Page 15 - La Gatineau 25 décembre 2014
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La Gatineau 25 décembre 2014 15 L’avenir de la Vallée-de-la-Gatineau, je m’y emploie !
AMBULANCIER (Suite de la chronique emploi de la semaine dernière)
«C’est le plus beau métier du monde»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Avec 25 ans de service, Diane Roy, paramédic à la caserne de Maniwaki, fait figure d’exception. Le métier étant exigeant physiquement et psy- chologiquement, en moyenne la carrière dans ce domaine est de 15 ans. Mais quand on l’écoute parler de son travail, on com- prend ce qui la fait tenir. Malgré les diffi- cultés, ça reste pour Diane Roy «le plus beau métier du monde». Les paramédics sont les premiers à arriver sur une scène et ils administrent les premiers soins. Ils sauvent donc de nombreuses vies.
Originaire de Maniwaki, Diane Roy a fait ses études dans les années 90. À l’époque, il ne fallait que 860 heures de cours. «On était cinq jeunes de Maniwaki à suivre les cours du soir au Cegep de l’Ou- taouais, avec des pratiques une fin de semaine sur deux, se souvient-elle. On voyageait ensemble. Aujourd’hui, on est en formation régulièrement pour rattraper l’actuel DEC. Aujourd’hui, on administre des médicaments, on peut défibriler des personnes en arrêt cardio respiratoire, on intube, des choses qu’on ne faisait pas avant.»
Diane Roy se destinait d’abord à une toute autre carrière : elle a aussi un DEC en techniques policières mais n’a jamais travaillé dans ce domaine. «Après un an,
j’ai décidé de faire mon DEC en tech- niques ambulancières, en plus d’un certifi- cat en administration, explique-t-elle. En prenant mon cours, je savais que je serai engagée tout de suite car il y avait beau- coup de demandes. Aujourd’hui, il faut donner son nom un peu partout. Au début j’étais sur appel ensuite j’ai eu un poste à temps plein.»
Diane Roy travaille depuis 25 ans sur ce qu’on appelle dans le jargon du métier le 7/14. Elle travaille une semaine sur deux, du vendredi matin au vendredi matin. Dans ce cas, le paramédic reste chez lui mais peut être appelé 24h/24. «Je garde sur moi ma radio et ma pagette, explique-t- elle. Que je sois dans le bain ou en train de manger, ma semaine de travail je peux être appelée n’importe quand. J’ai 5 minutes pour partir et rejoindre mon partenaire à la caserne.»
À côté, il y a les quarts de travail à l’heure : le paramédic a du temps à faire à la caserne, de jour comme de nuit. Ce sont eux qui sont appelés en premier et s’ils sont sur une intervention la centrale appelle les paramédics qui sont sur le 7/14.
Bien gérer son stress
La caserne de Maniwaki couvre un vaste territoire : de l’entrée sud de Bouchette à l’entrée sud du Parc de la Vérendrye et jusqu’à l’intersection des routes 107 et 117. Accident, maladie, personne en arrêt car- dio respiratoire, femme qui va accoucher, etc. Ils répondent en moyenne à 1 000/1
▲ Trois des paramédics de la caserne de Maniwaki avec, de gauche à droite : Simon Pelletier, Diane Roy, Pierre Danis.
200 appels par an.
Selon Diane Roy, la principale qualité pour exercer ce métier est de bien gérer son stress. Le paramédic arrive sur des scènes qui ne sont pas faciles. Les victimes sont en détresse, leurs proches crient et paniquent, il faut garder son sang froid et se concen- trer pour vite détecter ce qu’il se passe et quoi faire. «Quand on arrive sur un appel, on ne peut pas paniquer, il faut entrer dans sa bulle, explique-t-elle. C’est d’autant plus difficile qu’on est dans un petit milieu et on peut être appelé pour quelqu’un que l’on connaît.
Autre aptitude primordiale : aimer aider les gens, qu’ils soient en détresse, dans la misère ou des personnes âgées ; avoir de l’empathie pour les victimes et leurs proches ; être capable de parler au patient et de le rassurer le temps de l’intervention.»
Il faut avoir une bonne condition phy- sique. «Juste la civière, elle pèse 125 livres sans personne dessus, explique Diane Roy. Il y a aussi la bonbonne à oxygène, la trousse ACR, c’est du stock pesant. Je m’entraine beaucoup pour garder la forme et j’espère atteindre les 30 ans de service.»
C’est aussi un métier difficile psycholo- giquement. Les paramédics voient quoti- diennement des scènes marquantes. «Il faut se faire une carapace, explique Diane Roy. Et même si on ne sauve pas les gens il faut se dire qu’on a fait tout notre possible.» Pour elle, le plus difficile c’est lorsque les victimes sont des enfants. Mais les para- médics qui le souhaitent peuvent avoir du soutien psychologique. Après un appel dif- ficile, ils peuvent en parler et un aumônier est là aussi pour eux. Il est important éga- lement qu’ils arrivent à décrocher lorsqu’ils rentrent à la maison.
Une vocation
Aimer travailler en équipe est une apti- tude indispensable. Diane Roy travaille avec le même partenaire depuis 5 ans : «On a développé une complicité, une méthode de travail. C’est un travail d’équipe. On échange les rôles régulièrement, parfois on
est conducteur parfois préposé.»
Si au début Diane Roy avoue que le fait d’être une femme l’a amenée à être confrontée à des préjugés, aujourd’hui ce n’est plus le cas d’autant que les femmes sont de plus en plus nombreuses parmi les paramédics : «On travaille pour la coop des paramédics de l’Outaouais, dont le quar- tier général est à Gatineau. Au début il y avait trois femmes aujourd’hui elles sont la moitié.»
Mère de deux enfants, il lui a fallu apprendre à concilier travail et vie de famille. «Mon conjoint, qui est policier, est très compréhensif, explique-t-elle. Il faut s’organiser. Quand mes enfants étaient petits et que mon conjoint n’était pas là, je faisais venir une gardienne à la maison au cas où je devrais partir.»
Pour toutes ces raisons, le métier de paramédics est une vocation. Pour la plu- part, les difficultés sont compensées par l’adrénaline que procure un appel. «Ce n’est pas un métier routinier, commente Diane Roy. C’est un métier dans l’action, on aide les gens et quand on apporte le patient à l’hôpital après avoir fait les soins, c’est une grande satisfaction.»
FOYER PÈRE GUINARD
Albert Cyr célèbre ses 103 ans
MANIWAKI - Le Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la- Gatineau soulignait le 14 décembre dernier le 103e anniversaire d’un résident du Foyer Père Guinard, M. Albert Cyr.
Une belle fête d’anniversaire était organisée en présence de l’équipe de
travail, des bénévoles, des autres résidents et de membres de sa famille. Pendant la fête, M. Cyr a même joué un air de violon et a dansé!
La direction générale offre ses sincères félicitations de longévité à M. Cyr.
▲ Albert Cyr a joué du violon lors de la célébration de son 103e anniversaire.


































































































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