Page 4 - La Gatineau 16 nvembre 2017
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4 16 novembre 2017 La Gatineau FOYER PÈRE GUINARD
Les employés débordent de travail
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
MANIWAKI - Lise Ryan, conjointe de Louis Ryan, qui habite la chambre 227 au Foyer Père Guinard à Maniwaki depuis deux ans et demi, presse le bouton d’alarme. Elle estime que la situation est alarmante et que tous les résidents méritent de meilleures conditions de vie.
«Il y a un manque de personnel flagrant. C’est pas de la faute de celles qui se partagent la tâche actuellement. Elles font bien leur possible mais elles sont débordées et n’ont plus de temps à consacrer aux résidents. Le personnel est à bout de souffle. Certaines filles en pleurent tellement elles ont peine à joindre les deux bouts. Et au bout de la ligne, c’est le résident, qui paie le gros prix pour demeurer ici, qui paie la note en fin de compte.»
Les conjoints des résidents ont rencontré les autorités du Centre intégré de santé et de
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services sociaux de l’Outaouais (CISSS-0) à quelques reprises, dernièrement, pour faire le point sur la situation, au cours des derniers mois, mais rien n’a bougé.
«Trois infirmières doivent se partager la tâche. Il y a 69 résidents au foyer actuellement. Je m’étonne que des gens susceptibles de connaître leur domaine ne soient pas en mesure de voir ce que nous voyons. Il est bien évident qu’il y a un manque de personnel et certaines filles sont tellement fatiguées, à un point tel, qu’il ne serait pas étonnant que certaines d’entre elles partent en congé de maladie.»
Réaction d’un résident
Louis Ryan habite le foyer depuis deux ans et demi. «Quand je suis arrivé, on avait une cuisine, un cuisinier, on mangeait dans la salle commune et on avait de la bonne nourriture chaude. Il n’y a plus de cuisine ni de cuisinier. Les plats nous viennent de l’hôpital de Maniwaki. La nourriture est bonne, c’est certain mais elle n’est pas chaude. Et ça doit être pire pour les résidents du Foyer d’accueil de Gracefield. Parfois, nous avons deux choix pour le souper mais plus souvent qu’autrement, nous n’avons pas de choix. Au prix qu’on paie pour demeurer ici, il me semble qu’on ne mérite pas un tel traitement.»
Le CISSS-O, selon Louis Ryan, a décidé de couper dans le personnel à partir du 3 octobre dernier. «Si bien que nous ne retrouvons plus les gens avec lesquels nous étions habitués d’échanger. Depuis ce temps-là, ça va mal. C’est pas si pire pour le quart de jour, mais ça se gâte pour les quarts de soirée et de nuit. Nous ne recevons pas les soins auxquels nous sommes en droit de nous attendre. Et je ne suis pas le seul à constater la situation. Je dois être retourné au moins une fois aux deux heures à cause d’une plaie qui ne guérit pas. Les filles n’ont plus le temps de s’occuper de nous comme il faudrait. C’est pas de leur faute, c’est le
système qui le veut ainsi.»
La visite des ministres Barrette
et Vallée
Les ministres n’ont pas
visité les résidents. Ils ne
«sont pas montés sur les
étages, comme le dit si bien
Louis Ryan. Mais vous
savez comme moi, nous
sommes en année d’élection,
les fameuses promesses
électorales. Le ministre a
annoncé deux bains par
semaine. Ce n’est pas encore
en vigueur. On devait
embaucher 600 préposés de
plus. Où sont-ils ? Et on
nous a confirmé la
construction d’un nouveau
foyer. Je vais y croire quand
on soulèvera la première pelletée de terre. Pas avant !»
Lise Ryan rappelle que «c’était plaisant avant. Maintenant, les employés n’ont plus le temps de rien faire. Les filles entrent au travail de reculons et je les comprends. Il manque des employés sur tous les quarts. Une jeune fille, débordante d’espoir, m’a confié tout dernièrement qu’elle n’était plus capable d’exécuter ses tâches. Elle allait réorienter sa vie et m’a confirmé qu’elle n’était pas la seule.» Lise Ryan ne critique pas les soins, mais le manque de main- d’œuvre. «Le système est malade et mal géré.»
Fleurette Gorley est une autre résidente qui déplore la situation. «J’ai travaillé toute ma vie pour bien vivre ma retraite. Le système est tout croche et je ne pense pas que ça va changer. Franchement ça fait pitié. Manger froid, c’est pas bon.»
