Page 8 - La Gatineau 25 septembre 2014
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8 25 septembre 2014 La Gatineau
PREMIÈRE CONSULTATION PUBLIQUE
Beaucoup d’intérêt pour l’élaboration du PDZA
BOIS-FRANC - Une quarantaine de personnes sont venues participer à la pre- mière séance de consultation en vue de l’élaboration du Plan de développement de la zone agricole (PDZA) de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau le 17 septembre à la salle communautaire de Bois-Franc.
Rappelons que le PDZA est un docu- ment de planification qui vise à mettre en valeur la zone agricole d’une MRC en favorisant le développement durable des activités agricoles. Il repose sur un état de situation et sur la détermination des possi- bilités de développement des activités agricoles.
Après un bref portrait de la situation actuelle, la parole a été donnée aux gens dans l’assistance pour leur permettre d’ex- primer leurs doléances, rêves, constats, souhaits et convictions en matière d’agriculture dans la région.
«Dans la zone agricole, il y a beaucoup de limitations au niveau
des usages, a souligné Patrick
Feeny, directeur général de la Société sylvicole de la Haute- Gatineau. Par exemple, sur ma propriété zonée agricole, j’ai eu excessivement de difficultés même
pour me bâtir un petit chalet de
12x16 avec une toilette et je n’ai
pas le droit d’avoir d’eau. Il y a d’autres propriétaires aussi qui voudraient développer le récréo- touristique. Souvent, les terres
dont je parle, ce sont des zones forestières qui ne pourraient pas se
mettre en champ.» Le préfet de la
MRC, Michel Merleau, s’est mon-
tré ouvert à discuter d’une telle éventualité et confiant qu’il est possible de réglementer et contingenter l’installation de petits chalets en zone agricole.
Michel Patry a pour sa part regretté que la mise en marché des petits fruits se limite presqu’exclusivement à la ferme dans la région. Selon lui, il faudrait faire plus de promotion, mieux organiser cette filière.
Un producteur de lait de chèvre a insisté sur l’importance de prendre en compte les limites du marché local et de penser aux autres débouchés pour les produits de la région. Selon lui, la grande quantité de ménages avec des revenus modestes sur le territoire est une donnée incontournable. Même si des gens apprécient le fromage de chèvre, ils risquent de ne pas s’en procurer
souvent si leur marge de manœuvre finan- cière est mince, a-t-il illustré.
Un autre intervenant a déploré que les jeunes doivent s’expatrier de la région pour suivre une formation en agriculture. La question de la formation est d’ailleurs reve- nue au centre des discussions à plusieurs reprises au cours de la soirée. Lors d’une de ses interventions, Richard Maheux, le pré- sident régional de l’Union des producteurs agricoles (UPA) pour les Laurentides et l’Outaouais, a lui aussi insisté sur l’impor- tance de suivre des formations adaptées et pas seulement en début de carrière. «La ferme moyenne vaut autour d’un million de dollars, est-ce que prêteriez une voiture valant une telle somme à quelqu’un qui n’aurait pas appris à conduire ?», a-t-il
notamment lancé.
«Vendre juste le foin sur une terre ne paye même pas les taxes», a témoigné Michel Pilon, qui souhaiterait voir émerger une coopérative ou un autre type de regrou- pement pour faciliter la vie à ceux qui sou- haiteraient tirer davantage de leur terre, sans toutefois se consacrer à temps plein à l’agriculture ou investir massivement.
Plusieurs ont convenu que la foresterie et l’élevage devraient rester dominants dans le secteur tout en se désolant que le prix d’un veau ou d’une corde de bois soit demeuré relativement semblable à ce qu’il était il y a 30 ans.
Un producteur acéricole a rappelé que l’érable n’était pas uniquement synonyme de sirop et que l’élaboration d’alcools
▲ Un producteur acéricole a rappelé que l’érable n’était pas uniquement synonyme de sirop.
◀ Richard Maheux, le président régional de l’Union des producteurs agricoles (UPA) pour les Laurentides et l’Outaouais a participé aux discussions.
pouvait notamment permettre d’aller cher- cher d’autres revenus sans être soumis aux quotas comme dans le cas du sirop.
Parmi les exemples à suivre, le vétéri- naire Dominic Bherer a cité celui du bœuf Vitalipré nourri uniquement d’herbe et de lait maternel sans hormones de croissance ni antibiotiques ajoutés. Le lien de ces pro- ducteurs de l’Abitibi-Témiscamingue avec leur milieu pourrait nous inspirer croit-il.
Selon le préfet, l’exemple de Saint- Amable qui a su de belle façon diversifier sa production après la crise du nématode et ses impacts sur la culture de la pomme de terre, mérite aussi une attention particu- lière. Il a d’ailleurs lancé l’idée d’organiser un groupe pour aller visiter cette munici- palité de la rive-sud en autobus. M. Merleau, qui a agit comme consultant lors de la préparation de leur plan de diversifi- cation, connaît bien ce dossier.
Un autre intervenant a invité l’assistance à penser au poids politique des urbains qui viennent s’implanter près d’exploitations agricoles et notamment aux frictions avec l’épandage de lisiers... et à ne pas perdre de vue que l’agriculture est rentable à long terme.
Au Québec, 11 PDZA ont été complétés et 42 sont présentement en processus de réalisation. Deux autres séances de consul- tation s’en viennent à grands pas soit le mardi 30 septembre à 19h à la salle muni- cipale de Gracefield (pour Gracefield, Cayamant, Blue Sea, Messines, Ste- Thérèse-de-la-Gatineau, Bouchette) et jeudi 16 octobre à 19h à la salle municipale de Low (pour Kazabazua, Low, Denholm, Lac Sainte-Marie).
Rappelons qu’il est aussi possible, par groupes d’intérêts et sur rendez-vous, d’ob- tenir une consultation privée avec le comité technique en charge de la prépara- tion du PDZA (communiquer avec Denis Côté au CLD, 819-449-7649 poste 24). Deux autres rondes auront lieu par la suite afin de faire un diagnostic et de mettre en place un plan d’action.
▲ Cet homme a témoigné de l’importance de la formation continue en agriculture.
François Robert


































































































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