Page 22 - Cahier Trouve-Tout-2012

Tout a débuté un matin de départ de «road trip », direction sud. Comme la plu- part de ces matins de « road trip », d’un certain item oublié. Et, en claquant la porte de l’auto, ça finit toujours avec un « Bof pis, on se débrouillera bien ».
Le temps du petit déjeuner « aventure de manger dans l’auto » arrivé, je cherche le canif, LE canif qui a été acheté pour placer dans la boîte d’urgence de l’auto. Vous savez! Parce qu’on ne sait jamais quand
on va avoir besoin de couper une pomme en deux, juste comme ça, dans une auto! Après avoir cherché tous les « spots »
possibles, j’ai du approfondir mon en- quête: « Il est où le canif? Tu sais, le canif d’urgence? »
Pilote : « Ah! Oui! Je l’ai utilisé la fois que... J’ai oublié de le remettre à sa place. » « C’est quoi le but de prévoir un canif D’URGENCE dans la boîte d’urgence si j’ai une urgence et pas de canif!? ». Découragement, chagrin, consternation
s’installent...oh! désespoir!
« Si tu veux, on va arrêter au magasin
général en passant, on y arrive justement. » « Mais, est-ce qu’ils ont des canifs!? »
J’ai eu droit à ce moment à un regard ébahi, surpris, et si j’ose dire, de dédain, de mon pilote suivi d’un: «C’est un magasin GÉNÉRAL! GÉ- NÉ-RAL. Coudonc chose! T’as été partie
trop longtemps de Maniwaki pour plus te souvenir c’est quoi un magasin général! »
C’est vrai. Je m’en souvenais plus. Je me suis sentie un peu triste. Je me suis demandé si les autres (vous autres) s’en souvenaient? D’à quel point c’est précieux, à quel point ça fait partie de nous, les magasins généraux... que les
pieds de nos arrière-arrière grands-parents et les générations suivantes ont marché sur les même planches et sûrement acheté un quelque chose, qu’ils avaient peut-être eux aussi oublié à la maison. Quand mes arrière- grands-mères Délia Lacroix-Cécire et Mary Baker-Gagnon, disaient en montant dans le « buggy » (les femmes sont toujours en
retard, bien presque toujours) « Ahhh pis! Si on a oublié que’que chose, on achètera ça au magasin général en chemin ».
C’est rassurant de penser à ca.
Et c’est au son du tictac du clignotant et
du grincement du sable sous nos roues en se stationnant que ça a commencé. Saviez-vous que voyager dans le temps, c’est POSSIBLE? Et je l’ai fait... au moment où mes yeux ont vu la façade, et où j’ai mis mes mains contre la fenêtre pour mieux voir ce qu’il y avait à l’intérieur.
Irwins
La porte vert sauge était verrouil- lée. « NOOOOOON!!! » J’ai regardé au ciel, suppliant, implorant, demandant « Pourquoiiiii!? » Je me suis pas jetée par terre sur mes genoux, mais, ça me tentait. Mon accablement fut vite soulagé, deux secondes plus tard, quand une dame m’a ouvert. Ça m’a impressionnée ça. Ça m’a fait sentir comme... si elle ouvrait à une amie, et
que j’étais spéciale. OK, je SAIS que j’étais une cliente et il faut laisser entrer le monde pour vendre! Mais je peux vous dire que ça m’est arrivé très souvent qu’on ne nous ouvre PAS la porte, qu’on nous dise : « Nous ouvrons dans 15 minutes! Revenez ou attendez. »
I I r r w w i i n n : : d de e J Ja a m me e s s , , à à J Ja a m me e s s , , à à
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Les SECRETS de la Vallée... d evoil es