Page 2 - La Gatineau 26 décembre 2013
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2 26 décembre 2013 La Gatineau NOUVELLE LOI SUR LES MINES
Les Algonquins se
sentent trahis
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Les Algonquins estiment que «la nouvelle loi sur les mines adoptée par le gouvernement du Québec est une insulte pour les Premières Nations». Les chefs de la nation algonquine entendent «soutenir toutes les actions qui seront entreprises pour défier cette loi, y compris les recours aux tribunaux».
Selon les Algonquins, alors que la Première ministre Marois s’était engagée à respecter les droits des Premières Nations et à négocier avec elles de «nation à nation», la nouvelle loi les écarte pratiquement de tout le processus, ne respectant même pas les principes inscrits dans la Déclaration des Nations Unies sur les peuples autochtones. Celle-ci indique que les États ont l’obligation de consulter les peuples
autochtones concernés afin d’obtenir leur «consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause» «avant d’adopter et d’appliquer des mesures législatives ou administratives susceptibles de [les] concerner».
«Non seulement l’obligation constitutionnelle de consulter les Premières Nations n’est pas respectée, mais la nouvelle loi donne plus de pouvoirs aux municipalités et aux MRC qu’aux communautés algonquine sur leur propre territoire, commente le Grand chef, Mme Alice Jerome. Cela voudrait dire que pour faire respecter leur territoire, les communautés autochtones devraient s’adresser aux municipalités. Pourtant, la Cour d’appel de la Colombie Britannique a conclu en 2012 que la province ne pouvait déléguer son
devoir de consultation aux municipalités qui n’ont ni l’autorité légale ni la compétence ou le pouvoir d’agir pour faire respecter les droits des autochtones.» Mme Jerome estime que cette mesure aura pour effet de mettre en opposition les communautés autochtones et les municipalités, ce qui risque de briser la paix sociale qui existait.
La loi, telle qu’adoptée, ne comporte aucune obligation de consulter les peuples autochtones et c’est la ministre qui pourra décider de consulter les communautés autochtones «lorsque les circonstances le requièrent». La loi ne dit rien non plus au chapitre de l’autre obligation constitutionnelle à l’égard des Premiers peuples portant sur les accommodements.
L’obligation que fait la nouvelle loi de divulguer les ententes qui pourraient être
conclues entre les compagnies minières et les communautés autochtones est un autre affront à leur égard selon les Premières Nations. «Les nations autochtones ne sont pas des créatures du gouvernement du Québec et il est évident que Québec et Ottawa souhaitent se servir de ces informations pour éventuellement réduire le financement des services aux Premières Nations, estime Mme Jerome. Dans le contexte où les Premières Nations forment les communautés les plus pauvres du Québec et du Canada, cette mesure est une injustice et une ingérence inacceptable.»
Les chefs algonquins estiment que Québec, plutôt que de rechercher une nouvelle forme de dialogue avec les Premières Nations, préfère créer les conditions pour un affrontement.
LAC BARRIÈRE
Le blocus
est levé
LA GATINEAU - Les Algonquins du Lac Barrière ont mis fin à leur blocus des opérations forestières dans la Réserve faunique de La Vérendrye. Selon le porte- parole de la communauté, Michel Thusky, le ministère des Ressources naturelles du Québec aurait accepté de respecter les mesures d’harmonisation des opérations forestières qui étaient déjà intervenues avec les Algonquins au cours des dernières années.
La responsable des communications du MRN en Outaouais, Caroline Laberge- Pelletier, a confirmé qu’une entente de principe a été conclue. «Des représentants de la communauté algonquine vont se rendre en forêt et noter, avec l’aide d’un GPS, les données précises des zones qu’ils veulent protéger, explique-t-elle. Nous attendions ces informations depuis un an. Une fois que ce sera fait, les données seront transmises à l’exploitant qui devra en tenir compte en faisant les travaux.»
Le manque de protection de certaines zones sensibles d’un point de vue écologique et culturel était au cœur des revendications des Algonquins qui bloquaient les opérations forestières de Produits forestier Résolu depuis le 3 décembre. S’il avait été prolongé jusqu’au printemps, ce blocus aurait pu compromettre l’approvisionnement en bois de la scierie de Maniwaki et donc de l’usine de papier de Résolu à Gatineau.
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