Page 36 - La Gatineau 22 octobre 2015

36 22 octobre 2015 LaGatineau PROJET «ÊTRE ET DEVENIR»
Une main tendue vers les jeunes
DANY OUELLET
redaction@lagatineau.com
LOW - Le projet «Être et devenir/be and become» vise à mesurer les besoins des jeunes en régions rurales et pallier au manque d’ac- tivités, en proposant des projets communau- taires dans le but de stimuler l’initiative chez les 11-30 ans et les intéresser à s’impliquer dans leur milieu. Un forum de discussion s’est tenu mardi 6 octobre à l’école St-Michaels, à l’initiative du comité «Être et devenir» de l’Association culturelle, sociale et âge d’or de Kazabazua. L’occasion de recueillir les préoccupations de la jeunesse et de discuter de leurs attentes.
Ce forum a été rendu possible grâce à un
Culture
financement provenant des municipalités de Low et de Lac-Sainte-Marie. Il a réuni près de 40 participants : une quinzaine de jeunes, des membres du comité et de l’association ainsi que des parents.
«Être et devenir» tire son origine de Kaz Media Art, né il y a deux ans à Kazabazua. Ce projet a permis de nouer des liens de confiance avec des jeunes du milieu et prendre connaissance de leurs difficultés. L’observation de problématiques multiples a mené au constat que le besoin d’un travail- leur de rang, à l’exemple du travailleur de rue dans les grandes villes, était réel dans le sud de la Vallée-de-la-Gatineau. Le projet initial est donc devenu une plate-forme de liaison entre les jeunes et tout ce qui peut leur être utile ou leur venir en aide sous le nom de
«Être et devenir/be and become».
Bonnie Vanasse est directrice du projet, qui touche les quatre municipalités du sud de la Vallée-de-la-Gatineau (Low, Lac-Sainte- Marie, Denholm et Kazabazua). Comme elle l’explique, la mission de l’organisme repose sur la mobilisation de l’ensemble des communautés, adultes et jeunes, afin de fournir un appui à ces derniers et leur éviter un éventuel décrochage social en les impli- quant dans des projets communautaires.
Les problèmes des jeunes en région res- semblent à ceux dans les plus grandes villes, il ne faut pas se le cacher, signale Bonnie Vanasse. Ils sont en partie causés par un cercle vicieux qui combine isolement et manque d’activités communautaires. C’est ce qui porterait selon elle de jeunes individus à
décrocher et à développer des comporte- ments à risques. La chance doit être donnée aux contacts intergénérationnels afin de soli- difier la confiance entre générations, parta- ger de l’information et des services, dévelop- per des amitiés et faciliter la vie des jeunes en les intégrant à la communauté.
«Être et devenir/be&become» repose sur 6 personnes, salariées et bénévoles. Geneviève Kirk assure la coordination et la gestion des projets dans la communauté. Sitia Portielje est responsable des mentors. Ces derniers sont des jeunes adultes ayant comme tâche d’encadrer les groupes et assu- rer un suivi ainsi que la liaison entre eux et les intervenants concernés, d’accompagner les jeunes dans la réalisation de leurs projets.
MAISON DE LA FAMILLE
Croquer les livres à pleines dents
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Tous les moyens sont bons pour donner le goût de la lecture aux enfants. Dernièrement, la Maison de la famille de la Vallée-de-la-Gatineau a installé devant son entrée une boîte rouge remplie de petits trésors : des livres pour les enfants âgés de zéro à douze ans. Elle porte même un nom : «Lis mot».
Le principe : tout le monde peut emprunter un de ces livres, en s’engageant bien sûr à le rapporter. La population est aussi invitée à alimenter la boîte en bouquins pour cette tranche d’âge. «On incite les gens à partager des livres, explique Suzanne Émard, animatrice à la MCVG spécialisée en stimulation du langage. Des fois on en a
beaucoup et on ne sait plus où les mettre. Des auteurs québécois vont aussi donner des livres f lambant-neufs.»
