Page 2 - La Gatineau 21 novembre 2013

2 21 novembre 2013 La Gatineau STUDIO J. R. GAUVREAU
Le magasin baisse le rideau
MANIWAKI - Il n’y a pas de doutes, avec la fermeture du Studio J. R. Gauvreau, c’est un morceau du patrimoine maniwakien qui disparaît, la fin d’une époque. Le magasin baissera le rideau pour la dernière fois le 30 novembre. Une étape lourde en émotion pour les propriétaires, Robert et Jacques Gauvreau, qui vont profiter d’un repos bien mérité.
En 1944, leur père Jean-Roméo Gauvreau a acheté le studio de photographie local, alors propriété de Phillias Thériault. Dès 1947, il a entrepris la construction sur la rue Laurier, où se trouve toujours l’entreprise.
Jean-Roméo Gauvreau tenait le magasin avec sa femme Armande Latourelle. Après le décès accidentel de M. Gauvreau en 1953, son frère Réal a apporté son aide pendant plus de 20 ans.
En 1961, Robert Gauvreau a intégré l’entreprise familiale comme photographe, suivi de son frère Jacques en 1976. Ce dernier s’occupait alors de la vente et du laboratoire. Avec 66 ans au compteur, le Studio J. R. Gauvreau fait partie des plus anciens commerces de Maniwaki. Le seul, avec l’Hôtel Martineau, toujours au même endroit depuis sa création.
S’adapter constamment
Au début, Studio J. R. Gauvreau offrait
P
▲ Même si les années ont passé, on reconnaît bien ici les frères Gauvreau.
Thibault
▲ Robert et Jacques Gauvreau profitent des derniers moments dans leur studio de photographie.
des services de développement de films noir et blanc, d’encadrement, de photographies et de vente d’appareils. Au fil des années, l’entreprise a diversifié ses services et s’est adaptée aux nombreuses vagues de changements qui ont touché le domaine de la photographie : développement des photos couleurs, agrandissement de photos, prises de vue en studio et à l’extérieur, passage au numérique, etc.
En 1977, ils ont fait l’acquisition du bâtiment adjacent au commerce pour installer le studio de photographie, ce qui a permis de doubler la surface de vente et d’augmenter la gamme de produits offerts. Huit ans plus tard, après d’importantes rénovations, la surface de vente a de nouveau doublé. En 1985, afin de faire face à la concurrence, ils ont fait l’acquisition d’un mini-lab permettant de développer les films couleurs.
Malgré des heures difficiles et des adaptations constantes, la boutique est restée bien ancrée durant toutes ces années rue Laurier. Cela s’est fait au prix de sacrifices et de nombreuses heures de travail. Les frères Gauvreau ont investi temps et énergie pour maintenir l’entreprise familiale et poursuivre la tradition d’excellence.
«La photo a beaucoup changé ces dix
Danse et Danse Action. Les personnes qui s’occupent de ces jeunes sont formidables. J’ai toujours eu une collaboration extraordinaire avec elles.»
Le 30 novembre, Jacques et Robert Gauvreau fermeront donc pour la dernière fois la boutique avec un pincement au cœur. Ce qui les chagrine le plus, «c’est que nous n’avons pas de relève. Nous avons beaucoup cherché mais nous n’avons trouvé personne pour nous succéder».
Robert et Jacques Gauvreau tiennent à remercier tout particulièrement Réal Gauvreau, Jean-Marie Labelle, Martine Brunet, Philippe Gauvreau, Beverly Watson, Suzy Mantha, Pierrette et Lise Latourelle, Yves Lafontaine et Brigitte Cousineau, Michelle « Mimi » Lapointe. Une pensée toute spéciale pour Dominic Gauvreau, Christine Thibault et François Côté.
Sylvie Dejouy
▲ Le Studio J. R. Gauvreau à ses débuts. Devant la boutique, l’enfant du milieu est Robert Gauvreau.
dernières années, expliquent-ils. Il a fallu s’adapter à la technologie qui a beaucoup évolué. Il y a les caméras numériques, la concurrence des ventes par Internet. Un magasin comme celui-ci est beaucoup moins rentable aujourd’hui.»
Ce qui fait la différence, c’est leur approche. En 1993, pour les 50 ans du magasin, le magazine «Affaires de la Vallée-de-la-Gatineau» y avait consacré un article dans lequel il était écrit : «On ne se contente pas de développer des films et de vendre des appareils, on offre en quelque sorte de la formation gratuite.» Les deux frères transmettaient à leurs clients leurs connaissances en photographie.
RCe qui est d’autant plus triste, c’est qu’il n’existe plus beaucoup de magasins comme celui-ci. Un lieu chargé d’histoire dans lequel plusieurs générations sont venues se faire photographier. Parmi les plus beaux souvenirs de Robert Gauvreau : «Prendre des photos pour le Club Élan, La Belle
AS DE CONTOU
Les entreprises d’électricité
• RÉSIDENTIEL • COMMERCIAL • INDUSTRIEL
LICENCE R.B.Q. : 2432-8262-10
Thibault
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