Page 12 - La Gatineau 15 décembre 2016

12 15 décembre 2016 La Gatineau ANNIVERSAIRE DE L’AFÉAS
Cinq ans soulignés en grand
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
BOUCHETTE - Un 5 à 7 était organisé vendredi à la salle municipale de Bouchette afin de fêter les 50 ans de l’AFÉAS, Association féminine d’éducation et d’action sociale. L’antenne de Bouchette a tenu à souligner cette étape majeure pour cette association provinciale qui, depuis un demi siècle, a contribué à faire progresser les droits des femmes.
La soirée a réuni une cinquantaine de personnes, en particulier des membres de l’AFÉAS de Bouchette ainsi que de l’AFÉAS de Gracefield. Elle était animée par Hélène Larivière, présidente de l’AFÉAS de Bouchette, qui compte 30 membres. Ce fut l’occasion de se replonger dans l’histoire de l’association et de se rappeler les acquis obtenus grâce à l’AFÉAS. Des documents d’archive ont été présentés, notamment les cahiers de présence des toutes premières rencontres de l’AFÉAS de Bouchette.
Un hommage a été rendu à quatre membres,
quatre pionnières, qui sont présentes depuis les débuts de l’AFÉAS à Bouchette : Janine Larivière, Rollande Patry, Rose Lacroix, Thérèse Dault, qui ont reçu chacune un cadeau. «Nous voulons vous assurer toute notre reconnaissance, a déclaré Hélène Larivière. Vous êtes des femmes d’exception et de conviction. Merci d’avoir mis autant d’énergie pour défendre les droits et améliorer les conditions de vie des femmes et des familles.»
Hommage également à toutes celles qui ont occupé le poste de présidente de l’AFÉAS de Bouchette, pour leur implication au sein de l’association : Ghislaine Bastien, Alberte Carle, Chantal Gagnon, Paulette Gagnon, Rose Lacroix, Monique Larivière, Françoise Major, Rolande Patry, Diana Paul.
Cinquante ans de lutte
L’AFÉAS est un organisme à but non lucratif regroupant 10 000 femmes à travers le Québec. Elle est une voix pour les Québécoises puisqu’elle défend celles-ci auprès des différents paliers du gouvernement. Sa mission : améliorer les conditions de vie et de travail des femmes et défendre leurs droits. Depuis 50
▲ L’ensemble des membres de l’AFÉAS présentes au 5 à 7.
▲ Un hommage a été rendu à quatre membres qui sont présentes depuis les débuts de l’AFÉAS à Bouchette : Janine Larivière, Rollande Patry, Rose Lacroix, Thérèse Dault. Au second plan, Hélène Larivière, actuelle présidente de l’AFÉAS de Bouchette.
ans, elle défend leurs intérêts auprès des instances décisionnelles au moyen de pétitions et de mémoires présentés en commissions parlementaires.
L’AFÉAS a permis plusieurs avancées depuis 1966. Elle a gagné notamment le partage obligatoire des biens familiaux à la fin du mariage, le droit pour une femme collaboratrice de son mari dans une entreprise familiale d’être reconnue comme employée, la reconnaissance de la pratique des sages- femmes, une meilleure équité fiscale pour les familles, des congés et allocations de maternité, des modifications à la loi sur le régime des rentes du Québec, la protection de la résidence familiale, la gratuité de certains soins dentaires pour les enfants.
Parmi les combats qu’il reste à mener, il y a par exemple la reconnaissance de la valeur sociale du travail au foyer par différentes mesures comme l’intégration au RRQ et un crédit d’impôt pour le parent assumant la garde de ses enfants à la maison ; une formation et une orientation plus judicieuse des filles afin qu’elles se dirigent vers des métiers mieux rémunérés, moins précaires et moins vulnérables aux changements technologiques ; une réforme des normes du travail qui facilite la conciliation de
la vie parentale et du travail gagne-pain ; une amélioration des services de garde à l’enfance ; la reconnaissance du travail invisible ; la laïcité de l’État ; la lutte contre l’hypersexualité ; la révision du code civil pour les conjoint(e)s de fait ; une approche positive de l’égalité hommes- femmes ; les aidant(e)s naturels ; le registre des armes à feu ; mourir dans la dignité ; des mesures pour éliminer la violence familiale et conjugale et aider les victimes.
Cette année encore, l’AFÉAS de Bouchette s’est impliquée lors des Douze jours d’action contre la violence envers les femmes. Le 4 décembre, ses membres ont assuré le service lors de la messe dominicale et remis aux gens environ 80 rubans blancs, symboles de la lutte contre la violence, en plus d’un message de paix. Le 5 décembre, l’AFÉAS a aussi distribué des rubans blancs aux membres du conseil municipal ainsi qu’aux citoyens présents. De plus, à la demande de l’AFÉAS, la municipalité de Bouchette a décrété depuis plusieurs années le 8 décembre Journée sans violence.
Mais au-delà de tous ces dossiers, l’AFÉAS, à l’origine, a surtout permis à des femmes de sortir de chez elles et de socialiser, à une époque où leur vie était régie par leur père ou leur mari.
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