Cette initiative de la Maison de la famille fait partie d’un mouvement provincial appelé «Croque-livres». Inspirés de l’approche «Prends un livre ou donne un livre», les «Croques-livres» forment un réseau de boîtes de partage de bouquins pour les enfants, pris en charge par des organismes, des institutions, des entreprises ou des individus. Ils offrent aux petits et à leurs familles un libre-accès à des livres partagés. Ce projet a été mis en place par un comité de partenaires, réunis par la Fondation Lucie et André Chagnon autour de l’objectif commun de promouvoir le plaisir de la lecture chez les enfants.
Les «Croques-livres» s’ajoutent aux diverses initiatives qui prennent vie dans plusieurs
communautés au Québec grâce au travail de nombreux organismes et individus qui oeuvrent chaque jour pour faciliter l’accès aux livres et faire rayonner le plaisir de la lecture. C’est prouvé : plus tôt on met un livre dans les mains d’un enfant, plus il y a de chances qu’il développe un goût pour la lecture. Et celle-ci a de nombreux effets bénéfiques. «Les enfants apprennent des mots, les structures de phrases», explique Suzanne Émard. Elle permet aussi aux petits de s’éveiller et de faire travailler leur imaginaire, en voyageant au pays des rêves.
▶ Suzanne Émard, animatrice à la MCVG spécialisée en stimulation du langage, à côté de la boîte «Croque-livres» nommée «Lis mot». Tout le monde peut emprunter un livre pour enfant et les gens sont aussi invités à y donner des bouquins.
BIBLIOTHÈQUE J. R. L’HEUREUX
Voyage dans l’imaginaire de Michel Tremblay
DANY OUELLET
douellet@lagatineau.com
MANIWAKI - Un voyage dans le monde imaginaire et fantastique de l’auteur québécois de renommée internationale, Michel Tremblay. C’est ce que proposait Yves Carle à l’occasion d’une soirée organisée en collaboration avec la bibliothèque J. R. L’Heureux, à la salle Robert Coulombe du Château Logue qui était remplie de monde.
Yves Carle, enseignant, connait bien l’œuvre de Michel Tremblay car il a lu et relu tous les romans, pièces de théâtre et autres parutions du prolifique auteur, développant un véritable culte pour l’auteur et son œuvre. Une passion qu’il arrive à transmettre aisément à son auditoire, aussi bien les érudits que les profanes.
Yves Carle a réussi à susciter intérêt et respect pour le créateur des plus de 1 300 personnages de la saga familiale qui l’a fait connaître. Celle-ci, se déroulant sur un siècle, raconte la vie de gens ordinaires, issus d’une généalogie incestueuse, qui devront quitter leur terre natale de Duhamel pour s’éloigner
des regards réprobateurs et inquisiteurs des voisins du village et se confondre dans l’immensité de la foule urbaine de Montréal.
L’œuvre de Michel Tremblay a été expliquée à travers la description de quatre de ses principaux personnages : Josaphat, Victoire, Nana et Albertine, issus d’un imaginaire s’entremêlant avec le réel. Car c’est ce que le présentateur de la soirée nous a révélé : les personnages de Tremblay ne sont pas si fictifs que ça, il a puisé abondamment dans sa propre histoire et celle de sa lignée familiale.
Yves Carles a fait parler ces personnages à travers les voix de quatre acteurs (Jocelyn Carle, Nadine Joanette, Isabelle Saumure et Manon Mercier) qui ont pris la relève du conteur pour mieux imager, donner du relief à l’histoire transmise par Yves Carle. L’utilisation de comédiens se mêlant à l’histoire racontée est une combinaison réussie, apportant un dynamisme opportun, une rythmique saccadée, telle une image glissée entre les pages d’un chapitre pour en accroitre l’illustration.
Les quatre comédiens ont fait un bon travail dans l’expression des émotions inféodées dans
▲ Yves Carle entouré de son équipe de comédiens ainsi que du dessinateur François Coté, auteur des illustrations des personnages interprétés par les comédiens. De gauche à droite, François Coté, Jocelyn Carle (Josaphat), Manon Mercier (Victoire), Yves Carle, Isabelle Saumure (Nana) et Nadine Joanette (Albertine).
les écrits de Michel Tremblay, de la colère à la peine en passant par le désespoir et le regret. Ils ont su apporter une couleur, sombre il faut
dire, aux mots mis en phrases par l’auteur des Belles Sœurs et des chroniques du Plateau Mont-Royal.