Page 12 - La Gatineau 17 janvier 2013
P. 12

12
La Gatineau - JEUDI 17 DÉCEMBRE 2013
«Pas en avant pour les Métis et Indiens non-inscrits»
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – «C’est une belle victoire. Nous n’avons pas fini mais c’est un gros pas en avant pour les Métis au Canada et au Québec.» Serge Paul, chef de la com- munauté métis autochtone de Maniwaki, a accueilli le jugement de la Cour fédérale avec beaucoup de satisfaction. Les Métis et les Indiens non-inscrits sont des «Indiens» en vertu de la Constitution canadienne, a tranché mardi 8 janvier la Cour fédérale.
Cela signifie que le gouvernement fé- déral a juridiction sur eux. C’est désor- mais vers Ottawa que les Métis et les non- inscrits devront se tourner pour obtenir certains services et faire valoir leurs récla- mations, notamment celles qui touchent à leurs territoires ancestraux.
«Ce jugement concerne deux catégo- ries de personnes, explique Serge Paul. Les Métis et les Autochtones qui ne vivent pas sur une réserve. Pour les Métis, en 1982 ils ont été inclus dans la loi constitu- tionnelle C35 qui concerne les Indiens. Mais rien n’avait été décidé sur la façon dont cela serait géré concrètement. Pour ce qui concerne les Autochtones, ils ne
peuvent pas bénéficier des mêmes ser- vices, comme par exemple des pro- grammes de santé, s’ils ne sont pas liés à une réserve.»
Cette décision s’inscrit dans la longue bataille menée par les Métis et les non- inscrits pour avoir la même reconnais- sance que les «Indiens», tels qu’ils sont nommés dans la Constitution de 1867. Pour eux, la bataille visait aussi les privi- lèges qui viennent avec cette reconnais- sance. Cela aura un impact énorme en augmentant considérablement le nombre de personnes qui seront sous l’égide d’Ot- tawa et donc la facture pour le gouverne- ment fédéral.
Depuis l’annonce, le bureau de la com- munauté métis autochtone de Maniwaki a reçu beaucoup d’appels et de visiteurs, pour demander ce que cela va changer, qu’est-ce que ça va leur apporter. «C’est une reconnaissance officielle pour les communautés métis au Québec, com- mente Serge Paul. De là vont découler des droits pour certains programmes dont nous ne pouvions pas bénéficier avant. Le jugement oblige le gouvernement à don- ner ce à quoi nous avons droit.»
Ce jugement n’accorde toutefois pas aux Métis et aux Indiens non-inscrits le
Serge Paul est chef de la communauté métis autochtone de Maniwaki. Il a accueilli le jugement de la Cour fédérale, concernant les Métis et les Indiens non-inscrits, avec beaucoup de satisfaction.
Rassemblement en soutien à «Idle no more»
«statut d’Indien» tel que conféré par la Loi sur les Indiens, avec tous les avan- tages que ce statut comporte. Mais Ottawa devra désormais négocier et dis- cuter avec les Métis et les Indiens non- inscrits. Le gouvernement fédéral ne pourra plus, face aux revendications, dire
que cela n’est pas de sa compétence et qu’il faut se tourner vers les provinces.
Il y aurait plus de 600 000 Métis et Autochtones qui vivent hors réserve au Canada. La communauté métis de Maniwaki compte 3 800 membres, répar- tis un peu partout dans la région.
SYLVIE DEJOUY
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG – Pancartes de protestation en mains, les élèves de l’école Kikinamadinan se sont rassemblés devant l’établissement, ven- dredi 11 janvier, avec parents et ensei- gnants. Un rassemblement qui a réuni près de 300 personnes, dans le cadre des activités de sensibilisation amorcées par le mouvement «Idle no more».
Ce mouvement, dont le nom signifie «Jamais plus l’inaction», est un mouve- ment de contestation des Première na- tions, Métis et Inuit du Canada, déployé en réaction à l’adoption par le gouverne- ment Harper d’un loi omnibus, la Loi C-45, et qui a été sanctionnée par le par- lement canadien.
Thérésa Spence, chef de la nation Attawapiskat, est à l’origine de ce mou- vement. En grève de la faim depuis le 11 décembre, elle considère, avec les mani- festants qui appuient son action, que cette loi «viole les traités ancestraux».
Le rassemblement de Kitigan Zibi avait lieu alors qu’à Ottawa, une ren- contre était organisée entre le Premier ministre Stephen Harper et le chef
Un rassemblement était organisé vendredi devant l’école Kikinamadinan qui re- groupe 220 élèves, de la première année au secondaire 5.
tion, de santé, justice, logement, déve- loppement économique.»
Anita Tenasco insiste : «Il y a besoin de changements dans tous les domaines, que le mode de vie des familles et com- munautés s’améliore, car le gouverne- ment et les entreprises prennent beau- coup de choses sur nos territoires. Certes, nous avons des fonds du gouver- nement mais ce n’est pas assez pour compenser.»
Selon elle, il est important de sensibi- liser les enfants, «mais aussi toute la population canadienne car encore beau- coup de personnes ne nous connaissent pas vraiment et ne savent pas pourquoi nous avons des revendications».
Pour la communauté de Kitigan Zibi, la rencontre de vendredi à Ottawa est un pas en avant. «Mais ce n’est qu’un début, commente Anita Tenasco. Nous avons organisé plusieurs réunions et d’autres sont prévues, pour travailler entre communautés, jusqu’à ce que les gouvernements Harper et provinciaux travaillent avec nous vraiment pour changer les choses. Nous avons des sou- tiens dans plusieurs pays, notamment aux Etats-Unis. Le mouvement se répand.»
national des Premières Nations, Shawn Atleo, ainsi qu’une vingtaine de chefs autochtones.
Sensibiliser les nouvelles générations
Anita Tenasco est directrice de l’édu- cation à Kitigan Zibi. «Nous parlons beaucoup du mouvement aux élèves,
explique-t-elle. Nous soutenons Theresa Spence et les chefs de tout le Canada. Nous voulons que l’Assemblée des Premières nations travaille pour nos droits avec le Premier ministre Harper et le gouvernement fédéral, que ce soit pour nos territoires mais aussi nos res- sources, les services en matière d’éduca-
PROGRAMMATION
Suivez-nous
Consultez la programmation complète sur notre site Web
Centre d’études collégiales de la-Vallée-de-la-Gatineau
COURS À TEMPS PARTIEL et ATELIERS DE PERFECTIONNEMENT
Campus Maniwaki
331, rue du Couvent, local 229 Maniwaki, QC J9E 1H5 819 441-3785 1 877 536-5265
HIVER 2013
Linda.Mayer@cegepoutaouais.qc.ca Sylvie.Geoffrion@cegepoutaouais.qc.ca
cegepoutaouais.qc.ca/maniwaki


































































































   10   11   12   13   14