Page 20 - 60e anniversaire La Gatineau
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20 7 avril 2016
Un journal fait à la main
Vous ne pouvez vous imaginer toute l’effervescence qui règne dans l’atelier de montage au jour et à l’heure de tombée d’un journal. Surtout quand il fallait le monter, exacto à la main, tel un chirurgien, avec son scalpel, prêt à faire les incisions qu’il faut avec une grande minutie pour assurer le succès de l ’o p é r a t i o n .
Il fallait voir les monteurs, exactos à la main, entrer dans l’atelier, tels des conquérants pour procéder, page par page, au découpage des publicités, des reportages des journalistes, des photos, bref à tout article susceptible d’être découpé pour remplir l’espace dans la page au centimètre près. Les plus vieux se souviennent de toute la passion qu’ils consacraient au montage afin que le journal soit présentable aux lecteurs.
Les jeunes infographes du journal en rient un bon coup quand nous leur racontons la méthode de montage qui était utilisée, il y a une vingtaine d’années pour en arriver à un produit fini.
Et c’est toujours une lutte contre le temps. Et toujours, il faut refaire ceci, remanier cela. Bref, faire en sorte que le journal soit beau et encore plus beau que beau. Chacun s’affaire è son affaire dans l’atelier, sachant exactement ce qu’il a à faire. Avec son exacto personnel qu’il
amène avec lui à son bureau personnel par crainte de se le faire enlever par un collègue de travail. Les monteurs ont ça dans le sang. Ils sont très heureux quand tout est complété, quand la correction d’épreuves est terminée, qu’on peut empiler les pages du journal dans un grand contenu en cuir noir (il a toujours été noir) et le confier au livreur qui est chargé de le porter chez l’imprimeur où il faudra environ une heure et demi pour le reproduire en 11 000 copies.
Et la très grande satisfaction qu’on ressent quand on le prend dans ses mains et que l’on
sent l’odeur de
l’encre qui s’en
dégage. On le
pagine, on
revient sur son
travail et on est
tellement fier de
l’œuvre. Et en soi-
même, on se dit qu’au
bout de la ligne, le
lecteur aimera l’édition de
son journal qu’il a entre les mains presqu’à la même heure chaque semaine.
La façon de faire aujourd’hui n’a rien
à voir avec la méthode d’antan. Ce qui n’a pas changé cependant, c’est le premier coup d’œil qu’on adresse à une nouvelle édition. Il faut, aujourd’hui, rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont contribué au
montage du journal. En 60 ans d’histoire, ilfauts’imaginertoutelajoieetle bonheur ressentis pour toutes les éditions qui ont été conçues dans l’atelier de montage. Les artisans du passé doivent être fiers du travail accompli. Et ceux d’aujourd’hui tout autant ! Bon anniversaire mon bon vieux journal. Tu vieillis bien !


































































































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