Page 4 - La Gatineau 17 janvier 2013

4 LaGatineau - JEUDI 17 JANVIER 2013
La Vallée-de-la-Gatineau lance un SOS
SYLVIE DEJOUY
LA GATINEAU – Difficile de les chiffrer, mais les dégâts causés par les deux tempêtes de neige sont considérables. Les intervenants travaillent fort pour dégager la neige et les arbres des sentiers. Mais cela ne suffit pas. La Chambre de commerce et d’industrie de Maniwaki (CCIM) a donc organisé une réu- nion d’urgence, jeudi 10 janvier, au Centre local de développement.
Un comité de gestion de crise a été mis en place sous le nom «SOS Vallée-de-la- Gatineau». Il se compose des personnes sui- vantes : fédéral, le député Mathieu Ravignat représenté par Manon Chartrand ; provincial, la députée Stéphanie Vallée ; le préfet de la MRC Pierre Rondeau ; le maire de Maniwaki Robert Coulombe ; Marc Dupuis directeur du Centre local de développement ; Denis Bonhomme président de la CCIM et Christian Major directeur ; Pierre Monette directeur de la SADC ; Dan Argudin pour l’Auberge du draveur ; André Riopel de la Société sylvicole et responsable des opérations
surleterrain;MichelleBlaispourleClub quad Vallée-de-la-Gatineau et les Ours blancs ; Serge Danis pour l’Association des pour- voyeurs de l’Outaouais ; responsable des com- munications, Tony Lavoie de TVG.
La réunion était animée par Christian Major et André Riopel. Près de 40 personnes étaient présentes. Des élus, conseillers muni- cipaux, responsables d’associations, d’orga- nismes, des représentants du CLD, de la SADC, de la chambre de commerce, de Tourisme Vallée-de-la-Gatineau, des deux Zec. Il y avait aussi le préfet Pierre Rondeau, la députée Stéphanie Vallée et la représen- tante du député Mathieu Ravignat, Manon Chartrand.
Un plan de mesures d’urgence est étudié par les acteurs politiques, économiques et tou- ristiques. «L’objectif à court terme est de sécu- riser et d’assurer la tenue du Rallye Perce- neige, la réouverture des sentiers tant de motoneiges que de quads, dresser le constat de l’étendue réel des dommages, chiffrer les coûts reliés à la remise en service des installations qui sont hors de service et qui paralysent une grande partie de l’économie touristique de la
Vallée-de-la- Gatineau, explique Christian Major. Dans un autre temps, les pourvoyeurs et acériculteurs touchés pourraient recevoir de l’aide en main- d’œuvre offerte par des bénévoles et nous sommes à vérifier les programmes d’aides financières dont ils pourraient bénéficier.»
Michel Fortin est opérateur de surfaceuse pour le club des Ours blancs. Depuis la tempête, il fait partie des personnes qui tra- vaillent fort sur le terrain pour rétablir les sentiers de moto- neige et sauver la saison.
Des coûts considérables pour tout le monde
LA GATINEAU – Durant la réunion, plusieurs intervenants ont pris la parole pour faire le point. Premier d’entre-eux, le président du Club de motoneigistes Les Ours blancs, François Saumure : «En 40 ans, je n’ai jamais vu ça. Nous ne voulons pas passer pour prioritaires mais si nous voulons sauver la saison il faut accoucher là. Cela nous coûte 5 000 dollars par jour, nous en sommes à six journées et nous avons encore autant d’argent voire plus à mettre. Nous ne sommes qu’un maillon de la chaîne. Si les touristes ne viennent pas, c’est toute l’économie de la région qui en fera les frais.»
Michelle Blais a parlé au nom du Club de quad Vallée-de-la-Gatineau : «Seulement 10 km de sentiers ont été ouverts sur 390. Il y a des pelles à tous les coins. C’est long, les pelles font 5 km par
jour. Jusqu’ici, nous comptons 27 000 dollars de dépenses.»
Le directeur du Rallye Perce-Neige, Patrick Rainville, est inquiet pour la tenue de l’événement dans quelques semaines : «Il y a encore 144 km de sentiers non ouverts, surtout dans la Forêt de l’aigle, où ce sont des chemins majeurs. Donc pour le moment, nous ne sommes pas en mesure de présenter un événement de statut national. Trente jours avant le rallye, j’aurai dû présenter le tracé officiel et faire des demandes auprès des assurances.»
