinérante sur le droit au logement était à l’Au- berge du draveur lundi 29 octobre. Cette com- mission a été formée à l’initiative du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Son passage dans la région a été organisé en collaboration avec l’Association de solidarité et d’entraide communautaire (ASEC) de la Haute-Gatineau. Rencontre avec Véronique Laflamme, organisatrice commu- nautaire au FRAPRU, et Danielle Beaudry, coordonnatrice de l’ASEC.
En quoi consistait la journée de lundi ?
Il s’agissait d’une audience de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement. Nous faisons le tour des 17 ré- gions du Québec en 5 semaines, aujourd’hui nous sommes à mi-parcours. La commission, initiée par le FRAPRU, est composée de com- missaires indépendants chargés d’enquêter sur le respect du droit au logement. Ils écoutent les témoignages de locataires, de personnes mal- logées et de groupes communautaires ou so- ciaux impliqués dans ce domaine. Ensuite, les commissaires rédigeront un rapport qui sera donné aux gouvernements fédéral et provincial durant l’hiver.
Danielle Beaudry, en quoi c’était important pour vous de collaborer ?
Depuis que je suis en poste, je veux travail- ler sur le logement. Je reçois régulièrement des témoignages sur cette problématique. Je sou- haite en faire un dossier prioritaire, le passage de la commission est un tremplin pour pour- suivre ouvertement. Dans le cadre du Plan de lutte contre la pauvreté, j’ai déposé un projet sur le logement. Il faut développer des poli- tiques municipales pour vaincre ce problème.
Qu’est-ce qui ressort des témoignages ?
Le logement est le problème numéro 1 au Québec. Aujourd’hui, on ne comprend pas comment un propriétaire peut louer un appar- tement dans un état tellement critique qu’il devient un danger pour la santé. Il n’y a pas assez de logements sociaux, il y a des
Véronique Laflamme, organisatrice communautaire au FRAPRU, et Danielle Beaudry, coordonnatrice de l’ASEC.
problèmes d’insalubrité, de discrimination notamment envers ceux qui ont des enfants ou les autochtones, des gens vont à l’urgence pour être au chaud. Nous ne voulons pas une ba- taille entre locataires et propriétaires mais
trouver ensemble des solutions et que les auto- rités politiques prennent leurs responsabilités. Dans la région, l’ASEC donnera un suivi à cette rencontre, d’autres seront organisées afin de trouver des solutions.
A Maniwaki, 43,2 % des ménages sont locataires, ce qui est plus que la moyenne en Outaouais (31%).
Parmi ces locataires, 55 % sont des personnes seules et 18 % des familles monoparentales, ce qui est, dans les deux cas, supérieur à la réalité vécue ailleurs au Québec.
Les ménages ayant une femme comme principal soutien financier sont égale- ment représentés dans une plus forte pro- portion parmi les locataires de Maniwaki (55%), tout comme ceux comprenant une personne de plus de 65 ans (26 %).
Danielle Beaudry explique que «même si le loyer est plus bas à Maniwaki qu’il ne l’est en moyenne en Outaouais,
le revenu y est inférieur de 7 500 $ par an, de sorte que plus du tiers des loca- taires doivent consacrer davantage que la norme de 30 % de leur revenu au loyer, soit à peu près la même proportion que dans le reste de la région».
Lors du recensement de 2006, 15 % de la population de Maniwaki déclarait avoir une identité autochtone. Parmi ces ménages, environ 21 % demeuraient dans des logements nécessitant des répa- rations majeures. Ce pourcentage était de 11 % parmi l’ensemble de la popula- tion de la ville, dont 9 % chez les loca- taires et 12 % chez les propriétaires oc- cupants, ce qui est plus élevé que dans le reste du Québec.
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