Page 9 - La Gatineau 12la-gatineau-2016-05-05 mai 2016
P. 9
La Gatineau 12 mai 2016 9 LUTTE CONTRE LES ESPÈCES AQUATIQUES ENVAHISSANTES
L’or bleu de la Vallée est menacé
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
SAINTE-THÉRÈSE-DE-LA- GATINEAU - Le Regroupement pour la protection de l’eau de la Vallée-de-la-Gatineau (RPEVG) a profité de la tenue de son assemblée générale annuelle samedi dernier à Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau pour lancer son vaste programme de lutte contre les espèces aquatiques envahissantes dans la région.
Les actions de sensibilisation viseront principalement les plaisanciers et les pêcheurs qui se déplacent sur plusieurs plans d’eau au courant de l’été. La campagne de communication s’étendra de la mi-juin au début du mois de septembre.
Des stations de lavage de bateaux seront gratuitement mises à la disposition des propriétaires de bateaux tout le long de la route 105, à compter du 20 juin, à Low, Kazabazua, Gracefield, Messines, Maniwaki et Grand-Remous. Un poste de lavage est également prévu sur la route 107 à Aumond.
«Notre objectif est de sensibiliser les plaisanciers nomades à l’importance de laver leurs bateaux, remorques et équipements entre chaque mise à l’eau, chez eux ou à l’une des stations de lavage mise à leur disposition», a déclaré Marc Grégoire, président du RPEVG. Cette opération vise à décontaminer les bateaux/motomarines qui sont reconnus pour être les principaux vecteurs de propagation d’espèces envahissantes dans la région. Le myriophylle à épi est le principal envahisseur, mais d’autres menaces sont imminentes, tel la moule zébrée. Les espèces aquatiques
envahissantes causent des dommages majeurs à l’environnement en déséquilibrant totalement les écosystèmes.
Financement de l’intervention
Le RPEVG a conçu une stratégie de financement qui a porté fruits. En six mois, il a récolté une somme de plus de 60 000 $, grâce à la MRC (25 000 $), aux commanditaire privés que sont la Coop BMR de Gracefield (10 000 $), Carrière Clément Tremblay et Fils (5 000$), les Caisses populaires Desjardins de la Vallée-de-la-Gatineau (2 000 $), Emploi- Québec (16 000 $) et la cotisation des membres (3 700 $). Ces sommes ont permis d’embaucher une coordonnatrice à temps plein pour 7 mois, de développer une campagne de communication majeure durant l’été 2015, de se doter d’un fonds de réserve en cas d’urgence et d’un budget d’intervention en environnement.
La directrice générale de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau (MRC-VG), Lynn Kearney, a parlé d’investissement prioritaire par le biais du Fonds de développement du territoire (FDT). «L’eau est à la base de notre économie. Notre approche est ciblée tout comme le fut notre offensive au niveau de la vidange des fosses septiques, aux deux ans ou aux quatre ans, qui a mené à la construction de notre Centre de traitement de Kazabazua. Les gens étaient sceptiques au départ mais maintenant ils comprennent l’importance de cette intervention. Il en sera de même, je crois, avec le projet-pilote de lavage de bateaux. La MRC est fière d’investir dans ce projet. Dans deux ans, on ne sera pas gênés de laver nos bateaux.»
Interrogée sur la possibilité que la MRC en vienne à réglementer sur le lavage de bateaux, Mme Kearney a indiqué qu’il fallait tenir compte de la contribution des contribuables. Marc Grégoire, président du RPEVG, a indiqué qu’on en était qu’à l’étape d’un projet- pilote avec le nettoyage de bateaux.
Le RPEVG a développé un programme permettant aux membres d’accéder aux adresses des riverains. Ce nouveau service aux membres, conçu par André Beauchemin, a nécessité plus de 6 mois de travail.
Clément Tremblay, 86 ans, est intervenu en insistant sur le fait qu’il était impérieux de voir à la protection des lacs de la Vallée-de-la- Gatineau. «Je suis quelque peu déçu de la participation financière des municipalités. Il faudrait au moins un budget de 100 000 $ par année pour s’attaquer efficacement à la lutte aux espèces aquatiques envahissantes».
Giorgio Vecco a indiqué que le combat contre le myriophylle à épi, entrepris il y a 8 ans, devait se poursuivre. Il faut arriver à contrôler sa prolifération. Au moins 350 000 $ ont été investis dans cette lutte au cours des dernières années.
Une trentaine de personnes ont participé à l’assemblée générale annuelle au cours de laquelle les administrateurs Marc Grégoire, Mario Gaudette, Jacques Raymond, Marc Dupuis et Pierre Charlebois ont été reconduits dans leurs fonctions pour un mandat de deux ans. Ils rejoignent ainsi Diane Marenger, Dorothy St-Marseille, Laura Raymond, et André Beauchemin.
Quant au bilan financier, préparé par Dorothy St-Marseille, il indique un surplus cumulatif au 31 mars 2016 de l’ordre de 13 025 $. En 2017, il a été question que l’assemblée générale annuelle se tienne à Gracefield.
▲ Les administrateurs du Regroupement : Marc Grégoire, Laura Raymond, Diane Marenger, Jacques Raymond, Marc Dupuis, André Beauchemin, Dorothy St-Marseille, Pierre Charlebois et Mario Gaudette.
▲ Lynn Kearney, directrice générale de la ▲ MRC-VG, Clément Tremblay de Carrière Clément Tremblay de Blue Sea et Giorgio Vecco de l’ABV des 7.
▲
André Beauchemin a présenté le fruit de six mois de travail. Il a mis au point un logiciel, le Rol-Riv, qui permettra aux membres du Regroupement d’avoir accès à tous les riverains des lacs de la région.
MarcGrégoire,LynnKearney,ClémentTremblay et Giorgio Vecco ont officiellement lancé l’opération de nettoyage de bateaux qui aura lieu cet été sur tout le territoire de la Vallée-de- la-Gatineau. Il faut noter l’équipement dont on va se servir pour l’exercice de nettoyage.
▲ Marc Grégoire (à gauche), président du Regroupement pour la protection de l’eau de la Vallée-de-la- Gatineau, reçoit une commandite de 5 000$ de la part de Jean-Serge Rochon, directeur général de la COOP/BMR Gracefield. Cette somme servira à financer la campagne 2016 pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes dans les lacs et rivières de la Vallée-de-la-Gatineau (Photo : Nathalie Boileau).