Page 36 - La Gatineau 28 mars 2013
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36 La Gatineau - JEUDI 28 MARS 2013
Bouchette devient la capitale de l’eau de Pâques
RODRIGUE LAFRENIERE
BOUCHETTE - La cinquième édition de la fête de l’eau de Pâques se vivra cette année à Bouchette, au petit matin de cette fête univer- selle de la vie nouvelle que dame nature an- nonce avec la venue du printemps.
L’on sait qu’aucun groupe organisé connu n’avait l’habitude de fêter cette tradition héri- tée de l’Histoire et de nos pionniers. Et les organisateurs conviennent facilement que, en quelque lieu que ce soit dans la Vallée-de-la- Gatineau et dans tout l’Outaouais et même dans tout le Québec, personne n’avait remis à l’honneur la fête de l’eau de Pâques, sous la forme vivante, conviviale, unique que lui donne Bouchette depuis le lancement de ce projet en 2009.
On pourrait donc dire en quelque sorte que Bouchette, «Village des traditions, contes et légendes» par son titre, devient également par son programme de la fête, la capitale de l’eau de Pâques. Les organisateurs en ap- portent comme preuve, pour la cinquième année, un programme original de participa- tion cette fête qu’on avait jadis plutôt l’habi- tude de célébrer chacun pour soi ou chacun chez soi.
Des cloches d’église qui réveillent la population
Original, dit-on ? On n’a qu’à ouvrir le dépliant de la fête de l’eau vive pour constater que le programme est également osé. Original et osé, car on constate que la population (on la remercie) accepte que les cloches de l’église St-Gabriel réveillent dans leur élan sonore, au petit matin, plus précisément à cinq heures, tout le village qui comprend alors que les par- ticipants, rassemblés à l’église, se préparent à prendre le chemin du ruisseau, en auto ou bien en autobus, dans l’esprit traditionnelle- ment festif des anciens.
À l’aire de stationnement, une courte marche aux flambeaux, chandelles et fanaux, (mais aucune lumière moderne) attend les braves de la nuit dont les visages se distinguent à peine dans l’obscurité du moment. De chaque côté, vers le ruisseau voisin, des flam- beaux bordent le chemin et le lieu de prélève- ment de l’eau printanière qui se faufile vive- ment vers la rivière Gatineau.
On demande aux invités à la fête de «s’ha- biller chaudement pour pouvoir prendre bien son temps et vivre à plein cette excursion ori- ginale de nuit vers le ruisseau». De 4 à 5 feux de joie seront tout de même allumés aux abords du ruisseau, pour réchauffer les mar- cheurs qui auront droit, en surplus, à un ex- cellent et réchauffant bouillon de poulet.
Apporter ses contenants à eau de Pâques
Les organisateurs sont déjà fin prêts à l’évé- nement pascal, profitant de l’expérience constructive des années passées. Des rampes donnent un accès sécuritaire à l’eau du ruis- seau dans lequel chacun est invité à puiser dans les contenants qu’il aura lui-même ap- portés. Toutefois, de l’aide est offerte à ceux et celles qui en auraient besoin sur les lieux. Il faut dire que des bouteilles d’eau de Pâques seront disponibles à la salle municipale qui offrira à partir de 6h30, environ, de copieux déjeuners.
Il s’agit de déjeuners tout à fait à la mode des grands estomacs de nos pionniers qui s’étaient «rationnés» durant tout le carême précédant Pâques et qui n’avaient pas le goût de se priver de l’abondance des tables de Pâques. Il en coûtera 10$ pour les adultes, 5$ aux jeunes de plus de 12 ans. Le repas sera gratuit pour les jeunes de moins de 12 ans.
Concours, contes, légendes, décoration
Dans cette salle municipale qui permettra un retour vers le passé, on déjeunera donc
vers 6h30, tout en appréciant les œufs décoratifs «maquillés» par les enfants de l’école ; les arbres chargés de co- quilles d’œufs vi- dés ; les dessins de Pâques ; les scènes de «cueil- lette» de l’eau de Pâques prises le matin au ruis- seau, sans oublier l’ambiance ami- cale qui régnera comme à l’habi- tude, lors de cette fête.
Comme chaque année, tout le monde est invité à venir puiser l’eau de Pâques dans le ruisseau.
On écoutera
le conteur Louis Mercier parler d’autres tra- ditions de nos ancêtres. Diana Lefebvre fera même la surprise de rappeler une très vieille coutume d’ancêtres qui se voulaient parfois des guérisseurs par «l’application des bois»... Certains «arrêtaient» le sang, d’autres le feu, et un certain nombre d’entre eux «appli- quaient les bois»...Et Diana lèvera le mystère sur ce don...
Un concours de chapeaux de Pâques
On sait que les Pâques d’antan étalaient la fierté des gens fatigués par les longs hivers. Ils étrennaient les plus beaux habits et les plus remarquables «chapeaux de Pâques». Ils en profitaient pour «changer d’auto» ou bien pour fêter les rénovations de leur maison. Bref, c’était l’ère d’un renouveau de la vie, que soulignait le solstice du printemps.
Au déjeuner, on participera donc, en 2013, au concours de chapeaux de Pâques (les plus beaux chapeaux seront primés). Martine Larivière et Odette Pelletier, deux artistes de
l’endroit offriront en chansons leur participa- tion à la bonne atmosphère du repas. On en- tendra la chanson thème de la fête de l’eau de Pâques : une adaptation qu’a faite la chan- teuse Rita Godin à partir d’une chanson du temps des églises pleines de fidèles...
Parlant d’église, le curé Mario Thibault convie bien amicalement croyants et moins croyants à une messe pascale qu’il promet tout autant unique en son genre, dans son église patrimoniale plus que centenaire. L’office débutera à 9h30. Il mettra en scène des jeunes et les récompensera avec une vingtaine de «cocos de Pâques».
L’homme d’église promet que la chorale du lieu se surpassera pour la circonstance, comme d’habitude durant les grands mo- ments liturgiques. Il n’a bien sûr que «des bons mots pour la petite armée de bénévoles qui se dévouent sans compter au succès récur- rent de cet événement printanier auquel sont invités tous les citoyens du territoire de la Vallée-de-la-Gatineau».


































































































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