Page 20 - La Gatineau 15 mars 2012
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20 LaGatineau - JEUDI 15 MARS 2012
«J’ai dû m’imSYLVIE DEJOUY
LA GATINEAU – Diane Grondin, 52 ans, est une femme de tempérament. Un sacré caractère qu’elle a dé- veloppé notamment en travaillant dans un milieu d’hommes.
Toute jeune, Diane, qui habite Bouchette, a laissé son travail de se- crétaire pendant 5 ans, pour avoir ses enfants :
Diane Grondin, 52 ans, habite Bouchette. Féministe dans l’âme, elle s’est battue et se bat en- core pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
«Entre temps, il y a eu beaucoup de chan- gements au niveau des ordinateurs donc il aurait fallu que je me recycle. J’ai com- mencé comme ouvrière à la pépinière Planfor d’Aumond. Mais mon patron m’a dit que je méritais mieux. Je suis donc re- tournée aux études pour obtenir mon DEC en techniques forestières.»
Pendant quelques années, Diane a tra- vaillé d’avril à juillet à la pépinière d’Au- mond, le reste du temps elle allait dans les camps forestiers. Un milieu presque entiè- rement fermé aux femmes. «Quand les hommes m’ont vu arriver, ils pensaient que j’étais la nouvelle cuisinière, se souvient-elle. Nous n’étions que deux femmes. Les douches étaient communes, il fallait qu’un collègue fasse le guet. Il n’y avait pas de chambre à part, c’étaient des dortoirs.»
Diane partait dans le bois du lundi au vendredi. «Il fallait un mari ouvert et confiant.» Elle faisait le même travail qu’un homme, sans privilèges parce que c’est une femme : marcher toute la
C’est quoi pour vous la Journée de la femme ?
Manon Chartrand, 28 ans
«Une journée pour se souvenir que les droits dont bénéficient les femmes au- jourd’hui, cela n’a pas toujours été une réa- lité. Il faut continuer à se battre pour les conserver. Lorsque je vois que le gouverne- ment veut rouvrir le débat sur l’avortement, cela montre que ce sont des droits fragiles. Je suis féministe car il y a des choses que nous ne pouvons pas accepter. Il y a eu beaucoup d’avancées mais il reste encore beaucoup à faire.»
Céline Riopel, 63 ans
«C’est une journée de reconnaissance pour tout ce que les femmes et les membres de la société ont accompli afin d’améliorer la condition féminine. Il faut aussi regarder vers l’avenir, afin d’atteindre l’équilibre. Donner l’exemple aux nouvelles généra- tions et leur faire prendre conscience que les droits dont nous bénéficions peuvent être perdus si nous ne restons pas vigilants.»
Une cérémonie riche en couleurs et en émotions
SYLVIE DEJOUY
LA GATINEAU – Dans la tradition
Le public était invité à suivre des rituels autochtones.
autochtone, la femme occupe une place de premier plan. Le Centre éducatif culturel de Kitigan Zibi Anishinabeg était tout indiqué pour célébrer la Journée de la femme, samedi, soit deux jours après la date officielle du 8 mars. Une manifesta- tion organisée par le Calacs, en collabo- ration avec le député de Pontiac Mathieu Ravignat.
La cérémonie a commencé par une prière amérindienne présentée par deux petites filles, Claudia et Kim. Madeleine et Fernand Petiquay, d’Opitciwan, ont ensuite pris la parole pour présenter quelques-unes de leurs traditions et racon- ter leur histoire. «En tant qu’esprit de l’homme, je demande pardon pour toute la violence physique et verbale envers les femmes», a déclaré Fernand.
Un extrait du documen- taire «8e feu» a été projeté : le témoignage d’une militante amériendienne, Michèle Taina Audette, qui veut faire reconnaître ses droits. Puis un cercle de parole a été for- mé, avec tous les participants, afin que chacun puisse ra- conter un petit bout de son histoire.
Ne jamais les oublier
travaillent encore pour. Cette journée est l’occasion de rappeler les droits qui ont été gagnés mais aussi de dire
que je suis très inquiet du
sable. Il faut prendre le temps d’en parler avec tout le monde.»
Le député Mathieu Ravignat a salué le travail de dienne présentée par deux petites filles, Claudia et celles «qui se sont battues
La cérémonie a commencé par une prière amérin-
Kim. pour les droits et qui
Un cercle de parole a été formé, chacun pouvait prendre place au centre pour raconter son histoire.
sort réservé aux femmes autochtones. Je revendique auprès du gouvernement la tenue d’une enquête natio- nale sur les disparitions. Il reste donc de nombreuses luttes pour améliorer le sort des femmes et j’encourage tout le monde à poursuivre le travail des pionnières, pour une société sans vio- lence envers les femmes».
Le chef Gilbert Witheduck a aussi parlé des femmes autochtones dispa- rues, notamment Maisy Odjick et Shannon Alexander dont nous n’avons plus signe de
La manifestation était organisée par le Calacs, en col- laboration avec le député de Pontiac Mathieu Ravignat.
vie depuis quatre ans : «L’une des choses que j’ai apprises des aînés, c’est que nous avons tous des responsabilités pour combattre la vio- lence envers les femmes et les enfants. Cela prend des programmes et des financements mais chacun doit aussi apporter son grain de


































































































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