Page 18 - La Gatineau 12 février 2015
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18 12 février 2015 LaGatineau PSYCHOLOGUE
L’avenir de la Vallée-de-la-Gatineau, je m’y emploie ! Sens de l’écoute et d’analyse
LA GATINEAU - Suite de notre chronique dédiéeàl’emploietprésentéeencollaboration avec Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau. Nous vous parlons cette fois du métier de psychologue.
Si tu as besoin de parler, de t’exprimer, quelque que soit le sujet, simplement parce que tu ne vas pas bien ou parce que tu en ressens le besoin, le psychologue (psy) est là pour écouter tes inquiétudes, tes doutes et tes questionnements. Il n’est pas un ami, il n’a pas la même écoute : avec plus de distance, il peut entendre de manière plus objective.
Le psychologue, contrairement au psychothérapeute, traite les symptômes du problème et travaille en étroite collaboration avec les psychiatres. Cela explique pourquoi, dans certains cas, les traitements en psychologie classiques requièrent beaucoup plus de séances et d’années, parfois même de très longue durée dans l’espoir d’arriver à un bien-être intérieur.
Donc, pour trouver des réponses aux questions qui restent en suspens, pour essayer de mieux se comprendre, prendre conscience des raisons d’une angoisse, d’un malaise... Pour se sentir entouré, soutenu, rassuré lorsqu’on vit une situation difficile, le psychologue est là pour nous.
Perspectives
Les psychologues jouissent toujours de
bonnes perspectives d’emploi. Selon Emploi Québec, la demande de services psychologiques est deux fois plus importante au Québec que dans le reste du Canada. De plus, le métier est favorable dans l’Outaouais.
Qualités et aptitudes nécessaires
En contact avec un public souvent en proie à des difficultés morales ou psychiques, le psychologue doit être doté d’une grande capacité d’écoute. Pour cela, il doit aimer les autres et avoir envie de les aider. Le psychologue doit posséder une capacité naturelle à faire parler les gens. Pour cela, le sens de l’observation et de la relance sont des qualités indispensables pour exercer ce type de métier.
D’autre part, le psychologue doit garder en toutes circonstances sa neutralité et son objectivité. Un bon équilibre personnel est donc indispensable afin d’éviter toute identification qui pourrait s’avérer préjudiciable pour le patient. Une grande capacité d’adaptation à toutes les situations est donc requise.
Où exercer le métier de psychologue ?
Le psychologue peut exercer dans un cabinet seul, mais aussi dans une institution (centres médico psycho pédagogiques ou centres de protection maternelle et infantile par exemple), en hôpital, dans une entreprise comme psychologue du travail, dans la fonction publique territoriale, dans les écoles,
▲ Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau, en compagnie de Victor-Manuel Tomas, psychologue aux écoles secondaire de Maniwaki et Gracefield.
Psy en milieu scolaire : un domaine stimulant
etc. Les missions et rôles du psychologue étant multiples, ses lieux d’exercice potentiels le sont donc tout autant.
Les études
Les psychologues ne sont pas médecins et ils ne peuvent pas prescrire de médicaments ni fournir d’attestations ou de certificats médicaux. Les psychologues sont des professionnels de la psychologie, discipline complexe qui regroupe de nombreux courants théoriques et pratiques. Bien souvent, les psychologues complètent leur formation universitaire par des formations complémentaires à une ou plusieurs méthodes de psychothérapie.
D’une part, pour exercer le métier de
psychologue, l’étudiant(e) devra faire des études de niveau collégial (2 ans) et ensuite un baccalauréat en psychologie à l’université. Le BAC offre une formation de base à la fois générale et scientifique. L’histoire de la psychologie, l’épistémologie et la méthodologie y sont abordées ainsi que divers domaines et approches en psychologie. La première année du programme est consacrée à l’acquisition de connaissances fondamentales, alors que la deuxième et la troisième années permettent à l’étudiant de mieux connaître les approches et domaines particuliers.
Notons que les services de Complicité Emploi sont possibles grâce à la participation du Centre local d’emploi de Maniwaki.
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Si vous êtes parent d’élève, vous l’avez sûrement déjà croisé dans les couloirs de la Cité étudiante ou de l’école Sacré-Cœur. Victor-Manuel Tomas est un psychologue clinicien qui a fait le choix de travailler en milieu scolaire. Un domaine qu’il trouve stimulant et épanouissant, tant au point de vue professionnel que personnel.
Après le secondaire, plutôt que de prendre la direction du CEGEP, Victor-Manuel a préféré voyager et travailler avant de se plonger dans les études. L’expérience acquise durant cette période lui a permis d’intégrer directement l’université à 21 ans. «J’ai dû prouver que j’avais une expérience pertinente, explique-t-il. J’avais suivi notamment une formation en hypnose. J’ai aussi passé des tests d’aptitude.»
