Page 20 - La Gatineau 17 Mai 2012
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20 La Gatineau - JEUDI 17 MAI 2012
Un nouveau mode de gestion à l’essai
pour le barrage du Lac Trente-et-un-Milles
BOUCHETTE – Le mode d’opération du barrage situé sur le lac des Trente-et-un- Milles sera modifié. La nouvelle méthode sera à l’essai. Le président de l’Association du Grand Lac Rond (Roddick), M. Robert LeSage, est très heureux du fait que le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ ) ait finalement consenti à cette nouvelle approche qui avait fait l’objet de maintes revendications de la part de l’organisme.
Le CEHQ est un organisme qui relève du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP) dont l’une des fonctions est d’exploiter les quelque 780 barrages publics du Québec, d’en assurer la gestion, la sécurité et la maintenance.
Il y a des décennies que les propriétaires riverains du Grand Lac Rond se plaignent des importantes fluctuations d’eau sur le lac et tous présumaient qu’elles étaient cau- sées par la gestion de ce barrage, mais sans preuve inéluctable. Ces constantes fluctua- tions avaient des effets extrêmement né- fastes sur l’écologie et l’environnement du lac, sur la faune et les plantes aquatiques, et causaient de nombreux problèmes, entre autres pour les quais et la circulation des bateaux. Le Lac des Trente-et-un-Milles se déverse dans le lac Michel, le lac de La Vielle, le lac des Pères, avant de se jeter dans le Grand Lac Rond.
Des relevés révélateurs
Dans le but de résoudre le problème, un des membres du comité exécutif de l’Asso- ciation, M. Michael Lukyniuk, a décidé de prendre des relevés du niveau d’eau pen- dant l’automne 2010 et tout l’été 2011, tout
en considérant les précipitations, le degré d’ouverture du barrage et le niveau d’eau sur le Lac des Trente-et-Milles. Il a colligé tous ces renseignements dans un rapport qui fut transmis au CEHQ par le président de l’association.
Le dossier
Le dossier a cheminé de la façon sui- vante. Le 12 septembre 2011, le président Robert LeSage adresse une lettre au direc- teur général du CEHQ, M. Yvon Gosslin, lui réitérant les problèmes de niveaux d’eau sur le Grand Lac Rond et lui transmet une copie d’une résolution adoptée à l’assem- blée générale annuelle de l’Association, ainsi qu’un premier rapport produit par M. Lukyniuk.
Le 18 octobre 2011, M. Gosselin répond à M. LeSage que son organisme tentera «de déterminer les critères de gestion qui permettront de minimiser les variations de niveaux d’eau sur les lacs situés en aval du barrage, sans compromettre la sécurité, et en respectant les critères et contraintes de gestion actuels». Il ajoute qu’il informera «des modifications que nous déciderons d’apporter à la gestion du barrage du lac Trente-et-un-Milles, s’il est possible d’y en ajouter».
Le 17 février 2012, n’ayant eu aucune suite, Robert LeSage envoie une autre lettre à M. Gosselin, plus vindicative cette fois, insistant sur le fait que «le ministre a toujours décliné sa responsabilité dans le dossier, mais qu’il est plus que temps pour le gouvernement de faire face à la situation et de prendre nos revendications au sé- rieux». Un autre rapport plus exhaustif réalisé par M Lukyniuk était joint à cette
correspondance. Le 18 octobre, M. Gosselin avait écrit que «le barrage a été construit pour répondre aux besoins des villégiateurs du lac des Trente-et-un- Milles». M. LeSage lui répond dans cette lettre que les propriétaires du Grand Lac Rond «sont des citoyens à part entière et qu’ils ont autant de droits que ceux du lac des Trente-et-un-Milles». Il demande aussi à M. Gosselin si des études d’impact ont été réalisées avant la construction du bar- rage en 1978, et avant sa reconstruction en 2009-2010.
Le 2 mars 2012, M. Yvon Gosselin ac- cuse réception du document et informe M. LeSage que certaines recommandations du 2e rapport de M. Lukyniuk font partie des solutions qui seront analysées par le CEHQ. Il mentionne aussi qu’un nouveau mode de gestion du barrage sera mis à l’essai dès l’été 2012.
