Page 8 - La Gatineau 21 mars 2013
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8 La Gatineau - JEUDI 21 MARS 2013
La Ville fait une croix sur une créance de 192 000 $
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – Il y avait foule au conseil municipal de lundi 18 mars. Une trentaine de personnes étaient présentes, citoyens, gens d’affaire, journalistes. Même Radio Canada avait fait le déplacement. Dans l’assistance également, Michel Lacroix, président du Centre Château Logue.
Et pour cause, comme le maire Robert Coulombe l’avait annoncé quelques jours auparavant, il a commencé la séance par une mise au point concernant «le montant de 380 000 $ dû par le Centre Château Logue qui circule dans les médias».
Le maire a commencé par préciser que ce chiffre provient d’un document interne de travail. Il a ensuite expliqué qu’à l’ori- gine de l’histoire, le Château Logue vou- lait construire un terrain de golf et pour cela il souhaitait la construction d’une passerelle reliant les deux rives. La Ville a donc construit une passerelle multifonctionnelle.
«Le Château Logue était un partenaire financier dans ce projet, explique Robert
Aprèsavoirfaitsamiseaupoint,lemaire Robert Coulombe a du se soumettre aux questions du public.
Coulombe. La Ville de Maniwaki a exigé les modifications suivantes au projet : que la largeur de la passerelle soit de 12 pieds au lieu de 8, que sa capacité portante soit renforcée afin de permettre en cas d’ur- gence la circulation de véhicules, qu’elle soit construite en acier patiné c’est-à-dire un produit qui nécessite le minimum d’entretien.»
Ces modifications ont fait augmenter le coût de construction à 542 566 $. Le fi- nancement se répartissait ainsi : 173 700 $ pour la Ville, une subvention de 145 000 $, 144 200 $ pour le Château Logue, un remboursement de taxes de 79 666 $. A cela s’ajoute 103 180 $, payables à raison de 14 740 $ par année pendant 7 ans à compter de la signature de la cession en emphytéote, une somme qui provient des frais contingents et profesionnels.
«Le Château Logue s’engageait à rem- bourser la Ville de 24 780 $ par année pendant 10 ans à compter du 1er août 2002, poursuit Robert Coulombe. En 2003-2004, il a versé 26 375 $. Suite à un plan de relance du Château Logue, la Ville a conclu en 2005-2006 des ententes avec lui soit l’annulation des intérêts et d’un montant sur la créance pour une somme de 70 000 $ et le report sans inté- rêts des paiements au 1er août 2012 pour un terme de 6 ans, ce qui portait le mon- tant total du à 151 004 $. En avril 2012, la Ville a reçu une nouvelle demande du Château Logue afin de réduire sa créance de 151 004 $ à 29 000 $.»
La Ville a consulté un procureur qui «nous a indiqué que les ententes conve- nues en 2005 et 2006 avec le Château Loguen’ontpasétéconclues,bienquela Ville les ait considérées comme conclues. Suite aux informations du procureur, un tableau a été produit à titre informatif
Une trentaine de citoyens, journalistes, gens d’affaire, ont assisté à la dernière réu- nion du conseil municipal. Michel Lacroix fait partie des personnes qui ont pris la parole.
pour les membres du conseil, afin de chif- frer quelle aurait été la situation sans les ententes. Cependant, ces sommes n’ont jamais été comptabilisées aux livres puisque nous avions des ententes qui an- nulaient les intérêts et reporté les paie- ments en 2012. Le somme totale radiée sur la créance du Château Logue est de 192 000 $».
Le maire a terminé en précisant : «Il est bon d’expliquer que les sommes payées
dans la cession emphytéotique concernent les sommes résiduelles dues pour la construction de la passerelle. Il est impor- tant de souligner aussi que ces explications ont déjà fait l’objet d’une ratification, adoptée à l’unanimité, par le conseil mu- nicipal le 1er octobre 2012 par la résolu- tion numéro 2012-10-152.»
Une copie du texte lu par le maire a été remise à tous les citoyens présents ainsi qu’un tableau récapitulatif.
La parole au public
MANIWAKI – Après avoir lu son texte, le maire a expliqué pourquoi la Ville avait dé- cidé cette radiation de 192 000 $ : «Le conseil l’a acceptée à l’unanimité pour le développement de la région et conserver des emplois. Le conseil a pris cette décision dans l’intérêt de la communauté et de l’économie de Maniwaki. Cette radiation ne comprend pas les taxes foncières car la municipalité n’a pas le droit.»
Robert Coulombe s’est ensuite soumis aux questions du public qui ont été nombreuses. Premier à prendre la parole, Michel Vallières : «C’est l’argent de tout le monde. D’habitude, vous n’avez pas la main si douce avec d’autres personnes. J’ai rien contre le Château Logue ni personne d’autre mais comment ça se fait qu’ils sont capables de payer des terrains mais pas l’argent dû à la Ville. En prenant ce genre de décision, la Ville encourage d’autres à ne pas payer.»
Michel Lacroix a ensuite fait une longue intervention dans laquelle il déclarait notam- ment : «La Ville n’a pas octroyé de faveurs
au Château Logue, au contraire c’est nous qui faisons une faveur à la Ville depuis plu- sieurs années. Avec cette entente, chaque année 20 à 50 000 $ sont investis pour main- tenir le golf. La Ville a fait là un très bon placement. Je cherche à qui profite le crime».
Pour éclaircir les choses, Gaston Robitaille a proposé que «la Ville mandate une firme de comptables externe afin de faire une étude complète du dossier, avec les états fi- nanciers du Château Logue puisque la Ville est créancière. Ensuite, la firme devrait pré- senter ses conclusions lors d’une réunion publique. Il faut que tout nous soit expliqué de A à Z». Le maire a répondu qu’il fallait d’abord attendre les conclusions du MAMROT suite à ses vérifications, «d’au- tant que ça impliquerait des coûts importants».
Avant de passer à la séance ordinaire du conseil, un citoyen a demandé si «les mon- tants radiés ce sont les contribuables qui les payent». Robert Coulombe a répondu par l’affirmatif.
Deux résolutions adoptées
MANIWAKI – Le maire a demandé d’ajouter deux points à l’ordre du jour : la résiliation du bail de la passerelle et la correction emphytéote. Le conseiller Louis-André Hubert a voté contre cet ordre du jour, réclamant d’attendre les conclusions du MAMROT avant de prendre des décisions sur ces deux points.
Concernant la première résolution, il s’agit de résilier le bail de la passerelle entre la Ville et le Château Logue. «C’est la conséquence de la radiation de créance, a précisé le maire. La passerelle devient donc publique.»
Concernant la deuxième, «il y a eu des numéros de lots inclus dans la cession emphytéotique initialement, dont le vieux Château Logue. Par cette correction, on permet au notaire, Me Sylvain Hubert, de procéder avec les rectificatifs, pour rétro- céder à la Ville des parties de lots qui avaient été cédées par erreur».
Pour les deux résolutions, Louis-André Hubert a demandé le vote et il a voté contre. Les quatre autres conseillers pré- sents ont voté pour, suscitant le méconten- tement de plusieurs personnes dans la salle.


































































































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