Page 10 - La Gatineau 16 mai 2013
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10 La Gatineau - JEUDI 16 MAI 2013
Richard Fournier relève le défi de conteur
RODRIGUE LAFRENIERE
LA GATINEAU - Désirant participer concrètement au développement de la culture dans la zone des Hautes-Laurentides, Richard Fournier a décidé de se retrousser les manches, de monter sur scène avec le groupe de conteurs de la Lièvre, de les appuyer dans leurs efforts, et d’y réussir des prestations intéressantes.
Plusieurs intervenants dans le domaine de
la culture ont bien connu Richard Fournier, au travail ou en privé, alors qu’il fut durant près de deux ans en fonction au CLD Vallée- de-la-Gatineau, au bureau de Maniwaki.
Ces membres d’organismes de développe- ment local et régional l’ont surtout connu à titre d’agent de développement culturel et participant au programme Villes et villages d’art et de patrimoine (VVAP), un réseau soutenu par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Toujours reconnu comme un travailleur
L’agent de développement culturel de la MRC d’Antoine-Labelle et «nouveau» conteur, Richard Fournier, en pleine expression d’un conte sur le curé Antoine- Labelle et le diable rouge. Il tend à démontrer qu’un représentant de la culture a tout à gagner en s’impliquant activement dans son domaine, avec des groupes de son milieu.
infatigable, capable de donner aux déve- loppeurs un coup de main solide dans quelque lieu où il se trouve, et même hors de ses heures de bureau à Maniwaki, il semble avoir conser- vé cette même implication appréciée, à la MRC d’Antoine-Labelle.
Ce porteur du dossier de la culture œuvre donc maintenant sur le territoire des Hautes- Laurentides où il s’est rapidement fait un cercle d’amis activement impliqués dans la culture qu’il travaille fermement à dévelop- per. Mais il conserve sa maison à Maniwaki, en bordure de la rivière Gatineau, une de- meure à laquelle il tient beaucoup pour des raisons de cœur, de patrimoine et d’histoire.
Richard Fournier carbure au Windigo
Beaucoup connaissent le site du Windigo, à Ferme-Neuve : la montagne, le lac et la chute impressionnante que les Anciens appe- laient de façon imagée «le voile de la mariée». Rien de tel pour inspirer les conteurs de La Lièvre qui ont spontanément décidé d’en pri- vilégier des éléments clés dans plusieurs de leurs contes.
Avec ses alliés conteurs, l’ex-agent de déve- loppement de la Vallée-de-la-Gatineau a donc choisi de carburer au Windigo, bien que, lors d’une prestation antérieure, il ait capitalisé sur la curé Antoine-Labelle aux prises avec le diable rouge, aux confins de la rivière Rouge.
Il importe de préciser qu’il s’implique éga- lement dans le regroupement Les Précambriens, depuis peu. Un groupe d’ar- tistes qui, par le biais de créations diverses, offrent chacun une interprétation de l’identité régionale dans le cadre du projet «Capteurs d’identités». Richard Fournier propose dans un conte régional original le curé Antoine- Labelle et le diable rouge, à titre de symboles identitaires pour la MRC d’Antoine-Labelle. Le conte devient ainsi un vecteur idéal pour soumettre un nouveau concept de fierté à la population.
Soulignons que ces conteurs performent environ une fois par mois, souvent à la maison de la culture de Mont-Laurier, en contes, lé- gendes, chansons et musique, dans une atmos- phère cordiale, intimiste, engageante, tentant de faire connaître des valeurs montantes tel le chansonnier Antoine Mainville. Le groupe se déplace toutefois en région pour faire connaître le conte et la légende.
Or, lors de la dernière assemblée générale de la Société nationale des Québécoises et des Québécois des Hautes-Rivières, une dizaine de conteurs de La Lièvre ont accepté d’offrir
leur talent aux membres de cette société natio- nale qui appuie financièrement la fête de l’eau de Pâques à Bouchette, le festival d’été de Bois-Franc dans sa soirée folklorique, les fêtes nationales et autres réalisations régionales.
Tous, y inclus Richard Fournier, ont alors décidé de produire à tour de rôle un conte portant sur le Windigo, la montagne du Diable qui impressionnait tant les pionniers. Cet ancien cercle de conteurs des Hautes- Laurentides, d’abord voué au plaisir des en- fants, a peu à peu ouvert ses horizons aux adultes, par exemple sous l’impulsion de béné- voles telles Guylaine Gélineau (conjointe du conteur) et de Mélanie St-Cyr.
Toujours faire rayonner la culture
Richard Fournier soutient en fait que le mandat d’un agent de développement culturel consiste à toujours faire rayonner la culture, où qu’il se trouve et travaille. Selon lui «la culture n’a pas de frontière, pas de limite, pas de retenue à la répandre dans les milieux». Il croit que la Vallée-de-la-Gatineau pourrait tout autant se former un groupe, par exemple à Bouchette qui se donne maintenant le titre de «village des traditions, contes et légendes». La cour de jeu d’un conteur serait quant à lui illimitée
Son groupe rayonne déjà et on le voit inter- venir à Mont-Laurier bien sûr, mais aussi en plusieurs endroits des Hautes-Laurentides. Il sera possible de voir ces artistes à l’œuvre le 21 juin, dans le chef lieu de la MRC d’An- toine-Labelle (maison de la culture). De plus, il semble se préparer un spectacle conjoint à Maniwaki au cours du mois d’août, alors que des conteurs d’ici pourraient fraterniser avec le groupe des Hautes-Laurentides.
Le «nouveau conteur» sait évidemment bien qu’il faut bonifier l’offre culturelle, la déposer bien des fois sur la table de travail, la polir et la repolir sans cesse (comme l’a si bien dit un auteur ancien) pour performer toujours mieux et répandre ce goût du conte et de la légende. Il y travaille sans réserve avec son groupe, meublant ses heures de loi- sirs et prouvant qu’un représentant de la culture a le fardeau de la preuve quant à sa capacité d’implication culturelle sur le terrain.
Richard Fournier conclut que, depuis l’ar- rivée de Fred Pellerin, le conte semble avoir pris un envol irréversible, parce qu’il corres- pond à un besoin d’évasion des gens aux prises avec les vicissitudes de la vie...Les conteurs des Hautes-Laurentides semblent quant à eux avoir pris une envol qui durera.


































































































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