Page 4 - La Gatineau 13 novembre 2014
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4 13 novembre 2014 La Gatineau RÉFORME DE LA SANTÉ
Une lettre envoyée
à Stéphanie Vallée
LA GATINEAU - La Chambre de commerce de Maniwaki et la Vallée-de-la- Gatineau poursuit sa mobilisation contre la réforme du système de santé, dont elle juge que les impacts seront néfastes sur l’économie de la région. Elle a adressé une lettre à tous ses membres, à qui elle demande de la renvoyer à la députée et ministre Stéphanie Vallée. Voici le contenu de cette lettre.
«Madame la ministre, Stéphanie Vallée, le 25 septembre dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, déposait à l’Assemblée nationale le projet de loi 10 sur l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des
services sociaux. Si elle devait être adoptée dans son intégralité, cette législation aurait des conséquences majeures pour notre région.
Les commerçants et les entrepreneurs de la Vallée-de-la-Gatineau s’entendent pour condamner ce projet de loi dont les impacts socio-économiques seront importants, particulièrement sur notre territoire rural, qui est, comme vous le savez très bien, déjà très fragilisé. Le CSSS de la Vallée-de-la- Gatineau constitue à ce jour, l’employeur le plus important de notre territoire et son apport économique auprès des entreprises de la Vallée-de-la-Gatineau est indéniable. Les pertes d’emplois stratégiques et de
hauts dirigeants anticipées sont très préoccupantes. Le projet de loi 10, si adopté tel que déposé, accentuera davantage la pauvreté dans notre région, qui est un déterminant important de santé d’une population, touchant ainsi doublement la Vallée-de-la-Gatineau.
De plus, nous avons une très grande inquiétude face à ce projet de loi, concernant l’élimination par le ministre du centre de décision local, là où se débattent, par les gens sur le terrain, les questions relatives à l’organisation des soins et des services pour répondre aux besoins de leur population et pour satisfaire les usagers.
Par la présente, nous vous demandons
d’intervenir auprès du ministre de la Santé et des Services sociaux, afin que celui-ci suspende les travaux pour tenir une consultation auprès des différentes instances, qui tiendra compte des besoins réels de tous les territoires. D’autres solutions visant les mêmes objectifs de compressions budgétaires, peuvent être présentées, tout en respectant la réalité des communautés rurales, et assurer notre survie socio-économique.
Souhaitant votre précieuse collaboration à la défense des besoins de notre territoire, veuillez recevoir, Mme Vallée, l’expression de nos sentiments les meilleurs.»
La résistance aux mesures d’austérité s’organise
MANIWAKI – Dans la foulée des protestations contre les mesures d’austérité proposées par le gouvernement libéral et qui se font entendre aux quatre coins du Québec ces jours-ci, plusieurs acteurs engagés dans le développement de la Vallée-de-la-Gatineau s’organisent eux aussi pour sonner l’alarme. Ils souhaitent informer leurs concitoyens des impacts directs et majeurs que pourraient avoir l’importante restructuration des établissements de santé, l’augmentation
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significative des tarifs de garde en CPE ainsi que l’abolition des CLD et CRÉ sur une région dont l’économie est déjà vulnérable et fragile.
Ainsi, les citoyens de la Vallée-de-la- Gatineau sont conviés, le 20 novembre prochain, à une rencontre publique où ils pourront entendre des présentations sur les mesures annoncées récemment par le gou- vernement Couillard et qui auront des conséquences désastreuses sur l’économie régionale et sur les services offerts à la
population. Il sera entre autre question du projet de loi 10, qui risque d’entraîner une diminution marquée des services de santé ainsi que des pertes d’emplois dans la région.
Au cours de cette rencontre, qui se tien- dra à l’Auberge du Draveur dès 19 heures, les citoyens pourront également prendre la parole et échanger sur leurs préoccupations relativement au développement d’une région dont l’économie sclérosée se remet difficilement du déclin de l’industrie
forestière.
La coalition citoyenne anti-austérité de la Vallée-de-la-Gatineau espère que des gens du milieu des affaires, du secteur communautaire, des travailleurs et retraités ainsi que des élus de tous les paliers de gouvernement répondront massivement à l’appel et seront nombreux à participer à la mise sur pied d’actions destinées à soutenir l’économie régionale et à préserver les ser- vices publics et les emplois dans la Vallée-de-la-Gatineau.
«Est-ce qu’on va perdre nos services ?»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
GRACEFIELD - Si elle admet que les coupures gouvernementales sont nécessaires pour atteindre l’équilibre budgétaire, la mairesse de Gracefield Joanne Poulin avoue avoir des craintes concernant la réforme du réseau de la santé.
«En milieu rural, nous n’avons pas la même problématique que dans les grandes
villes, explique-t-elle. La Vallée-de-la- Gatineau a des problématiques à part qu’il faut prendre en compte. On a réussi à avoir des services de proximité comme l’oncologie, est-ce qu’on va les perdre ? C’est ma crainte.»
Joanne Poulin assure que le sujet sera débattu à la table de la MRC. Elle lance par ailleurs l’idée d’une résolution qui serait adoptée par les municipalités et envoyée au ministre de la Santé «afin de dire qu’on espère qu’ils examineront les particularités des différentes MRC».
«On voit ça d’un mauvais œil»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Les membres de la communauté de Kitigan Zibi utilisent, comme le reste de la popula- tion de la région, les services du Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de- la-Gatineau. Ils sont nombreux notamment à se rendre au service d’hémodialyse. Le chef Gilbert Witheduck craint que la réforme du système de santé «ait un impact sur les services dont la population algon- quine bénéficie, alors que le niveau de ser- vices est déjà limité à cause de budgets restreints».
Gilbert Witheduck a eu des discussions à ce sujet avec le préfet Michel Merleau. Il se dit prêt à collaborer avec les acteurs de la mobilisation qui se met en place.
Par ailleurs, alors qu’un seul siège est prévu pour représenter la région au sein du futur Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais, le chef de Kitigan Zibi envisage de proposer qu’un siège soit
ajouté pour les Algonquins : «Les besoins des Anishinabe sont différents et ça serait bien qu’une personne représente les Premières nations. Peut-être qu’on pourrait l’essayer comme projet pilote dans la région.»
Gilbert Witheduck se pose aussi des ques- tions sur l’avancée du dossier du nouveau Foyer Père-Guinard : «Les besoins sont là, alors que la popula- tion vieillit très rapi- dement. Les per- sonnes âgées ont droit à des services de qualité.»
Il met aussi en avant la probléma- tique de la langue, au point de se demander s’il ne serait pas mieux d’offrir des services dans sa communauté : «Nos personnes âgées,
quand elles vieillissent, retournent à leur langue maternelle, qui est souvent l’algon- quin», ce qui pose problème lorsqu’elle se présentent à l’hôpital ou résident au Foyer Père Guinard.


































































































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