Page 13 - La Gatineau 10 décembre 2015
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La Gatineau 10 décembre 2015 13 Déjeuner-causerie sur la violence conjugale
HALTE FEMMES HAUTE-GATINEAU
DANY OUELLET
douellet@lagatineau.com
MANIWAKI - La Maison Halte-Femme Haute-Gatineau organisait vendredi un déjeuner-causerie sur la violence conjugale, dans le cadre des douze jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes. La formule se voulait informelle et conviviale, en invitant les participants et participantes à échanger entre eux sur ce thème.
La violence conjugale n’est pas si simple à définir que l’on voudrait bien le croire. Des chicanes dans un couple ce n’est pas banal, mais c’est toutefois des choses qui arrivent et qui se règlent entre conjoints. On pourrait dire que ça fait partie de la vie de couple, car il est difficile pour deux personnes d’être toujours du même avis. Mais généralement des solutions aboutissent et la crise se résorbe. La violence conjugale c’est différent, c’est plutôt un état où une personne prend le contrôle sur la vie de l’autre, la privant de sa liberté d’agir selon sa pleine volonté. Le sujet est malheureusement encore tabou. C’est pourquoi le déjeuner s’adressait également aux hommes, question d’abattre ce rempart restreignant la communication sur des sujets aussi délicats dont il faut discuter entre hommes et femmes, comme l’explique Marianne Lyrette, directrice de la Maison Halte–Femme Haute-Gatineau.
L’initiative de l’organisme fait suite au déjeuner organisé par la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes du Québec, à Montréal, la semaine précédente.
C’est la première année que des hommes étaient invités à participer au déjeuner Halte-Femme.
Un cercle vicieux
La violence conjugale est subie à 85 % par des femmes. Comme il s’agit d’une situation d’oppression infligée par un membre du couple envers l’autre, qui n’implique pas nécessairement la violence physique, il y a aussi des victimes parmi les hommes. Selon l’Organisation mondiale de la santé, une femme sur trois va vivre de la violence au cours de sa vie. Elle touche toutes les classes sociales et n’est pas liée à la situation économique. La cause des femmes autochtones est préoccupante, car elles peuvent subir trois fois plus de violence que les autres femmes et de plus subissent deux formes d’oppression, violence au sein du couple et racisme.
La violence conjugale est un cercle vicieux dont il peut être difficile de s’échapper. Elle apparait de manière insidieuse et l’attachement amoureux pousse souvent les victimes à passer sous silence ou à pardonner les épisodes de violence, car le sentiment de culpabilité amènera la personne agressive à vouloir se faire pardonner et la victime à accepter les excuses de peur de perdre l’être aimé. C’est la période à l’appellation cynique de «lune de miel» qui suit l’épisode de violence.
La seule situation acceptable dans une relation de couple, comme le spécifie Marianne Lyrette, c’est l’égalité. Et de l’avis de quelques mairesses et maires présents lors de ce déjeuner, la violence, sous toutes ses formes, est inacceptable.
▲ Une partie de l’équipe de Halte-Femme Haute-Gatineau, lors du déjeuner-causerie organisé au Rabaska dans le cadre des douze jours d’action pour éliminer la violence envers les femmes. Debout à droite : Marianne Lyrette, directrice de l’organisme.
Distribution de rubans blancs
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - À l’occasion des douze jours d’action contre la violence envers les femmes, le CALACS de Maniwaki et la maison d’hébergement Halte-Femme ont tenu un kiosque dans les Galeries de Maniwaki et au Métro de Gracefield. Les intervenantes ont distribué des rubans blancs, symboles de la lutte contre les violences dont sont victimes des femmes. C’était l’occasion aussi d’informer la population sur leurs missions.
Le CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) s’adresse aux femmes et aux adolescentes victimes d’agressions sexuelles, récentes ou passées, ainsi qu’à leurs proches. Sa mission comprend trois volets : des services d’aide directe aux victimes d’agression sexuelle, individuels et par des rencontres de groupe de soutien, ainsi que des services d’accompagnement lors du processus judiciaire, auprès des services de santé ou divers autres organismes selon les besoins des victimes ; des activités de sensibilisation, d’information, de
formation, pour défaire les nombreux mythes et préjugés entourant les agressions à caractère sexuel et changer les mentalités, les attitudes discriminatoires et les comportements sexistes et racistes, notamment en intervenant dans les écoles auprès des jeunes ; les CALACS font des représentations, notamment lors de journées d’action et de manifestations, et interviennent sur des tables de concertation locales et régionales pour contribuer à la défense collective des droits.
La Maison Halte-Femme Haute-Gatineau est un organisme sans but lucratif dont le mandat principal est d’offrir hébergement et soutien aux femmes victimes de violence conjugale ou vivant de multiples problématiques sociales, avec ou sans enfant. Son objectif est la réappropriation par les femmes du pouvoir sur leur vie. Pendant, après l’hébergement ou en externe, elle soutient les femmes et les enfants dans leurs démarches. L’organisme vise aussi à prévenir, sensibiliser et informer sur les différentes sortes de violence.
Renseignements : http://www.halte-femme. haute-gatineau.ca ; http://www.calacsvg.ca ; les pages Facebook «CALACS de Maniwaki» et «Halte-Femme Haute-Gatineau».


































































































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