Page 5 - La Gatineau 10 août 2017
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La Gatineau 10 août 2017 5 «Qu’il vienne à la table pour en discuter !»
MONSIEUR TRUDEAU PARLE DE RÉCONCILIATION
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Les Algonquins de Kitigan Zibi Anishinabeg (KZA) et des communautés membres de la Nation Algonquine Anishinabeg n’ont jamais cédé leur titre de propriété de terres dans la Vallée d’Ottawa englobant la rivière Chaudière, l’Île Victoria, les Îles Albert, la Plaine Le Breton et la
Colline parlementaire. Ils y tiennent mordicus et ils invitent le Premier ministre Justin Trudeau à venir s’asseoir et en discuter avec eux.
L’invitation publique a été lancée par le chef de KZA, Jean-Guy
de la méfiance des communautés du nord envers le gouvernement fédéral : «Les communautés nordiques comprennent mal l’enjeu qui se joue sur notre territoire à Ottawa. Mais nous, ici, à KZA, il y a longtemps que nous sommes impliqués dans ce dossier. J’ajoute que nous ne sommes pas Québécois, ni Canadiens. Nous sommes Algonquins et ces terres nous appartiennent. Pas question de les céder.»
travaux ont débuté en mai 2016. «Le dossier progresse. Il faudra du temps mais on sait à quoi s’attendre. Nous croyons que les Algonquins ont un très bon dossier. Les évidences sont notoires quant à l’occupation de
ce territoire par les Algonquins qui n’ont jamais cédé leur titre. Alors, oui, nous sommes optimistes ▲ quant aux chances de succès de
ce projet.»
Me Eamon Murphy faisait
partie de l’équipe de Woodward
and Company quand le 26 juin
2014, la Cour suprême du
Canada a déclaré unanimement que la Nation Tsilhqot’in détenait un titre aborigène sur 1 800 km carrés au sud-ouest du lac Williams
en Colombie-Britannique.
«Nous devons prendre la place qui nous appartient. Nous allons établir une équipe de négociations avec des représentants des Premières Nations. La ville d’Ottawa a été construite sur du territoire non-cédé. Il est certain qu’on voudra prolonger les négociations afin d’en arriver à semer la discorde entre nous. Mais si nous sommes solidaires, nous arriverons à bon port», conclut le chef Jean-Guy Whiteduck, qui, avec Kitigan Zibi Anishinabeg sont le représentants appropriés dans le dossier. Une ordonnance représentative à cet effet doit être
consentie avant la fin de 2017.
Whiteduck, lors de l’assemblée politique annuelle du Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabe (CTNAA) qui avait lieu samedi dernier à la salle de la rue Fafard à Maniwaki.
«Il est important que les communautés soient solidaires dans cette démarche qui bénéficiera à l’ensemble de la Nation. Le territoire appartient à la Nation, non seulement à KZA.»
Une certaine réticence
Le chef Whiteduck est toutefois conscient
▲ «Les Algonquins ont un excellent dossier entre les mains. Oui, je suis optimiste quand à son dénouement», précise Me Eamon Murphy, qui représente Kitigan Zibi Anishinabeg dans cette revendication.
COMMISSION D’ENQUÊTE SUR LES RELATIONS ENTRE LES AUTOCHTONES ET CERTAINS SERVICES PUBLICS
Kitigan Zibi est la troisième communauté rencontrée
Le dossier, s’il doit se rendre jusqu’à la Cour suprême, pourrait bien s’échelonner sur une dizaine d’années. «Ça va être très couteux et KZA s’est engagée à défrayer les frais pour la revendication du titre. Nous espérons qu’Ottawa va accepter de négocier avant que le dossier ne soit rendu en Cour suprême. Nous allons d’ailleurs discuter avec ses représentants du ministère des Affaires indiennes du Canada dans les prochains jours pour démarrer le processus des négociations. On espère que le dossier va progresser comme il se doit. Il semble y avoir de la bonne volonté du côté du
ministère.»
L’optimisme règne
Me Eamon Murphy, de la firme Woodward and Company, qui était à Maniwaki samedi, représente KZA dans ce dossier dont les
«Nous n’avons jamais cédé notre titre sur ces terres dans la ville d’Ottawa. Les preuves s’accumulent au fur et à mesure que le dossier avance», indique le chef Jean-Guy Whiteduck.
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG –
Une équipe de la Commission d’enquête provinciale sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec «Écoute, réconciliation et progrès» s’est rendue à Kitigan Zibi afin d’offrir deux sessions d’information publique : l’une dimanche dernier lors de l’assemblée politique annuelle du Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabeg ; l’autre mercredi 9 août pour les membres de la communauté de Kitigan Zibi Anishnabeg et du Centre d’amitié autochtone de Maniwaki.
Les audiences de la commission provinciale ont débuté en juin et elles reprendront le 11 septembre à Val-d’Or. Bien que ces audiences soient en pause pour l’été, l’équipe de la commission va à la rencontre de communautés autochtones et recrute du personnel pour mener ses enquêtes. Kitigan Zibi est la troisième communauté rencontrée par la commission après celles de Lac-Simon et Kitcisakik en Abitibi.
Ces rencontres visent à donner de l’information quant aux travaux de la commission et permettent aux représentants de répondre aux questions des membres de la communauté. L’équipe de la commission est composée de représentants de l’équipe juridique, de l’équipe soutien et mieux-être et de l’équipe aux enquêtes. Ces derniers ont profité de leur présence sur place pour prendre contact avec les personnes qui
souhaitent partager leurs récits avec la commission.
Création de la commission
À la suite d’événements ayant révélé, entre autres, l’existence de possibles pratiques discriminatoires envers les Autochtones dans le cadre de la prestation de services publics au Québec et, au-delà des faits précis concernant des cas individuels, le gouvernement et les autorités autochtones ont convenu qu’il était nécessaire de «faire la lumière plus globalement sur les enjeux systémiques caractérisant la relation entre les Autochtones et les intervenants de certains services publics au Québec».
Le gouvernement du Québec a manifesté la volonté d’identifier les causes sous- jacentes à toute forme de violence, de discrimination systémique et de traitements différents qui pourraient exister à l’égard des Autochtones dans le cadre de la dispensation de certains services publics au Québec.
C’est pourquoi le gouvernement du Québec a constitué le 21 décembre 2016 la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec «Écoute, réconciliation et progrès» afin d’enquêter, de constater les faits et de formuler des recommandations quant aux actions correctives concrètes et efficaces à mettre en place par le gouvernement du Québec et par les autorités autochtones.


































































































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