Page 9 - La Gatineau 24 janvier 2013
P. 9

JEUDI 24 JANVIER 2013 - La Gatineau 9
«Nous lançons un cri d’alarme pour avoir de l’aide»
SYLVIE DEJOUY
LA GATINEAU – Deuxième tour en hélicoptère vendredi 18 janvier pour André Riopel, chargé des opérations sur le terrain pour le comité SOS Vallée-de- la-Gatineau. Il a pris de la hauteur afin d’évaluer les dégâts et prendre des pho- tos. Avant son vol, plusieurs personnes étaient rassemblées pour faire le point. Voici quelques commentaires.
André Riopel, de la Société sylvicole de la Haute-Gatineau
«C’est mon deuxième tour en hélicop- tère. C’est nécessaire de prendre de la hauteur pour voir l’étendue des dégâts. Les photos parlent d’elles-mêmes. La première journée nous avons parcouru 420 km en 2h30. Nous sommes partis de Messines pour aller au sud de Cayamant. Nous sommes ensuite partis vers l’ouest, nous avons fait le tour jusqu’au Baskatong et nous sommes redescendus à Aumond. Aujourd’hui, nous faisons le nord-ouest de la MRC le matin et l’est l’après-midi. Des journalistes de Radio Canada et TVA seront là.
Cela permettra aux comités politique et financier de montrer l’étendue des dé- gâts et de plus sensibiliser le gouvernement.
François Saumur, président du club Les ours blancs
«Il nous reste 200 km sur 660 à déga- ger. Cela nous a coûté jusqu’ici 400 000 à 450 000 $. Il faut donc absolument que le gouvernement réagisse car nous sommes rendus au bout de ce que nous pouvons payer, car nous avons aussi nos frais annexes. Nous continuons un peu avec les bénévoles de travailler sur cer- tains sentiers mais nous devons nous réunir pour voir si on continue. Il y a des sentiers cela prend absolument des pelles. Il faut réagir le plus vite possible. Sur la rive sud de Montréal et dans cer- tains secteurs de Gaspésie il y a peu de neige. Or, nous de la neige on en a donc il faut faire vite car les motoneigistes commencent à revenir.»
Eric Dubé, ingénieur forestier à l’Office des producteurs de bois
de la Gatineau
«Nous estimons les dégâts à plusieurs
André Riopel avant de monter dans l’hélicoptère qui lui fait faire le tour de la région pour évaluer les dégâts.
milliers de dollars. Des plantations de pins gris sont détruites à 30 voire 40 % et il y a des kilomètres de che- mins qui sont bloqués d’accès. Nous représentons 2 000 producteurs dans la région de la Haute- Gatineau, c’est un problème géné- ral. Beaucoup de producteurs nous ont appelés, nous avons fait des vi- sites. Le cas le plus extrême, c’est une plantation datant de 12 ans : 90 % des pins gris sont détruits. Les producteurs sont désespérés, ils ne pourront pas faire face à de telles dépenses. Les budgets d’aide pour les aménagements des forêts privées représentent 4,5 % de l’enveloppe provinciale pour l’Outaouais, alors que notre région représente 8,5 % des forêts privées productives de la province. C’est donc un budget faible mais le gouvernement veut couper encore 40 % de l’aide en Outaouais. A cela s’ajoutent les dommages liés à la tempête donc la situation est très critique pour la mise en valeur et l’aménagement des forêts privées. Des démarches
Photo prise par André Riopel qui té- moigne de l’ampleur des dégâts.
programme d’aide comme en 1998 suite au verglas. Nous lançons un cri d’alarme. Les gens ont investi du temps et de l’argent dans leurs forêts. Un pro- ducteur d’Aumond notamment a vu ses efforts anéantis.»
PhotopriseparEricDubé,ingénieurforestieràl’Officedesproducteursdeboisdela sontentreprisespourquelegouver- Gatineau. nement mette en place un
LA GATINEAU - Le comité S.O.S. Vallée-de-la-Gatineau s’est réuni pour une deuxième fois, mercredi 16 janvier, à l’Au- berge du draveur, afin de poursuivre l’éva- luation globale des dommages subis sur le territoire de la Vallée-de-la-Gatineau. Quelques jours avant, un survol en héli- coptère de la région a permis de bonifier la compilation des données et de capter des images percutantes de la situation.
Le constat préliminaire est troublant : d’importants secteurs forestiers, tant pu- blics que privés, sont fortement endomma- gés et pour certains de façon irréversible. Des secteurs entiers sont toujours inacces- sibles et une carte détaillée du territoire de la Vallée-de la-Gatineau sera élaborée sous peu afin de préciser les zones les plus affectées.
André Riopel, responsable de l’opéra- tion, rencontrera le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF), la Société des établissements de
plein air du Québec (SEPAQ), les associa- tions et organismes privés et publics, afin de compléter le bilan des pertes et de les chiffrer.
Pour sa part, le comité de financement à déjà entamé ses démarches et un dossier complet dressera bientôt le portrait réel des pertes financières, du coût des actions déjà effectuées et celui des actions à venir.
À court terme, les routes qui doivent être accessibles pour permettre la tenue du Rallye Perce-neige étaient presque entiè- rement dégagées la semaine dernière. Il ne restait qu’un tronçon du parcours à ouvrir et le travail devait être terminé vendredi 18 au soir.
Concernant les sentiers de motoneige, il restait encore 200 km à dégager sur les quelques 600km de sentiers entretenus par le club Les Ours Blancs. Il est fort pro- bable qu’une partie des sentiers demeure impraticable cet hiver et que la priorité ira
aux sentiers principaux, en raison princi- palement d’un manque d’argent.
Pour ce qui est du quad, seulement 15 % des sentiers sont actuellement dispo- nibles. Il n’y a aucun doute que le secteur récrétouristique de la MRC subira d’im- portantes conséquences économiques au cours de la présente saison touristique hivernale.
Du côté des acériculteurs, à la suite d’une consultation auprès de neuf d’entre eux, il va de soi que l’ensemble des produc- teurs sont éprouvés et que des pertes subs- tantielles sont à prévoir.
Le comité coordonne la mise en place d’une équipe d’étudiants du Pôle d’excel- lence en récréotourisme de l’Outaouais (PERO), qui iront exceptionnellement prê- ter main-forte aux acériculteurs qui se se- ront manifestés. Vendredi et samedi der- niers, 18 étudiants encadrés de leur professeur et équipés de matériel de sécu- rité, se sont rendus sur ces érablières, au
grand soulagement des acériculteurs qui considèrent cette assistance comme une planche de salut.
Finalement, d’autres actions tant au niveau de la recherche de financement que pour continuer les opérations sur le terrain seront mises de l’avant afin de permettre l’accès aux chemins servant aux opérations forestières, aux pourvoyeurs, aux proprié- taires de chalets et au réseau routier secon- daire reliant la Vallée-de-la-Gatineau aux régions voisines.
Le comité de financement devait se réu- nir à nouveau la semaine dernière et le comité élargi S.O.S. Vallée-de-la- Gatineau quant à lui devait se réunir cette semaine. D’ici là, ils continueront d’infor- mer la population sur les différentes ac- tions entreprises. Le comité désire d’ail- leurs remercier les médias de tout l’Outaouais qui supportent les efforts des résidents de la MRC grâce à une excel- lente couverture médiatique.
L’évaluation des dommages se poursuit


































































































   7   8   9   10   11