Page 2 - La Gatineau 11 avril 2013
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La Gatineau - JEUDI 11 AVRIL 2013
Tempête : les professionnels payent encore les dégâts
SYLVIE DEJOUY
LA GATINEAU – Le printemps peine à s’installer mais progressivement il dévoile encore un peu plus les dégâts occasionnés par la tempête de neige de décembre der- nier. Pour certains professionnels, les frais et pertes s’élèvent à plusieurs milliers de dollars.
Côté pourvoyeurs, la saison approche. Mais certains ne peuvent toujours pas ac- céder à leur pourvoirie pour évaluer les dégâts et faire les travaux nécessaires. C’est le cas de François Poirier, proprié- taire avec sa sœur du Territoire de pêche et de chasse Poirier, en bordure sud du Parc de la Vérendrye.
Impossible pour lui d’emprunter le chemin d’accès tant que la neige n’aura pas dis- paru. A moins d’un changement radical de température dans les prochains jours, il ne s’attend pas à pouvoir rejoindre sa pour- voirie avant fin avril. Mais il sait déjà qu’il doit s’attendre à travailler fort pour répa- rer les dégâts causés par la tempête. «André Riopel, de SOS Vallée-de-la- Gatineau, a survolé mon territoire en héli- coptère, raconte François Poirier. Il a constaté que beaucoup d’arbres et de branches sont tombés donc que des sentiers sont bloqués. Certains chemins n’étaient même plus reconnaissables.»
Comble de la malchance, en 2011 la tem- pête de verglas avait eu elle aussi pour conséquence de nombreux dégâts. Un re- père malgré tout pour François Poirier : «Je pense que nous aurons à peu près le même travail à faire. Après le verglas, nous avions travaillé pendant 26 jours à 4 per- sonnes, des journées de 14 à 16 heures, pour dégager les chemins bloqués par les arbres. Cela avait coûté plusieurs milliers de dollars.»
Il lui avait fallu ouvrir les chemins princi- paux ainsi que les chemins d’accès aux sites de chasse, aux chalets, aux mises à l’eau. Des lignes électriques et couvertures
Eric Bellanger est propriétaire de l’érablière Bo sirop, avec sa femme Johanne Bonenfant. Afin d’être prêts pour la saison des sucres, ils ont dû travailler fort pour réparer le gros des dégâts causés par la tempête.
Bellanger et Johanne Bonenfant, proprié- taires de l’érablière Bo sirop, à Grand- Remous. Dès les premières heures de la tempête et les jours qui ont suivi, ils ont travaillé fort. En raquettes, ils ont dû déga- ger 70 hectares et 13 km de chemins d’ac- cès, enlever les branches tombées sur les tuyaux.
«Beaucoup d’érables ont été cassés, ex- pliquent-t-ils. Certains ont été déracinés, ce qui veut dire des pertes de rendement. Des lignes électriques ont été endomma- gées. Nous avons 12 500 entailles. Il a fallu travailler à trois, pendant un mois, six jours par semaine. Nous avons aussi reçu l’aide des étudiants du PERO pendant une journée.»
Chaque année, le couple fait l’entretien de l’érablière à l’automne, en raison notam- ment des dommages causés par les orages et vents violents. Ils estiment que les dégâts de la tempête équivalent à ceux des cinq derniers automnes. Les coûts engendrés tournent autour de 20 000 $. Il leur a fallu de plus se dépêcher afin d’être prêts pour la saison et commencer à entailler le 1er février.
Les répercussions risquent de se faire sen- tir sur le long terme. «Hier encore, 7 tuyaux ont été cassés par des branches qui sont encore tombées dessus, explique Eric Bellanger. Il faut tout le temps être dans le bois, c’est beaucoup de travail supplémen- taire. Il faudra faire d’autres travaux cet été.»
Eux non plus n’ont pas encore obtenu d’aide du gouvernement. «Nous avons fait une demande auprès de la Sécurité pu- blique, soit deux à trois jours de paperasse pendant le temps des sucres, pour envoyer le dossier avant début mai sans même sa- voir s’il sera accepté, expliquent les acéri- culteurs. Les démarches sont lentes, nous sommes mal informés.»
Si dame nature est clémente, la saison pourrait s’étirer jusque fin avril. Le couple prévoit un bon bilan, de quoi récompenser les efforts des derniers mois.
Un spectacle au profit des sinistrés
SOS VG devant l’Assemblée nationale
SYLVIE DEJOUY
LA GATINEAU – Alors que la campagne de levée de fonds peine toujours, le comité SOS Vallée-de-la-Gatineau a décidé d’or- ganiser un spectacle bénéfices, samedi 13 avril à partir de 19h, à l’étage de l’Aréna.
«Nous allons profiter du Salon chasse, pêche et plein air, qui se tiendra la même fin de semaine, commente Tony Lavoie, responsable de la communication pour le comité SOS VG. Plusieurs artistes locaux monteront sur scène ainsi qu’un invité spé- cial, Jason Guérette, qui a participé à la dernière édition de Star académie.»
Les billets seront en vente le soir même, à la porte. Leur coût sera de 10 $, ce qui n’inclut par l’entrée au Salon chasse, pêche et plein air, et vice versa. Tous les profits iront à la campagne de SOS VG.
«Il s’agit de permettre l’accessibilité au territoire pour les exploitants et l’accessi- bilité à la forêt pour les activités de chasse, pêche et camping, commente Tony Lavoie. Les municipalités de la Vallée-de- la-Gatineau ont été reconnues zones sinis- trées par le ministère de la Sécurité pu- blique du Québec. Elles pourront donc bénéficier du programme général d’aide
financière lors de sinistres réels ou immi- nents. Mais cela ne permettra de subvenir qu’aux besoins essentiels, cela ne répond pas aux vrais besoins.»