Le 13 mars 2012, M. LeSage écrit de nouveau au directeur du CEHQ pour lui manifester son appréciation et le remercier des actions entreprises. Il lui demande de le tenir informé de l’avancement de l’étude
et de lui soumettre son rapport avant qu’il soit adopté officiellement.
Le 13 avril 2012, M. Jacques J. D’Astous, chef du Service de la gestion du CEHQ, écrit à M. LeSage pour l’informer que les échelles limnimétriques (permettant de prendre des mesures de niveaux d’eau) ont été installées sur les lacs Michel, des Pères et Grand Lac Rond ainsi qu’à la confluence de la rivière Gatineau. Il l’assure égale- ment que les mesures nécessaires seront prises pour minimiser les variations de niveaux d’eau sur les lacs situés en aval du barrage jusqu’à ce que leur étude soit terminée.
Michael Lukyniuk a parlé avec un tech- nicien du Centre d’expertise qui est allé vérifier de quelle façon il avait pris ses rele- vés sur le Grand Lac Rond. Le travail co- lossal de M. Lukyniuk a porté fruit et l’Assocation lui doit une fière chandelle.
«Je suis très fier que ce problème qui perdure depuis plusieurs décennies soit enfin en voie d’être résolu», précise M. Robert LeSage dans un communiqué acheminé à La Gatineau jeudi dernier.
Pas de signes d’eutrophisation au Grand Lac Rond
BOUCHETTE – Robert LeSage, président de l’Association du Grand lac Rond, est heureux d’annoncer aux membres de l’orga- nisme et à tous les propriétaires du Grand Lac Rond les résultats des tests d’eau réali- sés via le programme Réseau de surveil- lance volontaire des lacs (RSVL).
Le RSVL a été instauré par le ministère du Développement durable, de l’Environne- ment et des Parcs (MDDEP) en 2004 et avait notamment pour but d’analyser le ni- veau trophique des lacs inscrits et d’en suivre l’évolution.
L’association s’est inscrite au RSVL en 2011 et les résultats des premiers tests d’eau dans le cadre du programme ont été connus récemment et s’avèrent très satisfaisants. Deux stations de surveillance ont été éta- blies sur le lac soit une sur chaque partie du lac, en eau profonde.
L’intégration des données recuillies à chacune des stations de surveillance permet de situer l’état trophique du Grand Lac Rond dans la classe ultra-oligotrophe. Ce lac présente peu ou pas de signes d’eutrophi- sation. Le plan d’eau est à protéger. Afin de conserver son état et ses usages, le MDDEP recommande l’adoption de mesures préven- tives pour limiter les apports de matières
nutritives issues des activités humaines. Les membres du Comité exécutif de l’As- sociation se disent extrêmement satisfaits de ces résultats, qui contredisent les propos alarmistes publiés dans le Journal La Gatineau (des propos qui avaient été tenus par des riverains et non par le journaliste) en août et septembre 2011. Le président mentionne que «depuis quelques années, certaines personnes clament haut et fort que notre lac est en état d’eutrophisation. Et bien nous avons aujourd’hui la preuve du contraire. Un cours d’eau oligotrophe est considéré par le ministère comme un cours d’eau jeune dans son processus de vieillisse- ment. La qualité de l’eau de notre lac est donc excellente et propice à la baignade. Toutefois, le ministère recommande de ne jamais boire l’eau d’un cours d’eau quel qu’il soit, sans qu’elle soit traitée adéquatement»,
précise M. LeSage.
Malgré ces résultats positifs, le président
fait appel au gros bon sens des riverains et villégiateurs et insiste sur le fait qu’il faut tout de même prendre soin du lac pour en assurer la pérennité. Dans cette optique, chacun doit être attentif à protéger son envi- ronnement et doit agir de façon écologique- ment responsable.


































































































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