Page 14 - La Gatineau 17 janvier 2013
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14 La Gatineau - JEUDI 17 DÉCEMBRE 2013
«Le gouvernement doit faire preuve de bonne volonté»
SYLVIE DEJOUY
KITIGAN-ZIBI-ANISHINABEG – Une rencontre était organisée vendredi 11 jan- vier entre le Premier ministre du Canada Stephen Harper, le chef de l’Assemblée des premières nations Shawn Atleo et une vingtaine de chefs autochtones. Le chef Gilbert Witheduck a refusé d’y participer.
L’actualité concernant les Autochtones a été riche en événements la semaine dernière ?
Il y a eu beaucoup de développements durant toute la semaine dernière. Des ren- contres entre chefs ont été organisées avant celle de vendredi avec le Premier ministre, pour décider si on y allait ou non, est-ce que le Gouverneur général doit être là ou pas. Il y a eu des discussions jusque tard dans la nuit le jeudi. A un moment, nous sommes arrivés à un consensus et nous avons décidé de ne pas y aller. Mais ce consensus a été perdu et des représentants ont décidé de participer à la rencontre. Le Manitoba était en grande partie repré- senté ainsi que la Saskatchéwan et l’Onta- rio. Pour le Québec, le chef régional Ghislain Picard et le Grand chef de la nation Cris y sont allés. Mais ils ne nous représentaient pas en tant que
communauté.
Pourquoi avez-vous refusé d’y participer ? Pour moi, le processus n’était pas assez ouvert. J’aurais souhaité que la rencontre soit repoussée de quelques jours. Il faut que les gens puissent écouter ce que les chefs proposent, puissent voir si le Gouvernement fédéral apporte des solutions et s’il est ou- vert à nos propositions. Il aurait fallu que les gens puissent être présents ou que la rencontre soit retransmise à la télévision. Pour moi, la transparence est importante. De plus, même si le rôle du Gouverneur général est symbolique, son rôle reste im- portant. Je comprends qu’il ne peut pas se substituer au Premier ministre mais il au- rait fallu qu’il soit témoin de la discussion. Je n’étais pas contre une rencontre mais dans le respect du processus. De plus, cette rencontre découle en grande partie de la grève de la faim de Thérésa Spence mais elle a été oubliée.
Où étiez-vous du coup vendredi ?
J’ai participé à la manifestation à Ottawa avec des membres de la communauté. Trois jeunes de Kitigan Zibi ont fait un discours devant 3 000 personnes. Des grands-mères et moi-même avons aussi partagé quelques mots. Nous sommes par- tisdel’IleVictoria,làoùsetrouveThérésa Spence, pour aller jusqu’aux bureaux du Premier ministre.
Ne craignez-vous pas que cela pro- voque une dissension entre chefs au- tochtones ?
Je pense qu’on peut se serrer les coudes même si nous ne sommes pas d’accords sur certaines choses car nous ne faisons pas cela pour nous mais pour nos enfants.
Que pensez-vous du mouvement Idle no more ?
C’est un mouvement qui prend de l’am- pleur et qui ne va pas s’arrêter. Ce sont les gens à la base qui font ce mouvement, les femmes en particulier. Ils connaissent la réalité et savent qu’ils doivent agir de façon déterminée mais respectueuse.
Qu’espérez-vous de l’avenir ?
Nous sommes dans un temps où tout est possible. Trop longtemps le gouvernement
Gilbert Witheduck, chef de la communauté de Kitigan Zibi.
a eu des paroles mais pas d’actions concrètes. Nous avons des choses à offrir qui sont bonnes pour toute la population du Canada. Cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter le développement mais il faut le faire autrement, en protégeant l’environ- nement et s’assurer que l’argent retiré des ressources naturelles n’aille pas à des com- pagnies étrangères mais à la population du milieu, dont les Premières nations. Mais pour y arriver il faut un dialogue, avec des ouvertures des deux côtés. Que ce soit avec le Québec ou le Canada, nous voulons nous asseoir. Il y a des choses à court terme et à moyen terme à améliorer. Et ça touche tout le monde. Prenons l’exemple de la ré- forme sur l’assurance chômage. Alors que les emplois saisonniers sont importants
dans la région, cela touche aussi bien Kitigan Zibi que le reste de la Vallée-de- la-Gatineau. Il faut voir ce que nous pou- vons faire pour travailler ensemble. Le fé- déral continue d’imposer des solutions aux Premières nations en disant que ça sera mieux mais nous disons non, ce n’est pas une façon de fonctionner. Je comprends que c’est très complexe mais le gouverne- ment doit faire preuve de bonne volonté.
Des annonces ont été faites concer- nant les Métis et Autochtones hors réserves, qu’en pensez-vous ?
Je n’ai pas d’opinion. C’est une décision de la Cour fédérale. Mais nous ne savons pas encore si le gouvernement fera appel et quels droits sont rattachés à cela.
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