Page 4 - La Gatineau 10 septembre 2015
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4 10 septembre 2015 LaGatineau
RÈGLEMENT DE CONTRÔLE INTÉRIMAIRE
Des progrès malgré des récalcitrants
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Depuis 2009, le règlement de contrôle intérimaire est applicable à tout le territoire municipalisé de la MRC. Si de gros progrès ont été faits dans son application, des résidents se montrent toujours récalcitrants. Pourtant, la végétalisation des rives est primordiale pour assurer la santé des lacs.
Le RCI découle de la politique provinciale sur les rives et littoraux. C’est grâce à plusieurs associations de protection des lacs et certaines municipalités de la région sensibles à cette problématique, qu’un RCI a été adopté afin d’uniformiser son application à la grandeur de la MRC. Dernièrement, le conseil des maires a résolu de demander aux municipalités concernées par l’application de son RCI leur collaboration pour la réalisation d’une inspection touchant au moins
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▲ Robert Baillargeon est inspecteur régional en environnement pour la protection des rives et du littoral. Depuis l’adoption du règlement de contrôle intérimaire par la MRC en 2009, il a constaté une grosse amélioration dans la végétalisation des rives, essentielle à la protection des lacs.
entièrement deux plans d’eau ou cinquante propriétés riveraines de leur territoire durant l’année 2015.
Ce sont les inspecteurs locaux qui sont mandatés par résolution de conseil pour veiller à ce qu’il soit appliqué, conjointement avec la MRC. «Ils font un travail avec les citoyens d’information, de sensibilisation, qui est prédominant car on veut éviter d’en arriver à la mise en infraction, explique Robert Baillargeon, inspecteur régional en environnement pour la protection des rives et du littoral. Nous travaillons d’abord avec les gens pour corriger.»
Ce dernier intervient avec les inspecteurs locaux pour les appuyer lorsqu’ils constatent une non conformité et qu’il y a un manque de collaboration de la part des propriétaires. Le dossier est dans ce cas transféré à la MRC. Les propriétaires doivent faire venir un professionnel, dans un temps déterminé, pour corriger la situation, sinon cela peut aller jusqu’à la mise en demeure et des mesures pénales, avec des infractions de 1 000 à 1 500$.
S’il y a encore des personnes qui rechignent à appliquer le RCI, argumentant qu’elles devraient pouvoir faire ce qu’elles veulent sur leur propriété pour laquelle elles payent des taxes, depuis 2009 Robert Baillargeon a tout de même constaté une grosse amélioration. Il prend l’exemple du lac Blue Sea autour duquel on compte 400 propriétés et qui représente un modèle de réussite selon lui. «Au départ, des propriétaires étaient déjà conformes, explique-t-il. 70% des rives ne l’étaient pas. En 2015, 50% des rives sont plus qu’acceptables, c’est-à-dire qu’elles répondent aux principes de protection au niveau de la végétalisation. Un autre 25% est sur la bonne voie, avec des rives qui ne sont pas complètement végétalisées. Un autre 25% est encore au stade où les gens ne collaborent pas et tondent leur gazon jusqu’au bord du lac, soit une centaine de
propriétés. Aujourd’hui, il y a encore des terrains qui ressemblent à des terrains de golf. Il y a peut-être un petit 10% qui va jusqu’à l’infraction.»
De gros progrès ont aussi été faits du côté des tribunaux, dont les juges sont aujourd’hui très sensibilisés à cette problématique. Par ailleurs, si auparavant il fallait prouver que la personne avait déboisé son terrain, depuis le RCI une personne qui n’aurait pas de bande de protection riveraine sera jugée responsable, que ce soit elle ou non qui est à l’origine du manque de végétalisation sur la rive. Même les contracteurs qui accepteraient de déboiser peuvent recevoir une amende.
Des consignes simples à appliquer
Robert Baillargeon insiste : les résidents au bord des lacs ont un devoir de protection de ces derniers, qui donnent de la valeur à leurs propriétés.
Première chose à faire : calculer sa bande riveraine. Il faut partir de la limite des hautes eaux, c’est-à-dire là où l’eau va monter le plus haut (en général au printemps). La bande s’étend sur 10 voire 15 mètres s’il y a une pente abrupte de 30%.«Elle est un filtreur naturel qui va limiter l’apport de sédiments, d’éléments nutritifs et contaminants, qui pollueraient le lac, explique Robert Baillargeon. Cette bande doit être végétalisée avec trois catégories de végétaux : la strate arborescente, c’est-à-dire des végétaux de grande dimension comme les cèdres, érables, tilleuls ; les arbustes, c’est-à-dire tous les végétaux qui vont rester à l’état d’arbuste ; la strate herbacée, c’est-à-dire les graminées, tout ce qui est au sol et repousse tous les ans comme les fougères. Pour une belle bande riveraine, on veut au moins 70% de couverture de ces trois strates ensemble.»
À noter qu’il est recommandé que les ronds de feu ne soient dans la bande riveraine et qu’ils ne soient pas au sol car il s’agit d’un contaminant. Par ailleurs, dans
cette bande, 5 mètres de large sont autorisés sans arbres ni arbustes mais gazonnés.
Si vous voulez voir un exemple de ce qui doit être fait, vous pouvez vous rendre au parc de Blue Sea, situé au bord du lac. La municipalité n’était pas obligée de l’aménager en fonction du RCI, car celui-ci ne s’applique qu’au privé. Mais alors qu’avant c’était juste du gazon, en deux ans elle a végétalisé la rive avec l’aide d’Annie Parent. «C’est un filtreur naturel qui n’a pas d’égal, commente Robert Baillargeon. On vient donner un minimum de protection au lac.» Il n’y manque que des arbres pour filtrer l’eau plus en profondeur.
L’idéal, c’est donc de laisser à l’état naturel pour ne pas avoir à corriger donc investir dans des plantations. Pour ceux qui ont ce qui ressemble à un terrain de golf en revanche, il faut reboiser. Bien sûr, tout le monde souhaite avoir une vue imprenable sur le lac depuis sa résidence. Mais, comme l’explique Robert Baillargeon, sans en arriver à une vue complètement dégagée, «des dispositions du RCI prévoient le droit d’avoir une vue sur le lac, mais pas à n’importe quel prix. Il est possible de couper quelques arbres, en contactant l’inspecteur local. Le règlement n’est pas aussi restrictif qu’on le penserait». Par ailleurs, n’est-il pas plus agréable d’être à l’abri des regards des personnes allant sur le lac ?
Alors qu’au fil des années de plus en plus de maisons ont poussé autour des lacs, de grosses demeures avec des installations septiques,
Robert Baillargeon insiste : «Il est temps d’agir si on veut renverser la vapeur. Les lacs subissent une pression car il y a beaucoup d’habitations. Le lac a une capacité naturelle à filtrer mais elle est souvent atteinte.» Par ailleurs, si les lacs finissent par être trop en mauvaise santé, les maisons qui les bordent perdront de leur valeur.


































































































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