Des acériculteurs ont présenté leurs difficultés, notamment Mario Belisle, de la sucrerie Beaubel : «J’ai 600 km de tuyaux dans mon érablière. J’ai commencé mon entaillage et mon réparage dans l’espoir d’être prêt pour la saison. Je travaille en raquettes, c’est assez pénible. Je pense que
ça va me coûter 50 000 dollars. Sur 27 000 entailles, j’espère en mettre 20 000 en fonction.»
François Poirier est pourvoyeur. Selon lui, l’ouverture de sa pourvoirie est menacée : «J’ai deux fois plus de travail que l’année dernière. Certaines activités sont menacées, comme la chasse à l’ours.»
Eric Dubé a pris la parole au nom de l’Office des producteurs de bois : «Le gouvernement a déjà décidé de couper 40% dans le budget de l’aménagement forestier dans les forêts privées. Nous réclamons l’appui de la MRC et de l’Agence des forêts privées de l’Outaouais, pour aller chercher des aides. J’ai visité des plantations et les dégâts sont importants. Je commence juste à évaluer. Je ne peux pas avancer de chiffres mais ce que je sais c’est que nous n’avons pas les moyens de le
faire.»
Peter Camden, directeur général de la
Zec Pontiac, estime que «175 à 200 km sur 350 doivent être nettoyés. Le Black Rollway est rouvert depuis le 20 décembre mais il n’y a pas de clients ». Julie Jolivette est adjointe à la direction de la Zec Bras- Coupé-Désert : «C’est la même chose pour nous. J’ai beaucoup d’appels en ce moment de personnes qui s’inquiètent pour leurs roulotes. Nous sommes incapables d’accéder au territoire.»
Frédéric Lussier, directeur général de la Réserve faunique la Vérendrye, a expliqué qu’en «cette période creuse, le domaine compte normalement beaucoup sur les motoneigistes. Les dégâts sont tellement importants que je ne peux pas chiffrer mais c’est certain, le montant comprend six chiffres».
Hydro-Québec poursuit ses travaux d’élagage
De son côté,
Stéphanie Vallée va
demander au gou-
vernement que la ré-
gion soit inscrite en zone sinistrée : «Si une chose comme cela se passait en Gaspésie, il n’y aurait même pas besoin de faire la demande. Toute la région doit se mobiliser et en parler au maximum pour se faire entendre.»
«SOS Vallée-de-la-Gatineau». Le comité tient à remercier «tous les volontaires qui offrent leur aide et leur soutien. Tous les moyens sont actuellement mis en œuvre afin que la Vallée-de-la-Gatineau se relève de cette situation et que l’ensemble des activités reliées à la forêt puissent être rapidement sauvegardées».
Un groupe de mobilisation et de sensibili- sation a été créé sur Facebook sous le nom
LA GATINEAU - Hydro-Québec procède annuellement à de multiples activités en maîtrise de la végétation pour assurer la sécurité de la population et de ses travailleurs ainsi que la qualité et la fiabilité de l’alimentation électrique. En plus de ces activités régulières, Hydro-Québec met en place des mesures spécifiques pour prévenir les interruptions de service provoquées par la végétation fragilisée lors d’événements climatiques exceptionnels.
«En décembre dernier, une combinaison
de conditions météorologiques dans des régions caractérisées par les secteurs boisés a provoqué un événement d’une ampleur rarissime, commente Geneviève Chouinard, responsable des relations avec le milieu. C’est pourquoi, en complément des activités régulières et pour prévenir de nouvelles interruptions de service, une patrouille est en cours afin d’identifier la végétation fragilisée par la neige et les vents des tempêtes de décembre et d’en faire rapidement l’élagage et l’abattage dans les
Laurentides, l’Outaouais et Lanaudière. L’une des principales causes des interruptions de courant demeure le contact entre les branches et les lignes de distribution, et ce, particulièrement en cas de chute de branches.»
Dans les prochains jours, Hydro-Québec devrait communiquer plus en détail les activités d’élagage et d’abattage à venir sur le territoire des trois régions administratives concernées. L’entreprise tient à remercier «tous les clients qui ont été touchés par des
pannes prolongées de leur patience et de leur compréhension».
Ne tentez jamais d’élaguer ou de couper un arbre qui se trouve près des lignes aériennes et des installations électriques. Confiez plutôt ces travaux à des professionnels.
Pour plus de renseignements sur l’élagage et l’abattage ou sur les variétés d’arbres compatibles avec le réseau électrique, visitez le site Web au http://www.hydroquebec. com/arbres/index.html
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