Page 9 - La Gatineau 23 octobre 2014
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La Gatineau 23 octobre 2014 9
LIGNE GRAND-REMOUS GATINEAU Greyhound réduit l’horaire
LA GATINEAU - Cela fait longtemps que la compagnie de transport Greyhound tente de se débarrasser de la ligne reliant Grand-Remous à Gatineau, qu’elle juge pas assez rentable. Dernièrement, elle a annoncé des changements d’horaires qui entreront en vigueur à partir du 11 novembre prochain. Désormais, il sera pos- sible de se rendre de Grand-Remous à Ottawa et de faire le trajet inverse unique- ment les vendredis et dimanches, réduisant donc le service à deux jours par semaine.
Il est par ailleurs précisé dans le commu- niqué émis par Greyhound que les usagers peuvent présenter leurs observations concernant ces modifications à la Commission des transports du Québec, dans un délai de dix jours suivant le dernier jour d’affichage de ce communiqué dans les points de service, soit jusqu’au 5 novembre. Il suffit d’écrire au 545 boulevard Crémazie est, #1000 Montréal, H2M 2V1.
La Chambre de commerce de Maniwaki et Vallée-de-la-Gatineau, le Centre local de développement et la MRC ont prévu de protester afin que «Greyhound ne puisse mettre fin au lien de transport si important à toutes les régions rurales du Québec» et de faire connaître leur position auprès de la Commission de transports. La CCMVG est déjà intervenue à quatre reprises afin de protéger le lien entre la 117 et la zone urbaine de Gatineau par le transport inte- rurbain de la route 105. Selon le directeur Christian Major, «il est important pour toutes les zones rurales de conserver ce lien routier et même de le bonifier».
«L’urgence de revoir le modèle d’affaires»
Cette annonce survient au même moment où la Fédération des Chambres de Commerce du Québec et la CCMVG ont fait connaître leur position en ce qui concerne le transport interurbain. Réunis à Montréal, les membres du conseil d’admi- nistration de la FCCQ ont adopté à l’una- nimité une résolution visant à inciter le ministre des Transports du Québec à accé- lérer les négociations avec les entreprises de transport interurbain afin de s’entendre rapidement sur une offre adéquate de ser- vices dans les régions du Québec.
«Le transport interurbain des personnes et des colis par autobus est en situation de grande précarité, affirme Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la FCCQ. Les régions du Québec, dont la circulation interurbaine est assurée priori- tairement par les autobus, commencent déjà à écoper directement d’une fermeture de ce service.»
Pour Denis Bonhomme, président de la CCMVG, «l’arrêt du service de transport interurbain serait grandement préjudiciable pour le développement de la région de la MRC Vallée-de-la-Gatineau, car sa stabi- lité économique dépend aussi d’une circu- lation fluide des personnes et des colis».
Selon la FCCQ , «ce transport prend appui sur des entreprises privées qui doivent générer un profit, mais le modèle d’affaires appliqué jusqu’ici n’est plus viable et il doit être revu rapidement, pour que cela n’en- traîne pas l’arrêt des activités, comme cela est arrivé dans les provinces maritimes. En fait, l’achalandage sur les principaux axes de transport, qui permettait de financer les opérations dans les corridors moins fré- quentés, a baissé significativement au cours
des dernières années à cause de la concur- rence du covoiturage et du train, qui béné- ficie en plus de soutien du gouvernement fédéral. Certains transporteurs peinent à maintenir un service qui est rendu globale- ment déficitaire».
Les membres de la FCCQ poursuivent : «Il n’existe aucune alternative réaliste à l’implication d’une entreprise privée dans le transport interurbain au Québec, car aucun organisme public ne serait susceptible de prendre la relève. Le maintien d’un service de qualité passe inévitablement par une entreprise privée qui agit comme leader et qui cherche des complémentarités avec d’autres organisations de transport régional ou local. Ces entreprises leaders doivent bénéficier d’un environnement règlemen- taire concurrentiel et travailler dans des conditions qui les rendent performantes et
leur assurent un profit raisonnable.»
Des entreprises de transport ont soumis au ministère et à la Commission des Transports «leurs propositions pour revoir l’actuel modèle d’affaires de façon à préser- ver l’essentiel du système de transport inte- rurbain au Québec. Les interlocuteurs régionaux doivent aussi être informés de ces pourparlers afin qu’ils puissent, le cas échéant, offrir un service de transport com- plémentaire dans des arrangements mutuellement avantageux».
«Le recours au secteur privé pour la pres- tation de certains services pourrait générer d’importantes économies pour l’État qué- bécois, de conclure Mme Bertrand et Monsieur Bonhomme. Compte tenu de sa solide expertise et du contexte budgétaire actuel, le privé doit absolument faire partie de la solution.»


































































































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