Lise Ryan déplore le fait que les gens atteints d’alzheimer et de démence sont
La
maintenant libres de circuler dans le foyer. «Je n’ai rien contre le fait qu’on doit s’occuper de ces personnes, mais il y en a qui sont violentes, qui entrent dans les chambres et qui prennent des choses. C’est pas normal. Je n’ai rien contre le fait d’assurer une bonne qualité de vie à ces personnes mais des filles encaissent des coups de pied et de poing. C’est vraiment dangereux et loin d’être sécuritaire. On devrait tous les regrouper dans une aile comme c’était le cas avant.»
Louis Addleman, dont la conjointe Lucille réside également au Foyer Père Guinard, soulève également les mêmes problèmes que Lise et Louis Ryan. «Personne ne mérite ce qui nous arrive actuellement. Il me semble qu’on devrait adopter le gros bon sens et investir là où il le faut.»
Lise et Louis Ryan espèrent que des correctifs seront apportés à une situation qui est devenue intolérable pour les résidents. «Il ont droit à des services de santé constants et de qualité».
▲ Le Foyer Père Guinard de Maniwaki.
autonome. Les mets parviennent de la cuisine de l’hôpital de Maniwaki. «Des plaintes ont été logées par des résidents en juin dernier. Effectivement, en ce qui concerne les services alimentaires, la nourriture n’était pas assez chaude. Un nouveau système sera implanté en février 2018 et le FPG sera le premier endroit en Outaouais où il sera appliqué. Mais, on peut en tout temps demander de réchauffer les plats au four micro-ondes par les membres du personnel», conclut Geneviève Côté, qui s’est dite disponible en tout temps pour répondre à nos questions.
▲ Nous avons rencontré Lise et Louis Ryan jeudi dernier au Foyer d’accueil Père Guinard.
«Le personnel n’a pas été coupé»
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
GATINEAU - Après avoir discuté avec la gestionnaire du Foyer Père Guinard (FPG) lundi, l’agente d’information au Centre intégré de services sociaux et de santé de l’Outaouais (CISSS-O) à Gatineau, Geneviève Côté, fait le point sur la situation qui prévaut actuellement à l’établissement de la rue des Oblats à Maniwaki.
«Il est important de noter, dès le départ, qu’une réorganisation a eu lieu au foyer. Elle remonte au 1er octobre dernier. Le soir, il y avait quatre préposés aux bénéficiaires. Maintenant, ils sont trois. Le quatrième a été transféré au quart de nuit pour combler un besoin. Il n’y a pas eu de coupure de person- nel. Nous comptons actuellement le même nombre d’employés sur place. Il y a toujours une présence infirmière au FPG. Il n’en manque pas. La structure de travail est com- blée. En cas de maladie, nous pouvons faire appel à une agence de placement de l’exté- rieur quand il n’y a plus de candidats sur la liste de rappel. Il y a quelques postes vacants mais cela ne veut pas dire que les services ne
sont pas dispensés.»
Pas de crise
La gestionnaire du FPG a souligné à Geneviève Côté qu’il n’y a avait pas eu de crises liées à un manque de personnel. C’est peut-être arrivé à une ou deux reprises en octobre alors qu’on n’a pas été capables de remplacer une employée. Cela peut arriver à l’occasion mais pas fréquemment.
Geneviève Côté a confirmé que le CISSS-O avait modifié sa façon de faire avec les gens atteints de l’alzheimer et de démence. «Nous les laissons maintenant circuler dans le foyer. On ne les attache plus. Ce n’était pas une bonne pratique. Ces gens sont atteints de démence mais ils ont absolument le droit de circuler et ça fait partie des nouvelles façons de faire. On m’a dit qu’aucun cas de violence n’avait été rapporté aux dirigeants par les employés. Il arrive parfois que des gens qui souffrent de démence entrent dans la chambre d’un résident mais il y a des moyens de les empêcher de le faire. On peut deman- der d’installer des demi-portes pour les empêcher d’entrer.»
La nourriture
La nourriture froide est également un pro- blème au FPG qui n’a plus de cuisine


































































































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