Page 13 - La Gatineau 13 juin 2013
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Journée portes-ouvertes à Jean-Bosco
JEUDI 13 JUIN 2013 - La Gatineau 13
Vivre un handicap dans un lieu public
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – Les visiteurs étaient invités à venir découvrir le Centre Jean-Bosco, jeudi 6 juin. Une activité organisée dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées. L’occasion de découvrir l’organisme, ses élèves et les activités proposées.
Le Centre Jean-Bosco compte cette année 58 inscriptions au scolaire, dont 30 qui fré- quentent le centre de Maniwaki et les autres le Centre Sainte-Eugène de Déléage. «Nous avons une entente avec la formation générale des adultes, de la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais, qui est renégociée chaque année, explique la directrice Guylaine Brunelle. Nous accueillons des personnes qui ont une déficience intellectuelle, accompagnée parfois d’une déficience physique ou de pro- blèmes de santé mentale.»
Le Centre Jean-Bosco doit répondre au Programme de formation en insertion sociale, du ministère de l’Education. L’enseignement comprend deux volets : pédagogique et socia- lisation. «Cette année nous avons décidé de privilégier celui-ci, à la demande des étudiants et avec l’accord de la direction de la formation des adultes, précise la directrice. Nous organi- sons par exemple des ateliers mieux-être, infor- matique, bricolage.»
Le Centre Jean-Bosco c’est aussi le CARO, un plateau de travail pour récupérer les vête- ments usagers et les revendre. «Le surplus est revendu à une entreprise adaptée de St- Hubert, précise Guylaine Brunelle. Nos étu- diants se sentent utiles en travaillant.»
Le centre a aussi décidé de privilégier le sport, en formant trois équipes en vue de par- ticiper aux Jeux olympiques spéciaux : Les es- poirs olympiques pour le curling et le boccia, les Ratons draveurs pour les quilles.
A cela s’ajoute un volet artistique, qui per- met aux étudiants d’exprimer leurs émotions, de se sentir valorisés. Malheureusement, le cours de dessin qui était donné par Danielle Marie Lemieux a été annulé il y a deux ans. Mais pour fêter la Semaine québécoise des personnes handicapées, elle a organisé au centre une exposition des dessins réalisés par les étudiants.
Danielle Marie Lemieux aimerait par la suite mettre en place une exposition itinérante avec l’ensemble des œuvres réalisées durant ses cinq années d’enseignement. «Ce sont des gens qui sont souvent jugés, explique-t-elle. Ils avaient peur qu’on rit d’eux en organisant une exposition. Un élève dont la main tremble ne pensait pas qu’il pourrait dessiner. Il y a une histoire derrière chaque œuvre. J’espère que les gens de la région vont pouvoir voir leurs talents.»
Où en est le dossier du déménagement ?
Les responsables du Centre Jean-Bosco continuent d’essayer de trouver une solution afin de déménager dans des locaux plus grands et mieux adaptés.
«Le déménagement à l’église Christ-Roi est toujours à l’étude, explique la directrice Guylaine Brunelle. Mais le coût d’achat est de plus de 500 000 $. Si on ajoute les travaux ça fait plus d’un million de dollars. Cela nécessite donc d’aller chercher des subventions.»
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – Pas facile d’aller prendre un verre quand on est aveugle, malentendant ou qu’on se déplace en chaise-roulante. Des difficultés auxquelles sont confrontées chaque jour les personnes qui vivent avec un handicap. Afin de faire découvrir une petite partie de ces contraintes, un 4 à 7 était organisait mercredi 5 juin Chez Martineau, sur le thème «Vivre un handicap dans un lieu public», dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées.
Cette activité remplace le célèbre Souper dans le noir. Les volontaires étaient invités à tirer au sort un handicap et évoluer dans le bar. Une trentaine de personnes se sont prêtées au jeu.
Mireille Cournoyer et Lucie Nault font partie du comité organisateur de la semaine. «Une personne voulait aller aux toilettes en fauteuil-roulant, expliquent- elles. Elle a été obligée de demander de l’aide car il y avait une marche. Pour payer, une autre personne supposée être amputée
a dit au serveur de prendre l’argent dans son sac. Payer, passer sa commande, tout est difficile. Le but est que les gens re- partent en se disant je vais désormais aider les personnes handicapées et combattre les préjugés.»
Parmi les volontaires, Maxim Raymond était censée être amputée des deux bras. «On a besoin d’aide pour tout, explique-t- elle. Je n’ai vécu cela qu’une heure. Mais je me disais pour manger, aller aux toilettes, se laver, ça doit être très difficile.»
Sébastien Plouffe lui était malentendant. «Quand plusieurs personnes parlent en même temps c’est difficile, explique-t-il. Même chose quand une voiture ou un ca- mion passent. Grâce à cette expérience je me rends plus compte à quel point ça doit être dur.»
Quelques tables plus loin, un groupe de femmes a également vécu l’expérience. Se déplacer, compter l’argent, couper la pizza, etc. Elles aussi trouvent que le moindre geste devient difficile : «Les autres sens doivent se développer. Il faut trouver d’autres trucs mais ça complique la vie. Et on a tendance à se replier sur soi-même.»
Durant la journée portes-ouvertes, l’équipe des Espoirs olympiques a fait plusieurs démonstrations de boccia.
Les participants devaient tirer au sort un handicap. Ici, on découvre les difficultés pour manger quand on est aveugle.


































































































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