Page 9 - La Gatineau 26 juin 2014
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La Gatineau 26 juin 2014 9 Des parents mobilisés contre sa fermeture
CLASSE DE MATERNELLE
BLUE SEA - Alors que les parents dont les enfants fréquentent l’école Reine- Perreault savourent la bonne nouvelle de l’ouverture d’une garderie scolaire en sep- tembre, une mauvaise nouvelle vient ternir le tableau : la classe de maternelle risque de fermer. En effet, il faut au moins six ins- criptions pour la maintenir. Mais pour le moment, seulement cinq enfants sont ins- crits. Si d’ici fin août la commission scolaire ne reçoit pas une nouvelle inscription, il n’y aura pas de maternelle à la rentrée.
Face à ce constat, des parents ont décidé de se mobiliser en lançant un appel. Parmi eux, Geneviève Lavoie et Jennifer Richard, qui ont travaillé fort sur le dossier de la gar- derie scolaire également. «Nous recher- chons un enfant de cinq ans pour sauver la maternelle de l’école Reine-Perreault, c’est un cri du cœur», lancent les deux mamans qui auront chacune un enfant qui ira à la maternelle dans quelques mois. «Le temps presse et l’incertitude des parents face à la préparation de leurs enfants à la rentrée grimpe en flèche.»
Les deux femmes s’engagent même à offrir un iPad au sixième enfant qui sera inscrit et à sa famille. «Nous sommes atta- chés à notre école de village et à ce qu’une maternelle soit offerte, expliquent-elles. Partager nos raisons pourrait contribuer au choix de certains parents de s’établir à Blue Sea. Si nos arguments peuvent faire pen- cher la balance envers notre école et notre communauté, pourquoi ne pas tenter le coup et en parler.»
Les conséquences
S’il n’y a plus de maternelle, les enfants devront, sauf dérogation, aller à l’école de Gracefield. Jennifer Richard, qui travaille au CFP à Maniwaki, ne se voit pas faire le voyage tous les jours, surtout l’hiver. L’autre alternative sera que sa fille prenne le bus, pour se rendre à la garderie scolaire de Blue Sea, alors qu’elle est encore petite. Elle craint un impact négatif sur la qualité de leur vie de famille. «Nous ne savons pas si nous allons devoir envoyer nos enfants à Gracefield ou si nous allons devoir trouver un plan B, qui malheureusement enlèvera encore une fois un élève à nos petites écoles de villages que nous cherchons à sauver», déplore Jennifer Richard.
Selon Geneviève Lavoie et Jennifer Richard, l’absence de maternelle aura aussi de possibles répercussions sur la décision que prendront certains parents quant à l’inscription ou non de leur petit de quatre ans en pré-maternelle : «En effet, la classe de pré-maternelle étant généralement inté- grée à la classe de maternelle dans les petites écoles, l’absence de cette dernière entraîne automatiquement le déménagement de la pré-maternelle à Blue Sea. L’impact de la distance et du temps requis pour faire le tra- jet en autobus, entouré d’élèves âgés de 4 à 17 ans, n’est pas toujours rassurant pour les parents d’enfants de quatre ans, qui opte- ront peut-être pour des alternatives de gar- diennage plutôt qu’une scolarité précoce.»
Les deux femmes craignent aussi que, si des enfants vont faire leur maternelle à Gracefield ou Messines, ils ne reviendront pas forcément à Blue Sea pour le primaire, ce qui constitue une menace à long terme pour l’école.
La fermeture entraînera également la suppression d’un poste d’enseignante à temps complet pour la prochaine année scolaire.
Mais surtout, Geneviève Lavoie et Jennifer Richard mettent en avant les avantages d’une petite école pour les enfants. Le ratio prof-élève est moindre et il y a un esprit familial. «Cela permet à l’enseignant de développer une relation significative avec chacun des élèves et de s’attarder à chacun d’entre eux, selon Geneviève Lavoie. Même les établisse- ments d’enseignement privé ne peuvent offrir ce type d’enseignement. Au bout de quelques années nous connaissons tous les élèves et leurs parents, c’est rassurant. Les enfants tissent des liens avec les autres enfants vivant dans la municipalité, c’est plus commode pour les parents qui font le taxi lorsqu’il s’agit d’aller voir un ami.»
Les enfants ont un fort sentiment d’ap- partenance à leur école de village. «Les petits résidents d’âge pré-scolaire sont impatients de fréquenter l’école qu’ils croisent régulièrement ou encore l’école où leurs grands frères et grandes sœurs vont», note Geneviève Lavoie.
Enfin, les deux mamans tiennent à rap- peler la qualité des services à l’école Reine- Perreault : des salles de classe bien éclai- rées, un milieu de vie agréable avec une cour remplie de verdure et qui fait face au lac Blue Sea, la bibliothèque municipale est dans l’école, les parents sont impliqués dans la vie scolaire, les services sont les mêmes que dans les plus grandes écoles.
Et pour convaincre encore un peu plus, elles vantent également les atouts de vivre à Blue Sea : «On y retrouve plusieurs mai- sons abordables à vendre, les taxes ne sont pas très élevées, il y a une magnifique petite épicerie dans le village et on est près de tout : «pistes cyclables, lacs, terrains de jeu pour les enfants, terrain de tennis, sen- tiers pédestres et surtout la tranquillité.»
Sylvie Dejouy
▲ Jennifer Richard et Geneviève Lavoie font partie des parents mobilisés pour sauver la classe de maternelle à l’école Reine-Perreault.


































































































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