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le député n Guimont pour le Journal de la Voix de chez nous
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nager un domaine skiable. « Oerlikon est une firme d’armement. Le ministère de la défense nationale obligeait alors ses fournisseurs à créer des emplois au Canada s’ils désiraient faire affaires avec le gouvernement canadien. Selon ce que j’ai appris, c’est l’ambassadeur de Suisse à Ottawa qui aurait suggéré à M Bührle d’ache- ter les terrains du Pemichangan pour se confor- mer à cette exigence. Cet investissement d’Oerlikon a semé l’émoi dans le camp
Clifford. » La compagnie de M Clifford, Lac Ste-Marie Skilift, s’associera éventuellement à celle de Bührle pour former la Compagnie Mont Ste-Marie. Au début des années 70, Bührle devient le seul propriétaire de la Compagnie Mont Ste-Marie.
« J’ai fait mon premier voyage à Zurick en 1972 afin de connaître le plan de développe- ment d’Oerlikon et leurs exigences. Au total j’en ferai trois. J’ai payé le second de ma poche :
6 000$. Avant de lancer le projet, Oerlikon voulait un plan de zonage, l’installation d’un système d’égouts et d’aqueduc au Mont Ste-Marie et le pavage du chemin Lac-Sainte-Marie jusqu’au site de l’hôtel. À la suggestion
de Gilles Rocheleau, maire de Hull à l’époque, j’ai fait adopter un règlement
par la municipalité qui faisait en sorte
que les entrepreneurs devaient assumer
le coût d’installation des infrastruc-
tures. Bührle était d’accord. Trois ans
plus tard, les dites infrastructures ont
été cédées à la municipalité pour la somme symbolique de un dollar. On est allé chercher des subventions de Québec pour défrayer les frais de réfection de la route. » Le reste fait partie de l’histoire. En 1975, un hôtel cinq étoiles de 138 chambres, l’Auberge l’Abri, est érigé, auquel se greffera un centre de confé- rence : le Cantrakon. En 1980 on inaugure le Chalet du Soleil, l’actuel chalet principal de ski, de même que le Tournesol, le chalet du golf, qui accueille l’hiver les skieurs de fond et les golfeurs l’été. Au début des années ’80 le complexe employait 250 personnes. Les plans initiaux prévoyaient deux autres phases d’une valeur de 60 millions chacune. Une fois com- plété, le complexe devait employer plus de 500 personnes. En 1984 la décision du gouverne- ment Mulroney de concentrer la formation des fonctionnaires à Cornwall porte un coup fatal au projet. Au début des années ’90, Oerlikon est en pleine restructuration afin de renouer avec les profits. Bührle est obligé de se retirer comme actionnaire principal. En conséquence il n’a plus les ressources financières pour sup- porter le déficit accumulé du Mont Ste-Marie qui s’élève à 18 millions. En 1997 il vend à Intrawest qui y voit une occasion d’affaires. Les terrains que Bührle possède autour du Pemichangan ont été vendus à Roger Lachapelle à la fin des années ’90.
«De 1983 à 1989, j’ai occupé le poste de pré- fet de la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau. C’était le début de cette nouvelle structure qui remplaçait la corporation du comté de Gatineau. Comme préfet, j’ai été très actif dans le dossier du découpage territorial. Avec l’aide des fonctionnaires de la MRC, j’ai notamment fait publier à soixante mille exemplaires un journal qui expliquait les enjeux. C’était Le Temps d’agir. » M Lafrenière sort de sa mal- lette un journal format tabloïde dont les feuilles
seil municipal 1986
jaunies témoignent du temps passé. Au cours des années passées à la MRC il a notamment fait adopter le premier et seul schéma d’aména- gement de la MRC et installé les services administratifs de la MRC dans leurs bureaux actuels à Gracefield.
De 1989 à 2007 il a été élu député de Gatineau à l’Assemblée nationale à quatre reprises sous la bannière libérale. Il n’a pas eu la chance de siéger au Conseil des ministres mais fut adjoint parlementaire au ministre des Transports lors de son dernier mandat. «Contrairement à ce qu’on pense, en politique, tes adversaires ne siègent pas toujours sur les banquettes de l’opposition. Plus souvent qu’au- trement ils sont de ton parti. Tous les députés jouent du coude pour obtenir une part du bud- get pour les priorités de leur circonscription. Je me suis toujours fait un point d’honneur de cultiver de bonnes relations avec les députés de l’opposition. À plus d’une reprise ça s’est avéré une bonne stratégie. Le plus difficile en poli- tique, c’est de devoir se conformer à la ligne de parti. »
Au sortir de cette entrevue qui m’a permis de soulever un coin du voile sur un immense pan de l’histoire contemporaine de Lac-Sainte- Marie et de sa grande région, il me revient en mémoire la distinction que fait Machiavel, penseur florentin du XV siècle, entre la for- tuna, c’est-à-dire ce que l’on doit à la chance et virtù soit ce que l’on fait de cette chance. « Ce que les grands fondateurs d’État durent à la fortune, ce fut l’occasion de leur fournir une matière à laquelle ils purent donner la forme qu’ils jugèrent convenable. » À l’échelle de Lac-Sainte-Marie et de la MRC, j’ai l’impres- sion que cela colle bien à la carrière publique de Réjean Lafrenière.
re-trésorière adjointe, Le regretté M. Georges Emond, conseiller, M. Donald Lemens,
gretté M. Charles Léveillée, conseiller, Le regretté M. Michel Emond, conseiller
trésorier, Le regretté et honorable M. Réjean Lafrenière, maire, Monsieur Raymond La publication de son autobiographie nous en révèlera davantage.
Merci Réjean !
Ski Mont Ste-Marie et Golf Mont-Ste-Marie