Page 5 - La Gatineau 17 octobre 2013
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La Gatineau 17 octobre 2013 5
Courrier du lecteur
Commission scolaire : lettre de la présidente
Monsieur, madame, comme vous le savez tous, une situation difficile prévaut actuellement dans le monde de l’éducation au Québec. La présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Mme Josée Bouchard, vient d’ailleurs de publier une missive très intéressante sur cette question (lire ci-dessous).
À titre de présidente de la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais, je trouve que son message est très approprié et qu’il apporte un éclairage précieux sur tout ce qui se passe à l’heure actuelle. Je pense que cette missive a beaucoup de mérite et que la population gagnerait à en prendre connaissance.
C’est pourquoi je la fais parvenir aux
médias régionaux et que je me permets, par leur biais, de vous en proposer la lecture. Vous verrez que c’est un témoignage personnel très touchant et très instructif sur les événements qui se déroulent depuis quelques semaines. Merci et bonne lecture!
Diane Nault, présidente de la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais.
Une réponse aux 175 M $ de Mme Malavoy
Nous sommes en 1990, ma petite Sophie entre à la maternelle. Avec empressement, je m’engage aussi. Comme papa et maman l’avaient fait en 1964, je suis élue au comité d’école. C’est le début d’une longue impli- cation jusqu’à la présidence de ma commis- sion scolaire, puis de celle de la Fédération des commissions scolaires du Québec. Mon fil conducteur : la croyance viscérale au sys- tème public d’éducation du Québec, un des plus beaux héritages que m’ont légués mes parents qui m’ont surtout expliqué que les Paul Gérin-Lajoie, Jean Lesage, René Lévesque et les autres ont compris, à leur époque, que le véritable développement du Québec devait s’appuyer sur un solide réseau d’éducation dont la pierre d’assise était l’équité.
Ouf! Je vous avoue que je tombe de haut depuis quelques années et particulièrement ces jours-ci, alors que le débat en cours sur la gestion de la taxe scolaire met en scène un
gouvernement s’acharnant sur les commis- sions scolaires et, particulièrement, sur leurs élus. On tente de les faire passer pour des cancres, des irresponsables, voire des pares- seux optant, sans hésiter, pour la facilité en refilant des factures aux contribuables pour éviter de couper dans leurs «abondantes» dépenses administratives, pourtant ampu- tées de plus de 600 M $ ces dernières années.
Triste à mourir... L’essentiel a disparu du radar gouvernemental : les élèves. La ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport en a rajouté cette semaine, avec sa déclaration sur les 175 M $ de revenus auto- nomes bien gardés dans nos coffres, selon elle. Triste à mourir, vous dis-je... Elle omet volontairement de dire qu’il y a des dépenses qui y sont liées.
Voici donc pourquoi nous ne pouvons pas mettre ces 175 M $ sur la table : ils sont dans les écoles et sont associés à des services
aux élèves. Ce sont les services de garde, les activités culturelles et sportives. C’est l’argent des fondations qui vise la réalisation de projets pour les élèves des milieux défa- vorisés ou pour la persévérance scolaire. Quant à la location de nos locaux qui serait, selon Mme Malavoy, la panacée au finance- ment du réseau scolaire, les règles imposées par le gouvernement nous permettent à peine de couvrir nos frais.
Les présidentes et les présidents des com- missions scolaires du Québec ont résolu unanimement de ne pas être complices d’un gouvernement qui veut se faire du capital politique sur le dos des élèves. Le Québec possède une richesse extraordinaire, sa jeu- nesse. Prenons-en soin! De grâce, rappe- lons-nous d’où l’on vient pour voir plus loin qu’une prochaine élection.
Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec.


































































































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