En dehors de cela, aucune aide n’a été accordée par le gouvernement. «Il en fau- drait une au niveau de la foresterie, pour redonner l’accessibilité au territoire et ré- cupérer le bois qui a été cassé, poursuit Tony Lavoie. Le but de la campagne est aussi d’absorber une partie des pertes pour les pourvoyeurs et acériculteurs.»
Une campagne de financement a été mise en place pour que tout le monde puisse faire des dons. Il y a trois façons de donner : en allant sur le site Internet du comité où les gens peuvent émettre un don de façon sécuritaire avec une carte de cré- dit, en se rendant à la Caisse populaire de la Vallée-de-la-Gatineau et dans tous les bureaux municipaux ainsi que celui de la MRC. L’argent ira dans le compte SOS Vallée-de-la-Gatineau et des reçus d’im- pôt seront émis.
Pour suivre l’actualité du comité et l’évolution du dossier, il est possible de se rendre sur la page Facebook «SOS Vallée- de-laGatineau» ainsi que sur le site Internet www.sos.vallee-de-la-gatineau. net
LA GATINEAU – Le comité SOS Vallée- de-la-Gatineau organisera une visite à l’Assemblée nationale du Québec le 25 avril, afin d’aller y manifester le désespoir des gens de la vallée qui ont été abandon- nés par les pouvoirs publics suite à la tem- pête de neige catastrophique du mois de décembre 2012.
«Nous savons que suite à cette tempête, le ministère de la Sécurité publique a dé- crété l’ensemble des municipalités de la Vallée-de-la-Gatineau zones sinistrées pour lesquelles le programme général d’aide financière lors de sinistres réels ou imminents s’applique, commente Tony Lavoie, responsable de la communication pour SOS VG. Malgré la présence de ce programme, plusieurs organismes, entre- prises et particuliers sont laissés pour compte, ne pouvant s’y qualifier.»
Depuis cette tempête, de nombreux ap- pels lancés en direction des autorités res- ponsables sont demeurés sans réponse. Cette absence de réponse politique est source de tragédies tant humaines qu’éco- nomiques pour la Vallée-de-la-Gatineau.
Le comité SOS VG tient à souligner l’importance de la représentation régionale lors de cet évènement. C’est pourquoi une invitation particulière est lancée à l’endroit
des élus de la MRC de la Vallée-de-la- Gatineau afin de s’assurer de leur partici- pation à cette journée de sensibilisation envers les politiciens provinciaux sur les terrains de l’Assemblée nationale du Québec.
Il est possible de communiquer avec la Chambre de commerce et d’industrie de Maniwaki (819-449-6627) afin de réserver une place. Des autobus seront nolisés pour l’occasion. Le départ se fera vers 2 h dans la nuit du 24 au 25 avril, pour être à Québec vers 8 h.
Une délégation de décideurs de la Vallée-de-la-Gatineau aura accès à la tri- bune de l’Assemblée nationale lors de la période de questions. La députée de Gatineau, Stéphanie Vallée, interpellera la ministre des Ressources naturelles, Mme Martine Ouellet. Une salle sera aussi réser- vée afin que la ministre Ouellet, si elle le désire, puisse rencontrer la délégation de la Vallée-de-la-Gatineau et le comité SOS VG.
À l’extérieur, les manifestants se feront remarquer par les médias et élus de l’As- semblée nationale avec des affiches et ban- deroles ainsi qu’un camion de bois prove- nant de la forêt endommagée par la tempête de décembre dernier.
de chalets avaient aussi été endommagées.
«Nous étions venus à bout d’y aller le 16 avril mais l’année dernière le printemps est venu plus tôt donc nous avions eu le temps d’être prêts pour la saison, poursuit François Poirier. Cette année, je crains de devoir condenser 26 jours d’ouvrage en 12. Je ne sais pas comment je vais faire. J’espère avoir de bonnes surprises et que les travaux de l’année passée ne seront pas complètement à refaire. Mais je m’attends aussi au pire.»
Le temps presse car la saison pour François Poirier commence le 17 mai, date d’ouver- ture de la pêche au doré. «Les chasseurs d’ours, je leur conseille de venir plus tard, explique le pourvoyeur. Mais j’ai peut-être perdu quelques clients qui voulaient abso- lument venir à l’ouverture le 15 mai. Je sais
que je pourrai ouvrir le 17, mais certains chemins d’accès à des lacs, chalets, zones de chasse et pêche, pourraient être encore inaccessibles.»
François Poirier souhaiterait d’ici là béné- ficier d’un programme d’aide du gouver- nement pour engager du personnel et avoir de la machinerie en surplus. «Toutes les pourvoiries de la région sont dans le même bateau, commente-t-il. L’ampleur est ré- gionale, ce qui va peut-être augmenter nos chances d’avoir des aides. Plusieurs orga- nismes de la région nous apportent un so- lide appui. Les dégâts touchent l’industrie touristique au complet en plus des entre- prises de production comme les produc- teurs de bois privés et les acériculteurs.»
Des érables à terre
Alors que la saison approche pour François Poirier, elle se termine bientôt pour Eric


































































































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