Page 6 - La Gatineau 25 juillet 2013

6 La Gatineau - JEUDI 25 JUILLET 2013
UPAC : des enquêteurs ont rencontré le directeur général
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – La nouvelle a été rendue publique lundi par un article de Mathieu Bélanger dans le journal Le Droit : L’Unité permanente anticorruption (UPAC) vient de lancer une enquête dans le dossier du Château Logue.
Deux enquêteurs de l’UPAC ont rencontré mardi matin le directeur général de la Ville de Maniwaki, Daniel Mayrand, afin de faire la lumière sur le règlement survenu au printemps dernier entre la municipalité et le directeur du Château Logue Michel Lacroix.
Tous les documents concernant le dossier du Château Logue devront être
remis aux enquêteurs de l’UPAC. Des documents qui sont actuellement entre les mains du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMROT) qui a lui aussi ouvert une enquête.
Celle du MAMROT vise à vérifier si les décisions de la municipalité à l’égard du Château Logue sont légales. Celle de l’UPAC concerne la radiation de près de 200 000$ de la dette accumulée par le Château Logue, soit les frais de location des terrains municipaux qui servent au golf ainsi que des montants liés à la construction et l’utilisation de la passerelle de la rivière Désert.
Réaction du maire
Lors d’une conférence de presse organisée lundi par le maire Robert
Coulombe, celui-ci a expliqué qu’il «ne s’agit pas d’une enquête mais de vérifications. Je suis content qu’ils viennent car cela démontre que cette institution ne néglige pas les plaintes. Ils veulent regarder s’il y a eu de la corruption mais nous n’avons rien à nous reprocher, aussi bien au niveau de l’administration que des élus».
Concernant l’entente avec le Château Logue, Robert Coulombe précise qu’il s’agit d’une «radiation de créances qui s’élève à 192 000$. Je me suis déjà exprimé à ce sujet. Je tiens encore une fois à préciser que deux rencontres ont eu lieu entre le propriétaire du Château Logue et les membres du conseil afin d’arriver à une entente et que je n’étais pas présent. Cette entente a été adoptée
à l’unanimité par le conseil municipal». L’identité de la ou des personnes qui ont déposé une plainte auprès de l’UPAC n’est évidemment pas connue. Toujours est-il que le maire en est convaincu : «Des personnes, par intérêts politiques et d’autres par intérêts personnels, ont décidé de porter atteinte à ma réputation dans ce que j’appelle la saga du Château Logue. Cela rejaillit négativement sur Maniwaki. Mais je n’ai aucune inquiétude, personne n’a reçu de
l’argent dans ce dossier».
Concernant le MAMROT, toujours
pas de nouvelles. Robert Coulombe assure qu’il n’est pas inquiet : «S’il y avait un problème, ils n’attendraient pas cinq mois pour agir.»
«Des personnes veulent salir ma réputation»
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – Robert Coulombe avait décidé d’organiser une conférence de presse prochainement concernant un autre dossier. Pris de court par l’article du Droit, il a convoqué les médias locaux à la mairie, lundi 22 juillet, afin d’anticiper «des accusations de conflit d’intérêts».
En cause, l’éventuelle rue Théophile Houle. Ce cadastre de rue commence et finit à l’intersection des rues Comeau et Guérette pour ceinturer les rues Martel,
Houle et Carignan jusqu’à la traverse de la Comeauville. «Cette rue n’a jamais été développée puisqu’il n’y a pas, selon nous, un retour sur l’investissement, explique Robert Coulombe. Trop peu de terrains sont disponibles pour la construction et la partie sud de cette rue est située sur la réserve Kitigan Zibi.»
La propriété de Robert Coulombe et de sa femme se situe dans cette rue. Il a aussi acheté deux terrains derrière chez lui afin, explique-t-il, de ne pas avoir de voisins ou de construction. Robert Coulombe affirme que dernièrement, «deux personnes sont venues près de
mon terrain pour inspecter. Le lendemain, l’une des deux est revenue y prendre des photos». Le maire ne souhaite pas dévoiler l’identité de ces personnes.
Or, du gravier ayant été placé dans la rue Théophile, Robert Coulombe craint que des personnes insinuent qu’il envisage d’aménager cette rue et qu’il en tire profit pour vendre ses terrains. «En 2010, lors de la construction de la rue des Oblats, réalisée conjointement avec le MTQ, face à l’église Assomption, l’entrepreneur responsable de la construction de la rue cherchait un endroit pour disposer du gravier de l’excavation, près du lieu des travaux, explique le maire. Puisqu’il s’agissait de matériau pouvant servir de surface de roulement, nous lui avons proposé d’aller le mettre sur l’éventuelle rue Théophile, située à courte distance des travaux, sur les terrains de la ville. Ce matériau est en place depuis cette date et n’a jamais été nivelé ni utilisé pour des travaux ailleurs dans la ville. De toute façon, si jamais il y avait construction d’une rue, ce gravier devrait être déplacé pour l’exécution des
travaux.»
Robert Coulombe assure que des
personnes insinuent qu’il est en conflit d’intérêts et qu’il voudrait profiter de la situation pour encaisser les profits de la vente de ses terrains. Le maire affirme qu’il ne souhaite pas vendre ces derniers. «J’ose espérer que ces explications seront à la satisfaction de mes dénigreurs qui tentent depuis déjà trop longtemps de ternir ma réputation, commente-t-il. Je n’ai pas donné 23 ans de ma vie à la communauté pour laisser salir ma réputation sans réagir et me laisser intimider, car il s’agit bien ici de harcèlement et d’intimidation que je désire dénoncer publiquement.»
Robert Coulombe est persuadé d’être victime d’une campagne visant à salir sa réputation. C’est ce qui le pousse à se présenter aux prochaines élections municipales, alors qu’il pensait initialement terminer cette année son dernier mandat. «J’ai même ouï-dire que ces mêmes personnes tenteraient, par les médias, de sortir, une fois par mois, des éléments ou des événements dans le but, encore une fois, de ternir ma réputation.»
Le maire Robert Coulombe a convoqué les médias locaux afin d’anticiper des accu- sations de conflit d’intérêts, concernant des terrains dont il est propriétaire