Au bout de trois ans, il a obtenu son BAC en psychologie. «Cette période sert à déterminer ce qu’on souhaite faire plus tard car on fait un tour d’horizon de plusieurs matières, précise Victor-Manuel. Ensuite, pendant le doctorat, qui dure 4 ans minimum, on se spécialise plus.» Lui s’est arrêté à la maîtrise, «car je voulais travailler». En effet, à l’époque il a pu obtenir à ce stade le titre de psychologue, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui car le doctorat est obligatoire.
Le métier de psychologue ouvre de multiples portes. Victor-Manuel a opté pour la psychologie clinique humaniste. Une
psychologie qui a pour patients des adolescents et des adultes. «Je me suis spécialisé surtout en troubles de la personnalité et intervention de crise, explique-t-il. J’ai d’abord travaillé dans une équipe d’intervention de crise dans un CLSC dans la région de Montréal. J’y suis resté deux ans. Ensuite j’ai voyagé pendant six mois. Je suis arrivé dans la région début 2007. Après 12 ans à Montréal, je voulais aller en région.»
Victor-Manuel a d’abord travaillé pendant trois ans en santé mentale au Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la- Gatineau. Puis il a ouvert son bureau privé. C’est alors qu’il a mis un pied dans le milieu scolaire puisque dans un premier temps, pendant six mois, il a travaillé à temps partiel pour la Commission scolaire des Hauts- Bois-de-l’Outaouais. «Le bureau privé, cela marchait bien, mais ça me manquait de faire partie d’une équipe, se souvient-il. Et je trouvais que c’était le fun de travailler avec des jeunes. Je suis donc revenu ensuite à la commission scolaire à temps partiel. Comme j’aimais beaucoup ça, j’ai arrêté de pratiquer en privé pour être à temps plein à l’école.»
Chaque semaine, Victor-Manuel passe trois jours à Maniwaki et deux à Gracefield. Son travail comprend deux volets. Le premier, le principal, est de l’intervention de crise avec suivi. Des jeunes viennent d’eux- mêmes le voir, les enseignants ou la direction font appel à lui, des parents inquiets sollicitent son aide. Le psychologue traite des problèmes allant de l’anxiété à la dépression en passant par des problèmes
relationnels, des crises suicidaires, etc. Le deuxième volet consiste à faire des évaluations des capacités cognitives et d’apprentissage : pour aider les élèves ayant des difficultés d’apprentissage, le psychologue doit faire une évaluation afin de les orienter vers les services qui pourront les aider, comme par exemple un orthophoniste.
S’impliquer dans le milieu
L’adolescence n’est pas toujours une période facile. «C’est un âge où il y a beaucoup de transformations, explique Victor-Manuel. Un moment de transition à beaucoup de niveaux. Un moment très riche de la vie.» Le psychologue est là pour les épauler lorsqu’ils rencontrent des difficultés.
Victor-Manuel a trouvé sa vocation auprès de cette tranche d’âge. «J’aime travailler avec les ados, explique-t-il. L’école est un milieu de travail mais aussi un milieu de vie. Un milieu très stimulant. Dans l’école je vois tout le temps les jeunes, je fais beaucoup de parascolaire. Dans mon bureau je fais de la thérapie mais je peux m’impliquer à d’autres niveaux. Je ne sais jamais à quoi la journée va ressembler. Parfois aussi, je suis des jeunes dès le secondaire 1. Je vois leur évolution. Je vois des jeunes qui avaient des difficultés s’épanouir.»
Selon Victor-Manuel, les principales qualités pour exercer ce métier sont «la sensibilité, être à l’écoute. Il faut avoir de l’intérêt pour les jeunes, avoir un côté ado et être capable de connecter avec les jeunes. Il faut s’adapter et réfléchir vite. Il faut aussi avoir des capacités à travailler en équipe,
▲ Victor-Manuel Tomas est psychologue aux écoles secondaires de Maniwaki et Gracefield. Il est très impliqué dans le milieu scolaire et a notamment mis en place dans chacune des écoles des ateliers où les jeunes se retrouvent pour jouer aux échecs.
avec d’autres intervenants».
Quand il en parle, cela paraît tout de suite que Victor-Manuel aime son métier : «C’est un beau métier qui ouvre beaucoup de portes. Il y a de la clinique mais aussi de la recherche, l’enseignement, les ressources humaines, la psychologie industrielle.»
Si un jeune venait le voir avec en tête la volonté de faire ce métier, il lui conseillerait «d’être bien entouré personnellement et de savoir prendre soin de soi à l’extérieur du travail. Aussi, pendant le BAC c’est très théorique, il faut donc faire beaucoup de bénévolat et s’impliquer».
Le psychologue ne fait pas qu’être à l’écoute, il a aussi un rôle réparateur. Il doit donc avoir beaucoup d’interaction avec ses patients : «Ce qui va être curatif, c’est le lien entre le psychologue et son patient.»


































































































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