Page 2 - La Gatineau 1er Septembre 2016

2 1er septembre 2016 La Gatineau
PARC RÉGIONAL DU LAC TRENTE-ET-UN-MILLES
Un territoire pratiquement vierge à explorer
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
BOUCHETTE - En consultant la ver- sion préliminaire du Plan d’aménagement et de gestion du Lac des Trente-et-un- Milles, il ne fait aucun doute qu’il faudra beaucoup de sous pour valoriser un des plus beaux lacs du Québec. Comme l’argent est souvent le nerf de la guerre, il faudra vendre des parcelles de terrains pour renf louer la caisse devant permettre le financement des diverses infrastructures prévues à court et moyen terme.
Une première séance d’information publique sur le projet faisait salle comble à Bouchette il y a deux semaines. Des pro- priétaires riverains s’inquiètent de la vente
d’une quarantaine de terrains qui, selon eux, viendra perturber la quiétude de leur environnement. Ces quarante terrains seront vendus pour y ériger des chalets uni- quement. Il n’y aura pas d’installations commerciales comme le prévoit le Plan. «Mais, encore là, il va falloir qu’on négocie avec Québec pour obtenir le droit de vendre ces terrains. Il faudra respecter le ravage de chevreuils de même que les réserves écologiques sur tout le territoire du lac», précise André Carle, maire de Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau.
Le conseil d’administration comprend des gens de l’entreprise privée, de la muni- cipalité de Notre-Dame-de-Pontmain, de l’Association pour la protection du Lac des Trente-et-un-Milles, la Société d’Aména- gement et de Gestion environnementale (SAGE) et le Programme d’excellence en
▲ La salle municipale de Bouchette était bondée de gens venus s’informer sur le projet du Parc régional du Lac des Trente-et-un-Milles.
récréotourisme de l’Outaouais (PERO).
La Communauté autochtone de la rivière Désert, par le biais de son représen- tant, Marcel Gauthier, a clairement laissé
entendre qu’elle était contre le projet. C’est avec véhémence qu’il y est allé de certaines remarques désobligeantes pour revenir au microphone quelques minutes plus tard pour excuser son comportement auprès des membres de l’auditoire.
Plusieurs possibilités de développement
Le Lac des Trente-et-un-Milles et ses abords offrent des paysages et des ambiances d’une richesse et d’une diversité remarquables, reconnus tant à l’échelle de la Vallée-de-la-Gatineau que du Québec. Les caractéristiques naturelles uniques de ce territoire et leur conservation exception- nelle constituent un terreau fertile pour la mise en place d’activités écotouristiques authentiques et hautement attractives indique-t-on dans la version préliminaire.
Les partenaires dans le parc prévoient développer une offre tout à fait unique qui s’inscrit en complémentarité avec le mar- ché actuel : la construction en hauteur. Que ce soit des habitations dans les arbres ou sur pilotis, ces unités se démarquent par la qualité de leur construction, leur inté- gration à la nature et par les vues qu’elles offrent sur le plan d’eau et les paysages du lac.
Sept tours à feu, conçues sur un modèle inspiré des anciennes tours à feu, seront aménagées. Le parcours se voudra un clin d’œil à l’histoire locale puisque plusieurs de ces tours à feu avaient été érigées dans le secteur de Maniwaki afin de permettre l’observation du territoire.
Il est également question d’une série d’amplificateurs sensoriels qui prendront plusieurs formes et auront pour objectif d’amener les visiteurs à vivre une expé- rience sensorielle parfois ludique mais tou- jours unique.
Il est également question de valoriser la gastronomie forestière par un partenariat avec des producteurs, transformateurs, res- taurateurs, chefs cuisiniers et guides locaux. Le canot-camping et le prêt-à- camper sont également des activités pré- vues dans le parc. Il en va de même pour l’exploration sous-marine de même que dans les cavernes qui sont nombreuses au lac.
Le plan quinquennal, incluant 2016, prévoit un investissement de 2 577 100 $. La Corporation entend faire sa part mais compte évidemment sur une participation financière importante du gouvernement du Québec pour mener à bien tous les objec- tifs du plan. Au terme de la première séance d’information publique, les gens ont indiqué qu’ils désiraient être informés au fur et à mesure du développement du pro- jet. Les membres de la corporation ne demandent pas mieux.