Page 4 - La Gatineau 12 décembre 2013

4 12 décembre 2013 La Gatineau ALPHÉE MOREAU
«J’ai rencontré Nelson Mandela»
AUMOND - Sa carrière lui a permis de rencontrer de grandes personnalités. Nelson Mandela restera incontestablement parmi celles qui l’ont le plus marqué. Alphée Moreau a eu «l’honneur et le privilège» d’approcher Madiba. C’était en 2002, à l’occasion d’un voyage diplomatique avec le Premier ministre du moment Jean Chrétien.
Alphée Moreau était alors agent principal des médias pour le bureau du Premier ministre. Du 26 août au 4 septembre, une délégation canadienne s’était rendue à Johannesburg, en Afrique du Sud, à l’occasion du Sommet mondial des Nations Unies pour le développement durable.
«Jean Chrétien avait demandé à rencontrer Nelson Mandela chez lui, explique Alphée Moreau. Mais on ne laissait pas rentrer qui voulait et à ce moment là Nelson Mandela commençait déjà à prendre du recul. Ça a donc demandé beaucoup de négociations mais Nelson Mandela aurait dit qu’il n’était pas question qu’il manque une rencontre avec le Premier ministre canadien. Finalement, nous avons obtenu ce qu’on appelle un «photo off restreint» c’est-à-dire un photographe officiel, un photographe pour les médias et une caméra de télévision pour l’ensemble des réseaux canadiens. Les autres journalistes et membres de la délégation canadienne sont restés à l’extérieur mais à la surprise de tout le monde, Nelson Mandela est sorti avec Jean Chrétien pour les saluer.»
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Alphée Moreau se souvient d’une maison modeste, aux couleurs chaleureuses, à l’image de Nelson Mandela. «Il portait ses vêtements habituels, explique le conseiller municipal d’Aumond. Il a été accueillant et chaleureux, ne se contentant pas d’une poignée de main mais n’hésitant pas à mettre la main dans le dos. C’était quelqu’un d’amical et de respectueux. Il marchait lentement mais droit, avec un grand sourire.»
Alphée Moreau conserve l’image d’un homme d’État simple, humble et fraternel, tel qu’on s’imagine Nelson Mandela. «Ce n’était pas des grandes discussions diplomatiques mais une conversation entre amis, se souvient-il. Nelson Mandela faisait toujours référence au fait que le Canada a été le premier pays à lui offrir la citoyenneté honoraire et il en était fier. Il avait même fait un discours à la Chambre des communes.»
En effet, Nelson Mandela a été, en 2001, la première personnalité étrangère à devenir, de son vivant, citoyen honoraire du Canada. Une reconnaissance rarement accordée. Madiba s’amusait d’ailleurs, lorsqu’il voyait Jean Chrétien, à l’appeler «mon Premier ministre».
Alphée Moreau se souvient aussi de la place qu’occupait Nelson Mandela en Afrique du sud : «Là-bas, c’est une idole. Nous sommes allés dans un village, dans tous les foyers il y a une image de Mandela.»
Courrier du lecteur
▲ C’est avec beaucoup d’émotion qu’Alphée Moreau a appris le décès de Nelson Mandela. Il avait eu la chance de le rencontrer en 2002 alors qu’il accompagnait le Premier ministre Jean Chrétien.
Alphée Moreau a rencontré plusieurs personnalités qui l’ont marqué, notamment le gouverneur général Georges Vanier alors qu’il n’était qu’un jeune scout de 12 ans. Sa rencontre avec Nelson Mandela restera à jamais gravée dans sa mémoire : «Ce sont des moments qu’on ne peut pas oublier. Il m’a marqué par son vécu. C’est quelqu’un qui a passé 27 ans en prison et qui quatre ans plus tard est devenu le président de sa nation.»
Avec la mort de Nelson Mandela, c’est une légende qui disparaît. Alphée Moreau fait partie des personnes qui ont eu le privilège de lui serrer la main : «Je peux raconter aujourd’hui que j’ai eu la chance de le rencontrer. C’est l’idole d’un peuple voire du monde.»
Sylvie Dejouy
Kwaheri Madiba! Kwaheri Nelson Mandela!
Vous nous laissez un message de tolérance, d’humilité, d’optimisme et de détermination.
Vous avez réussi à pacifier et réunir une nation divisée par de nombreuses années de violences et d’oppression raciale. J’ai parcouru votre pays en 1978, un pays que j’ai trouvé magnifique «d’en dehors» mais incroyablement inimaginable «d’en dedans». La discrimination raciale y était institutionnalisée et j’ai vu des situations d’une aberrance inouïe!
Merci d’avoir poursuivi votre combat pour la liberté envers et contre tout! Vous
avez vécu des conditions de vie atroces durant de nombreuses années et malgré cela vous en êtes sorti sans aucun sentiment de vengeance mais souriant avec la détermination de bâtir un nouveau pays. La tâche fut très difficile mais vous avez finalement réussi à faire de vos ennemis des alliés dans un changement auquel la planète entière a assisté. Merci Madiba!
Puisse les politiciens d’Afrique, d’Europe, des Amériques et d’Océanie s’inspirer de vous! Vous avez toujours été et serez toujours mon héros!
Vous avez dit : «Quand nous perdons le
droit d’être différents, nous perdons le droit d’être libres.» Merci encore de nous inspirer dans les grands débats politiques actuels à l’heure où le monde devient de plus en plus petit et de plus en plus diversifié!
Reposez en paix maintenant Madiba! A nous de célébrer chaque jour l’héritage d’humanité que vous nous avez laissé.
Marlène Thonnard
NB. Kwaheri veut dire au revoir en swahili.