Page 35 - La Gatineau 11 avril 2013
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JEUDI 11 AVRIL 2013 - La Gatineau 35
Conférence pour aider les travailleurs invisibles
GRACEFIELD – L’Aféas organisait une conférence, mardi 2 avril, à l’occasion de la Journée nationale du travail invisible.
Le dossier de la reconnaissance du travail des femmes est débattu à l’Aféas depuis ses débuts en 1966. Depuis douze ans, la Journée du travail invisible existe, grâce à la constance des débats à l’Aféas.
En 2011, cette journée a été reconnue par le parlement canadien, elle est alors deve- nue une journée nationale. En 2012, l’Asso- ciation européenne des femmes actives en famille (AEFAF) et le Mouvement mondial des mères (MMMI) ont reconnu la journée du travail invisible créée par l’Aféas.
De nos jours, le travail invisible, non ré- munéré, n’est plus une question reliée au sexe, hommes et femmes y sont confrontés bien que les femmes soient en plus grand nombre.
«On entend dire “depuis que les femmes travaillent...” un mensonge né de la revolu- tion industrielle, commente Marie-Thérèse Kazeef, de l’Aféas. Elles ont toujours tra- vaillé. Le marché du travail salarié s’est constitué à partir de normes masculines et du rôle assigné aux hommes (pourvoyeur, sphère publique, dominant dans la société). Le travail de reproduction biologique et social accompli par les femmes dans la sphère domestique a été exclu et margina- lisé, pourtant c’est la base de la société et de son économie. Le marché du travail a donc été développé selon les principes de
séparation, travail d’homme et travail de femme, et de hiérarchisation, le travail d’homme vaut plus cher que celui des femmes qui reste invisible à toute fin pra- tique. De nos jours, une certaine améliora- tion de la séparation étanche dans le do- maine patriarchal existe mais le travail non rémunéré demeure majoritairement féminin.»
Selon Marie-Thérèse Kazeef, «pour don- ner une valeur au travail invisible, non ré- munéré, il faut d’abord reconnaître sociale- ment et économiquement le travail domestique et maternel. Des recherches en Sciences humaines sont en cours sur la va- leur économique du “prendre soin des autres”. Les dernières statistiques cana- diennes sur la valeur du travail invisible remontent à 1992. Une récente étude bri- tannique estime à 70 heures/semaine de travail en activités familiales ce qui équi- vaudrait à 3 500 euros/mois (4 653 $).»
Aidants aux proches en besoin de soins
L’Aféas estime que la reconnaissance du travail non rémunéré des femmes et des hommes auprès de proches en besoin de soins passe par un soutien financier pouvant prendre différentes formes à l’intérieur de balises établies (la Fédération des Femmes du Québec (FFQ) les énonce en détail).
«Ce sont ces personnes qui jonglent avec une panoplie de problématiques très sou- vent sans support que ce soit émotif, soins
d’hygiène et médicaux, gestion des finances personnelles, travaux ménagers, accompa- gnement chez les médecins et autres profes- sionnels de santé, etc, poursuit Marie- Thérèse Kazeef. Le virage ambulatoire n’a pas aidé mais est devenu une économie pour l’État. L’aide arrive au compte-goutte et elle est misérable. Elle se doit d’être amé- liorée continuellement et toujours sous pression publique.»
Le travail invisible concerne aussi les parents au foyer. «Faire des enfants est un devoir de société, c’est vital pour un pays, commente Marie-Thérèse Kazeef. Plus de 3 enfants et le gardiennage non indemnisé deviennent financièrement insupportables, donc un des conjoints reste au foyer, donc travail non rémunéré. Peut-être un salaire équivalent à l’économie réalisée par l’État serait bienvenu ?»
Le bénévolat dans les organismes à orientation sociale et aussi un travail non rémunéré. «C’est un volet presqu’unique- ment feminin et qui, par son implication, allège les dépenses de l’État», selon Marie- Thérèse Kazeef. En conclusion, des me- sures concrètes permettraient de sortir les femmes d’une pauvreté endémique à la retraite, celles qui sont seules, sans revenu de conjoint, les travailleuses à temps partiel et qui font des petits boulots, celles qui ont joint le marché du travail après avoir élevé les enfants et qui se retrouvent encore et quand même à prendre soin des autres.»
L’Aféas organisait une conférence sur le travail invisible à l’occasion de la journée nationale dédiée à cette problématique. Il y avait notamment une jeune partici- pante, Élie Raymond, 12 ans.
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FRÈRES
BOUCHETTE - Vingt-six jeunes de la Haute-Gatineau sont revenus du Pérou avec «des images mentales inoubliables qui les ont transformés profondément», au dire de leur mentor, le curé Mario Thibault affecté aux paroisses de Bouchette, Gracefield, Blue-Sea et Lac Cayamant. Quatorze municipalités sont représentées et ont ainsi délégué un groupe de jeunes âgés de 13 à 21 ans, appelé «Les Amis de CIMA», à savoir le Centre intégré pour mineurs abandonnés, au Pérou. Il existe un groupe de 30 de ces amis à St-Jérôme, un de140 à Gatineau et un autre de 20 à Sherbrooke.
Depuis deux années, lors de la semaine de relâche, un groupe de ces amis de la Haute-Gatineau, s’envole vers le Pérou pour y donner un coup de main à des tâches de développement durable. Cette année, ils ont été 26 de chez nous à faire ce voyage d’entraide à leurs jeunes protégés, abandonnés pour toutes sortes de raisons socioéconomiques.
Ils amassent eux-mêmes l’argent
À ceux et celles qui se demandent où ces jeunes voyageurs obtiennent leur argent pour réaliser ce voyage et les travaux qu’ils vont effectuer, on peut répondre qu’ils le gagnent en préparant différentes activités en région.
Ils ont organisé des pièces de théâtre ; des parades de mode en habit liturgique ; des soupers et des buffets ; des fêtes pour les grands-mères, où la participante la plus âgée avait plus de 90 ans, etc.
De ce montant d’argent amassé, ils ont payé leur voyage et affecté 10 000$ à des constructions telles qu’une serre hydropo- nique pour légumes ; un poulailler, une porcherie, un parc à cochons d’Inde. Mario Thibault soutient que ces jeunes de 13 à 21 ans «reviennent réellement trans- formés et l’expérience fait boule de neige». En principe, un tel voyage devait se réali- ser aux deux ans, mais voilà que 26 autres jeunes manifestent le goût de participer dès cette année à cette expérience
d’entraide.
Les participants apprennent à jouer de la musique ; ils créent des liens amicaux so- lides entre eux, continuent de se donner des nouvelles par lettre ou Internet.
Un seul problème: il n’y aura place que pour 20 d’entre eux...à moins que des mécènes ne se fassent connaître pour contribuer à assumer des coûts...
383, boul.
Desjardins,
Maniwaki
819-449-1001 www.sportsdault.com
Maintenant ouvert du lundi au samedi dès 8h
Le curé Mario Thibault ici photographié avec une partie d’un groupe qui a participé à l’expérience du CIMA : une aide destinée aux jeunes faisant partie au Pérou d’un centre intégré pour mineurs abandonnés. Les participants amassent eux-mêmes en région la grande part des sommes nécessaires pour faire partie du groupe des voyageurs.
Tout compris même les taxes!


































































































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